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De nouvelle négociation lancées sous médiation qatarie : L’urgence d’un cessez-le-feu à Ghaza

De nouvelles négociations ont été lancées, dans le cadre d’une médiation qatarie, pour parvenir à un nouvel accord d’échange de prisonniers entre l’entité sioniste et la résistance palestinienne. Si l’occupant cherche une trêve limitée dans le temps pour calmer son opinion publique en colère, la résistance exige un cessez-le-feu permanent à Ghaza. Une urgence qui commence d’ailleurs faire consensus au niveau international.

Sous pression, le gouvernement de l’entité sioniste cherche à gagner du temps en essayant trouver un nouvel accord d’échange de prisonniers avec la résistance palestinienne en « offrant » la possibilité d’une « trêve humanitaire », en promettant d’autoriser l’accès d’un plus grand volume d’aides dans l’enclave palestinienne. Un marché de dupes que la résistance palestinienne refuse. La position du Hamas est claire : tout accord d’échange des prisonniers est tributaire d’un cessez-le-feu permanent et du retrait total des forces d’occupation de la Bande de Ghaza. Une position réaffirmée dimanche par le chef adjoint du mouvement à Gaza, Khalil al-Hayya, qui a déclaré à la chaîne qatarie Al Jazeera, dimanche, qu’aucun échange de prisonniers ne sera fait sans un cessez-le-feu définitif. L’urgence d’un cessez-le-feu fait d’ailleurs consensus au niveau international. La multiplication des manifestations appelant à un arrêt total de l’agression à Ghaza et la mobilisation de la rue depuis le 7 octobre fait pression sur les gouvernements occidentaux, qui ont été obligés d’infléchir leur discours en ce sens.  

Une urgence justifiée par l’étendue de la destruction des massacres perpétrés par l’occupation à Ghaza. Ainsi, hier au 74e jours des hostilités,des dizaines de Palestiniens sont tombés en martyrs mardi, dans un nouveau massacre commis par les forces d’occupation sionistes dans la ville de Jabalia, au nord de la bande de Ghaza. Des sources locales et médicales ont indiqué l’agence de presse Wafa que des dizaines de personnes sont tombées en martyrs et d’autres ont été blessées après que  des avions d’occupation sionistes ont bombardé une tour résidentielle dans  le camp de Jabalia. Par ailleurs, l’hôpital al-Ahli Arab, l’un des derniers qui étaient encore en service dans le nord de la bande de Ghaza en Palestine, a cessé de fonctionner mardi après avoir été pris d’assaut par les forces sionistes, a indiqué son directeur.Les forces sionistes ont assiégé cet hôpital de la ville de Ghaza, arrêté plusieurs médecins, infirmiers et blessés, et détruit une partie de l’enceinte, a affirmé le directeur de l’établissement, le médecin Fadel Naïm. »L’intrusion de l’armée de l’occupation a mis l’hôpital hors service. Nous ne pouvons pas accueillir de patients, ni des blessés », a-t-il dit.Quatre personnes blessées lundi par des tirs sionistes alors qu’elles se trouvaient dans l’hôpital ont succombé mardi, a-t-il ajouté.Al-Ahli Arab, aussi appelé hôpital baptiste, avait déjà été endommagé  après une explosion sur son parking le 17 octobre, ayant causé plus de 400 morts selon des médias.

La situation humanitaire, déjà catastrophique, ne cesse d’empirer dans la bande de Ghaza en raison des bombardements sionistes, selon les organisations de secours qui y opèrent.Les pénuries d’eau, d’électricité, de vivres restent criantes, malgré l’arrivée d’aide humanitaire.

Dimanche, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) affirmait que l’hôpital al-Ahli Arab recevait « les patients critiques » de l’hôpital voisin al-Chifa « pour des interventions chirurgicales ».Al-Chifa, plus grand complexe hospitalier de la bande de Ghaza, ne fonctionne plus qu’à minima et avec une équipe très réduite, après avoir été visé en novembre par une opération d’envergure des forces sionistes.

Des enfants tués au sein des hôpitaux

De son côté, l’agence des Nations unies pour l’enfance (Unicef) a déploré, hier, « le bombardement par l’entité sioniste des hôpitaux pour enfants à Ghaa, où plusieurs d’entre eux sont tombés en martyrs en pleine rémission ».   Dans un communiqué repris par l’agence de presse Wafa, l’Unicef a exprimé sa  » colère » par rapport au fait que des enfants en rémission « après des amputations soient tués dans le hôpitaux de Ghaza ».  » Dina Abu Muhsen, 13 ans,  a été tuée, dimanche, dans des bombardements de l’aviation sioniste, visant  l’hôpital de Nasser à Khan Yunis, alors qu’elle se remettait d’une opération chirurgicale subie à la suite de l’amputation de son pied », a dénoncé l’agence onusienne, rappelant que  « l’hôpital Nasser à été ciblé à deux reprises dimanche dernier ».  Selon le ministère palestinien de la Santé, « 8.000 enfants sont tombés en martyrs à Ghaza et en Cisjordanie occupée depuis le début de l’agression  sioniste, le 7 octobre dernier ».

En outre, des dizaines de milliers d’enfants à Ghaza sont  privés d’écoles, en raison de la démolition des établissements scolaires par l’entité sioniste, selon les agences onusiennes, affirmant que les enfants étaient les premières victimes de la famine sévissant désormais à Ghaza et dans d’autres régions palestiniennes occupées. Pour sa part, le coordinateur logistique de Médecins sans frontières, Ricardo Martinez, a déclaré lundi que « la survie dans la bande Ghaza est une question de chance », en raison des violentes attaques israéliennes ciblant toutes les zones de l’enclave. Martinez a rapporté que « lors de sa récente visite à Ghaza, il a vu des gens ramasser des corps en décomposition dans les rues « . Il a ajouté : « Beaucoup sont allés chercher les corps des gens qui sont restés dans les rues – certains étaient là pendant près de deux mois – et ont carrément pourri. Pouvez-vous imaginer la douleur ? La survie à Gaza est une question de chance. On a besoin d’un cessez-le-feu immédiat et durable à Gaza ». Il a, par ailleurs, « tiré la sonnette d’alarme sur le manque d’eau et d’assainissement », expliquant que cela peut présenter « le même danger que les bombardements et la possibilité de tuer le même nombre de personnes qui meurent à cause des bombardements ». « Les gens sont obligés de lutter pour survivre, et ils reçoivent au maximum un litre d’eau par jour, pour boire, se laver et cuisiner », a-t-il signalé.

Sur le terrain, malgré la violence de l’agression israélienne, la résistance palestinienne continue de faire subir d’importantes pertes à l’occupant durant les combats. De leur côté, les Houthis du Yémen  ont assuré hier qu’il poursuivraient les attaques contre les navires israéliens traversant les eaux limitrophes du Yémen, malgré l’annonce de la mise en place d’une coalition internationale sous l’égide des Etats-Unis, en mer Rouge. Mohammad Abdulsalam, membre éminent du groupe Houthi, a déclaré dans un communiqué publié sur X, que ces attaques avaient pour objectif de soutenir les Palestiniens face à « l’agression et au siège » que les l’occupation sioniste infligent à la Bande de Ghaza. Il a ajouté que les opérations menées par le Yémen n’étaient pas un acte de provocation à l’égard d’une autre partie, mais a souligné que toute partie cherchant à étendre le conflit « doit assumer les conséquences de ses actes ».

Lyes Saidi

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