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Le projet de loi fixant les règles de prévention, d’intervention et de réduction des risques de catastrophes à l’APN : S’adapter au changement climatique

La multiplication des phénomènes climatiques extrêmes, induits par le changement climatique, impose des stratégies d’adaptation en matière de préparation aux catastrophes naturelles. L’Algérie est particulièrement exposée aux risques induits par ces phénomènes. Pays semi-aride, l’Algérie est exposée aux incendies et épisodes de sécheresse prolongés, de même qu’elle est exposée aux risques d’inondations. C’est dans ce contexte qu’un texte devant adapter le dispositif de prévention et de réduction de ses risques, ainsi que des mécanismes d’intervention en cas de catastrophe a été présenté hier à l’Assemblée populaire nationale. Lors de son exposé, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, a souligné que « l’Algérie, de par sa position géographique et au vu des phénomènes naturels qu’elle enregistre, est exposée à un nombre de risques majeurs nécessitant une gestion appropriée, ce qui s’est produit, a-t-il rappelé, au cours des dernières années avec les incendies et les inondations qui ont causé des pertes humaines et des dégâts matériels, et  où l’Algérie fut amenée à dépenser pas moins de 35 milliards de dinars par an au titre de l’intervention post catastrophe. » Il a dans ce sens mis l’accent sur l’apparition de nouveaux risques, notamment climatiques, technologiques, et cybernétiques, en plus de son incompatibilité avec certains accords internationaux auxquels l’Algérie a adhéré, dont l’Accord de Paris sur le climat et le Cadre de Sendai ».

Le ministre a également mis en avant qu' »il y a une faiblesse du cadre juridique relatif à la gestion des risques majeurs, notamment en matière de prévention et de prévision des risques, sachant que la loi n 4-20 du 25 décembre 2004 relative à la prévention des risques majeurs connaît plusieurs insuffisances en raison notamment de l’absence d’objectifs précis pour réduire les effets des risques majeurs, d’un calendrier d’exécution et de mécanismes de mise en œuvre outre le fait de ne pas définir les responsabilités de chaque secteur et les modes de financement ». Tout autant de raisons qui imposent aujourd’hui une révision de ce cadre afin de   » renforcer la base juridique et institutionnelle, et d’accélérer l’élaboration des textes d’application des lois en vigueur, en fonction de nos caractéristiques nationales et de manière à permettre  de lever tous les obstacles et de définir les responsabilités ».

Merad a affirmé que ce texte « est composé de 9 chapitres comprenant 92 articles, dont 24 nouveaux articles et 66 autres reformulés », soulignant qu’il vise à remédier aux insuffisances enregistrée dans la loi en vigueur à travers « la définition des objectifs stratégiques et l’appréhension des risques, le respect de l’Accord de Paris et du Cadre de Sendai, l’introduction de nouveaux risques, notamment ceux liés au changement climatique outre les risques cybernétiques et biotechnologiques, portant ainsi le nombre de risques, a-t-il précisé, de 10 dans la loi en vigueur à 18 dans le nouveau projet de loi ».Le même projet vise également à « définir les moyens de financement, investir davantage dans la prévention et la prévision, améliorer la gouvernance à travers la répartition et la définition claire des responsabilités et des tâches, ainsi que la coordination entre les secteurs, activer la participation de la société civile, consacrer le concept de prévention, d’intervention et renforcer la capacité de résilience au lieu du concept de gestion des catastrophes. Le ministre a cité d’autres objectifs dont notamment « l’introduction d’une phase finale consacrée au rétablissement post catastrophe, la réhabilitation et la reconstruction, le durcissement des dispositions pénales en garantissant les mécanismes, les conditions et les règles relatives à la reconstruction et à l’exploitation des terres selon des normes plus sécurisés, une meilleure préparation à la gestion des évènements en utilisant la technologie et la numérisation, la sensibilisation de la société à la gestion des catastrophes, la réplique aux situations d’urgence et la révision du système d’assurance contre les catastrophes. Il a également fait observer au terme de son exposé, que le projet de loi

« comporte 11 renvois à des décrets d’application, dont 10 ont été  finalisés. »

Sabrina Aziouez

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