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La France appelée à reconnaître sa responsabilité dans la torture en Algérie

La France officielle est de nouveau confrontée à son passé colonial. Malgré son refus de reconnaître les crimes commis durant la colonisation de l’Algérie et la guerre de libération nationale, la France officielle est une nouvelle fois pressée de reconnaître ses responsabilités, notamment en ce concerne le recours à la torture durant la Guerre de libération nationale. Ainsi, plusieurs ONG et Associations françaises, notamment d’anciens appelés de l’armée coloniale française, ont exhorté à nouveau l’État français à reconnaitre « la responsabilité des plus hautes autorités du pays dans le recours systématique à la torture durant la guerre d’Algérie ». 23 organisations ont rendu public un communiqué conjoint où elles estiment que « la reconnaissance officielle et historique permettrait d’ouvrir la voie à une compréhension du fonctionnement et des logiques de l’État durant une colonisation et une guerre pendant lesquelles la République a contredit les principes dont elle se réclamait ».

« Depuis la guerre d’Algérie, pendant laquelle des crimes indignes ont été commis sous la responsabilité des plus hautes autorités françaises, et jusqu’à la période récente, des voix se sont élevées, de manière récurrente, pour réclamer que l’État français reconnaisse ses responsabilités dans le recours systématique à la torture durant la répression coloniale », a rappelé le communiqué relayé par les agences de presse. Et d’ajouter que ces « exigences ont été réitérées par différentes associations et personnalités françaises ». « En 2000, une lettre adressée au président de la République (Emmanuel Macron, NDLR) par douze personnalités appelait ‘’dans un esprit tourné vers un rapprochement des personnes et des communautés et non vers l’exacerbation de leurs antagonismes /…/ à condamner ces pratiques par une déclaration publique’’ et invitait ‘’les témoins, les citoyens à s’exprimer sur cette question qui met en jeu leur humanité’’ », a ajouté le communiqué.

Les signataires ont rappelé, les gestes du président Emmanuel Macron qui avait reconnu, entre 2018 et 2022, les assassinats sous la torture du mathématicien Maurice Audin (1957) et de l’avocat Ali Boumendjel. Pour les signataires, cette reconnaissance est « importante » et « courageuse », mais « incomplète ».

Chokri Hafed

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