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Turquie : Victoire de l’opposition aux municipales

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a concédé dimanche la victoire de l’opposition aux élections municipales, qui constituent selon lui un « tournant » pour son camp, au pouvoir depuis 2002. Le dépouillement de près de 99% des urnes à l’échelle nationale confirme que l’opposition turque a infligé au parti AKP du chef de l’Etat sa pire débâcle électorale en deux décennies. Le principal parti de l’opposition, le CHP (social-démocrate), a revendiqué sa victoire à Istanbul et Ankara, les deux plus grandes villes de Turquie et raflé de nombreuses autres, comme Bursa, grosse ville industrielle du nord-ouest acquise à l’AKP depuis 2004. Selon les résultats préliminaires, le Parti républicain du peuple (CHP), le principal parti d’opposition turc, était en tête des élections municipales  dans plusieurs villes clé du pays, dont Istanbul et Ankara, la capitale, a rapporté la chaîne locale NTV.  Le président du Conseil électoral suprême turc, Ahmet Yener, a déclaré que 51,2% des votes totaux avaient pour le moment été comptés, et que le décompte était toujours en cours en fin de soirée, dimanche.    Après le dépouillement de 79% des urnes à Istanbul, le maire sortant Ekrem Imamoglu, qui représente le CHP, a recueilli 50,53% des voix, tandis que Murat Kurum, le candidat du Parti de la justice et du développement (AKP), le parti au pouvoir, en a obtenu 40,72%. Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est félicité du « bon déroulement » des élections locales dimanche en Turquie, affirmant que « le grand vainqueur de ce scrutin était la démocratie ». « Quels que soient les résultats, le vainqueur de ces élections est notre démocratie et notre volonté nationale », a ajouté Erdogan.  Depuis le siège de son parti à Ankara et devant une foule abattue, inhabituellement silencieuse, le président turc a promis de « respecter la décision de la Nation ». Le président Erdogan, âgé de 70 ans, dont 21 au pouvoir, avait jeté tout son poids dans la campagne, en particulier à Istanbul, le « joyau » du pays, sa capitale économique et culturelle dont il fut le maire dans les années 1990 et qui a basculé dans l’opposition en 2019. Mais l’engagement du chef de l’Etat, qui a annoncé début mars que ces élections étaient « ses dernières », n’a pas suffi. Les candidats de l’AKP se sont toutefois maintenus en tête dans plusieurs grandes villes d’Anatolie (Konya, Kayseri, Erzurum) et de la mer Noire (Rize, Trabzon), bastions du président Erdogan, tandis que le parti pro-kurde DEM s’assurait une confortable avance dans plusieurs grandes villes du sud-est à majorité kurde, dont Diyarbakir, la capitale informelle des Kurdes de Turquie.

R.I. et agences

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