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Changement climatique : L’Afrique lance un appel à l’investissement

L’Afrique recèle le potentiel le plus important en matière d’énergies renouvelables et de terres rares. Outre un potentiel naturel pour générer directement des énergies propres (solaire, éolien, géothermie…), le continent abrite également 40% des réserves mondiales de cobalt, de manganèse et de platine, essentiels pour les batteries et les piles à hydrogène. Malgré ce potentiel énorme, le continent n’attire que 3% des investissements en matière de transition énergétique. C’est dans ce contexte que les dirigeants africains réunis depuis lundi à Naïrobi ont lancé un appel à l’investissement, pour non seulement faire de l’Afrique la batterie du monde de demain, mais aussi améliorer l’accès des populations africaines à l’énergie et stimuler la croissance africaine. Un appel porté par la «Déclaration de Nairobi» a sanctionné le premier Sommet africain sur le climat. Un document destiné à concrétiser le potentiel du continent pour une croissance verte, a annoncé William Ruto, le président du Kenya qui a accueilli cette réunion. Lors de ces trois jours de réunion dans la capitale kényane, 23 milliards de dollars de promesses d’investissement dans les énergies renouvelables ont été faites, a affirmé le président Ruto.

La Déclaration de Naïrobi « servira de base à la position commune de l’Afrique dans le processus mondial sur le changement climatique jusqu’à la COP28 et au-delà», affirment les signataires de ce texte. Le sommet de Nairobi a lancé quatre mois de réunions internationales abordant les questions climatiques, qui culmineront avec la conférence de l’ONU sur le climat (COP28) de Dubaï fin novembre, où s’annonce une vive bataille sur la fin des énergies fossiles. Dans leur déclaration finale, les pays africains demandent notamment à la communauté internationale de contribuer à «augmenter la capacité de production d’énergies renouvelables de l’Afrique de 56 gigawatts en 2022 à au moins 300 gigawatts d’ici 2030 (…) pour lutter contre la précarité énergétique et de renforcer l’approvisionnement mondial en énergie propre et rentable». Ils proposent également d’établir «une nouvelle architecture de financement adaptée aux besoins de l’Afrique y compris la restructuration et l’allègement de la dette», dont le fardeau pèse lourdement sur leurs économies. Ils appellent aussi les dirigeants de la planète à «se rallier à la proposition d’un régime de taxe sur le carbone, comprenant une taxe carbone sur le commerce des combustibles fossiles, le transport maritime et l’aviation, qui peut également être augmentée par une taxe mondiale sur les transactions financières». William Ruto a affirmé mardi que les dirigeants du continent imaginaient un « avenir dans lequel l’Afrique entrerait enfin sur la scène en tant que puissance économique et industrielle, acteur efficace et positif sur la scène mondiale ». Avec une population jeune et de vastes ressources naturelles, l’Afrique peut participer à bâtir une alternative aux combustibles fossiles polluants. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à faire de l’Afrique « une superpuissance des énergies renouvelables ». « Les énergies renouvelables pourraient être le miracle (économique) africain », a-t-il estimé.

Lyes Saidi

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