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Affaire de la CNAN Nord : La Justice ouvre le dossier

Le pôle pénal économique et financier spécialisé du Tribunal de Sidi-M’hamed ouvre aujourd’hui le dossier de l’affaire CNAN Nord, apprend-on de source judiciaire.

Les mis en cause dans cette affaire, comparaîtront devant la première section du pôle économique et financier, sous la présidence du président du pôle pénal, ont précisé nos sources. Pas moins de 17 personnes, dont trois cadres dirigeants de la Société nationale des transports maritimes – Nord, sont impliquée dans cette affaire dont 3 ont été placées en détention, alors que 14 autres ont bénéficié du placement sous contrôle judiciaire, a-t-on fait savoir. Les prévenus sont accusés, rappelons-le, de conclusions de marchés et de contrats en violation des lois et règlements en vigueur, abus dans la gestion de l’entreprise et la complicité dans la dilapidation de deniers publics. Des agissements qui ont conduit à des arrêts techniques par défaut d’exploitation des cargos de l’entreprise au niveau des ports nationaux et à la saisie d’autres navires dans des ports à l’étrangers. Cela a eu pour conséquence ladétérioration de la situation financière de l’entreprise malgré le soutien financier qui lui a été apporté par l’État. D’où les pertes occasionnées tant à l’entreprise qu’au Trésor public. À l’issue d’un rapport d’enquête établi par la direction générale de la sécurité intérieure, faisant état de corruption à la CNAN Nord, la justice a ouvert une enquête préliminaire sur les faits. Les mis en causes ont, dès lors été déférés par devant le parquet et auditionnés sur les faits. Le magistrat instructeur chargé du dossier a ordonné le placement de 3 d’entre les mis en causes en détention provisoire, à savoir le PDG à l’époque de la Société nationale des transports maritimes – Nord, et les deux ex directeurs généraux de la même société. Pour rappel, la mise à nu de cette affaire suite à une enquête ouverte par la direction générale de la sécurité intérieure. Une enquête qui fait l’objet du suivi personnel du président de la République, premier magistrat du pays, Abdelmadjid Tebboune. Les enquêtes menées par les services de la direction générale de sécurité intérieure ont révélé que l’État soutient, depuis des années, le complexe de transport maritime « GATMA », qui comprend 6 sections sont 2 spécialisées dans le transport maritime des marchandises, à savoir la Société Nationale de Transport Maritime – Nord – « CNAN-Nord ». et la « Société Nationale de Transport Maritime Méditerranéen » « CNAN med» , et deux sociétés du secteur des services maritimes, en l’occurrence « NASHCO et GEMA », en plus de la société de transport de voyageurs « ENTMV » et une autre dans le domaine du transport maritime maintenance « maritime et construction navale « ERENAV ». En termes de chiffres, la Société Nationale des Transports Maritimes – Nord a bénéficié en 2013 d’environ 4.500 milliards de centimes, mais en raison de la main mise d’un « groupe malveillant » sur les axes cruciaux du secteur et le recours au népotisme et la complaisance entre autres dans le recrutement, l’attribution des marchés publics au profit des entreprises de transport maritime étrangères, au détriment du groupe maritime algérien, en plus du défaut de clarté des réglementations, des contrôles juridiques, du dédouanement, du commerce et du transport maritime, les résultats de ces investissements n’ont pas été réalisés sur le terrain. Mieux encore, l’enquête a révélé que le PDG de la Compagnie Nationale de Transport Maritime – Nord (J.L.), a occupé ce poste de 2014 à 2016, puis a été nommé Directeur Général de la Compagnie Nationale de Transport Maritime – Centre, puis revenir pour occuper le même poste, PDG à la tête de la Société Nationale de Transport Maritime- Nord – à partir de 2022 jusqu’au jour de son arrestation. Les investigations ont aussi révélé que ce cadre a, au cours de la période 2014 à 2016, violé les instructions du Conseil de participation d’état(CPE) en annonçant l’achat de 16 nouveaux navires pour le transport et le fret maritime de divers types, dont le transport de céréales, de conteneurs ainsi que le transport maritime général. Alors qu’en réalité, le premier mis en cause n’a acheté que 7 vieux navires d’occasion et non construits spécifiquement pour la Société Nationale de Transport Maritime. Le plus grave est que l’enquête a révélé, preuves et indices à l’appui, que ces navires depuis cette période jusqu’à nos jours ont été exposés à l’usure due à la négligence par manque d’entretien. Au-delà, dépourvus de certaines conditions de navigation internationale, ces navires ont fait l’objet de réserves techniques, occasionnant ainsi l’arrêt total de leur fonctionnement. Ils sont de ce fait restés bloqués dans les ports. Pour ne citer là, qu’une infime partie des résultats de l’enquête menée par la direction générale de la sécurité interne et la justice.

Sofia Chahine

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