Économie

Industrie pharmaceutique : La production locale couvre 70% des besoins du marché

Le développement d’un tissu d’entreprises industrielles pharmaceutiques a permis de réduire de manière substantielle la facture de médicaments à l’import et de d’améliorer le taux de couverture des besoins du marché national produits fabriqués localement. Dans ce sens, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a indiqué hier lors d’une audition devant la Commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle de l’Assemblée populaire nationale, qu’avec un tissu industriel comptant à 203 entreprises, dont 189 sites de production et 14 entreprises de production dans le cadre de la sous-traitance, la production locale couvre 70% des besoins du marché national.  Le ministre a souligné que  114 entreprises étaient spécialisées dans la production de produits pharmaceutiques, 70 dans la production de dispositifs médicaux et 5 dans la production à la fois de produits pharmaceutiques et de dispositifs médicaux, M. Aoun a souligné que la priorité pour 2023 était de se tourner vers la production de médicaments à forte valeur ajoutée qui étaient exclusivement importés, afin de sortir de la dépendance à l’importation et d’assurer une meilleure disponibilité.Le ministre a rappelé, dans ce sens, la production effective par un groupe national de stylos à insuline, dont l’importation coûtait environ 100 millions d’euros, le lancement par SAIDAL de la production d’insuline en flacons, ainsi que l’octroi d’une licence à un consortium de multinationales pour la construction d’une usine d’assemblage de stylos à insuline, avec pour exigence l’augmentation du taux d’intégration et la réduction des prix des intrants, ce qui permettra de réduire la facture d’importation d’environ 44 millions d’euros et de 17 millions d’euros au titre du remboursement au niveau des caisses de sécurité sociale.Outre les nouveaux projets à l’étude pour la production locale d’autres types d’insuline, le ministre a rappelé que la facture d’importation de tous les types d’insuline (stylos et flacons) avait été réduite de 68 millions d’euros au cours de la première année de la production locale, soit une réduction de 21% par rapport à la facture de 2022, qui s’élevait à 320 millions d’euros.Concernant les médicaments anticancéreux, M. Aoun a souligné que sur six projets validés, deux fabricants recourent à un cycle complet de production des formes sèches et deux autres en sont à des étapes avancées d’inscription post-production, évoquant le lancement de la production de formes injectables d’anticancéreux durant le 2e semestre de 2024. Pour ce qui est de la production de collyres et de pilules contraceptives et de la possibilité de production d’hormones de croissance, le ministre a fait état de l’accompagnement des fabricants locaux, à l’image du groupe SAIDAL, pour la production d’autres types de médicaments à forte valeur ajoutée qui étaient en rupture comme les collyres et les hormones de croissance.S’agissant des projets de production des matières premières, le ministre aindiqué qu’il existait une volonté claire chez les investisseurs de produire les matières premières des médicaments de base, comme le paracétamol et les antibiotiques, vu leur grande importance, citant le projet du groupe IMGSA pour la production des matières premières nécessaires à la fabrication du paracétamol et le projet de SAIDAL avec un partenaire indien pour la production des matières premières destinées à la production d’antibiotiques. Concernant la disponibilité des médicaments, M. Aoun a relevé une amélioration par rapport à la fin de 2022, où une trentaine de médicaments étaient en rupture contre une dizaine en novembre 2023, sachant que la plupart des problèmes de disponibilité des médicaments pour diabétiques comme l’insuline, des collyres et des pilules contraceptives ont été résolus. Assurant la disponibilité des produits d’anesthésie dentaire, le ministre a fait état de la mise sur le marché de plus de 6.850.000 doses, dont 5 millions de doses ces trois derniers mois, outre 600.000 doses qui seront distribuées cette semaine, 1.700.000 doses en cours de dédouanement, qui devraient être réceptionnées cette semaine, et 950.000 doses en cours de contrôle et de dédouanement. Il a également annoncé la réception prochaine d’un million de doses, précisant que les services du ministère continuait de diversifier les sources d’approvisionnement des produits anesthésiants, en plus de l’implantation de quatre projets de production locale. Aussi par souci de garantir la disponibilité des médicaments et de suivre leur traçabilité et dans le cadre de la lutte contre toute pratique commerciale illicite comme le monopole et la vente concomitante, il était nécessaire de développer la plateforme numérique du ministère pour assurer un encadrement réglementaire des marchés de ces produits, a souligné le ministre.

R.E.

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