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L’Opep+ ferme un peu plus les vannes

L’Opep+ envisage de fermer un peu plus les vannes afin de permettre de rééquilibrer le marché et redressé les cours sous la pression des spéculateurs qui parient sur une évolution négative des indicateurs économiques en 2024.

Les pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés signataires de la Déclaration de coopération semblent être parvenu à compromis qui prévoit des coupes supplémentaires de la production en 2024 et qui devrait être entériné lors de la réunion ministérielle prévue jeudi. Le report de la réunion initialement prévue dimanche, en raison d’un désaccord avec certains producteurs Ouest-Africains, avaient poussé les marchés à anticiper, dans le meilleur des cas à une simple reconduction de l’accord actuel, l’année prochaine. L’Alliance est toutefois parvenue à un accord plus ambitieux après des négociations en coulisses. Ainsi, selon l’agence de presse britannique Reuters, une source de l’alliance a indiqué hier que l’Opep+ envisage d’approfondir les coupes de production pétrolière. Une source de l’OPEP+ a déclaré s’attendre à ce qu’il y ait une option pour une « réduction collective supplémentaire » jeudi, sans fournir de détails indique Reuters qui rappelle que des sources de l’OPEP+ ont déclaré plus tôt ce mois-ci que le groupe envisageait des réductions supplémentaires. L’objectif de cet accord est de rééquilibrer les marchés et redresser les cours tombés en-dessous de 80 dollars. Selon les analystes marchés, notamment ceux de la Banque d’affaires américaines Goldman Sachs l’objectif de l’Opep+ seraient de maintenir les cours, plus particulièrement ceux du Brent entre un prix plancher de 80 dollars et un seuil maximal de 100 dollars. Autrement-dit, il s’agit de maintenir les cours dans une fourchette qui permette les investissements futurs dans l’industrie pétrolière, sans pour autant affecter l’activité économique. Le fait est que l’objectif premier de l’Opep, qui a retrouvé son rôle de swing producer grâce à l’alliance avec les producteurs non-Opep est de garantir l’équilibre du marché et faire face à la volatilité excessive des cours, alimentée par la spéculation.

L’Opep a d’ailleurs mis à l’index dans son dernier rapport mensuel l’influence négative de la spéculation sur les marchés, dont les fondamentaux demeurent pourtant solides, a estimé le rapport. « Les données récentes confirment la solidité des grandes tendances de la croissance mondiale et la bonne santé des fondamentaux du marché pétrolier », a déclaré l’organisation dans un article qui sert de préface à son rapport. « Les prix du pétrole ont eu tendance à baisser ces dernières semaines, principalement sous l’impulsion des spéculateurs des marchés financiers », a-t-il dit.  Sur le marché, les cours ont ouvert hier en forte baisse. vers 10H40 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en janvier, perdait 1,58% à 79,31 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, baissait de 1,79% à 74,19 dollars. Le marché « s’attend à une prolongation de la politique actuelle de l’OPEP sans réduction plus importante du groupe », a affirmé à l’AFP Stephen Innes, analyste chez SPI AM, « de sorte qu’une réduction surprise modeste » ferait temporairement grimper les prix.

Samira Ghrib

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