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L’État va au secours de l’Eniem

Les pouvoirs publics ont décidé d’accorder une subvention de 3,5 milliards de dinars à l’Eniem pour relancer l’activité de ce fleuron de l’industrie nationale, asphyxié par les dettes, et qui tourne au ralenti au regard des difficultés à garantir un approvisionnement régulier en matière première.

L’État va au secours de l’Entreprise nationale des industries de l’électroménager. Lors d’une visite sur le site à Tizi-Ouzou de cette entreprise publique, jadis fleuron de l’industrie nationale de l’électroménager, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a annoncé l’octroi d’une enveloppe de 3,5 milliards DA au profit de l’Eniem. Une subvention adossée à un plan de redressement qui a été présenté pour l’occasion au ministre par les responsables de l’entreprise. Vraisemblablement satisfait, le ministre a indiqué que « l’Etat a décidé d’octroyer une subvention de 3,5 milliards DA pour la relance de l’activité de l’Entreprise qui connait d’énormes difficultés depuis quelques années ». Aoun, qui a rappelé « les efforts colossaux de l’Etat » pour la sauvegarde de ce fleuron de l’industrie nationale, a instruit les responsables de l’ENIEM d’utiliser cette enveloppe pour « produire de la valeur’ et « garantir la pérennité de l’activité » du complexe.

Il a souligné que la balle est dans le camp des cadres et travailleurs de l’entreprise, et qu’il ne tenait qu’à eux de relancer cette entreprise. Il a souligné qu’il ne s’agissait plus de faire du social, mais que l’approche doit avant tout être économique.  Il a, à ce propos, interdit à cette entreprise toute activité de sponsoring au profit des clubs sportifs et autres activités. « Chaque dinar devra être utilisé au profit de l’entreprise », a-t-il dit. « On ne peut plus soutenir la médiocrité et nonchalance », a averti le ministre. 

Il faut dire que l’Eniem était l’un des piliers de l’industrie nationale. L’entreprise, qui produisait des équipements avec des taux d’intégration élevés, arrivait à satisfaire les besoins du marché national, mais aussi de dégager des surplus à l’export. Cependant, en raison de politiques commerciales malavisées qui ont favorisé l’importation puis le montage par le biais des collections CKD-SKD, l’Eniem, qui a fait face à de la concurrence déloyale a vu ses parts de marché décliner. L’entreprise a également souffert du recours à des technologies dépassées dites de « froid statique ». Une technologie consommatrice d’énergie, au taxes élevées et qui fait augmenter le coût de production et affecte la compétitivité de l’entreprise publique.  Le complexe électroménager connait des difficultés depuis plusieurs années avec une baisse de sa capacité de production et cumule une dette de près de 5 milliards DA auprès de la Banque extérieure d’Algérie (BEA) qui fait l’objet d’un plan de rééchelonnement depuis 2021. L’entreprise connaît des mouvements de protestation des travailleurs régulièrement en raison du non-paiement des salaires et est quasiment à l’arrêt depuis trois en raison de l’incapacité de se fournir en matière première. La subvention accordée par les pouvoirs publiques est une bouffée d’oxygène, une chance qu’il appartient aux cadres et travailleurs de l’Eniem de mettre à profit pour relancer la production, moderniser les process, restructurer l’entreprise et se redéployer sur le marché.

Rappelons que le cas de l’Eniem a fait l’objet d’une réunion entre les responsables de l’entreprise et le Conseil des participations de l’État l’été dernier après une visite du ministre sur le site de production. Aoun avait alors évoqué l’ouverture du capital de l’entreprise pour un partenariat, national ou étranger, afin de maintenir son activité.

Prospecter les marchés étrangers

Notons sur un autre registre qu’au cours de sa visite à Tizi-Ouzou, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique a fait une halte à l’entreprise d’Electro-Industrie d’Azazga. Le ministre, qui a assisté à un exposé sur la situation de l’entreprise spécialisée dans la fabrication de transformateurs et moteurs électriques et qui dispose d’un lot important de produits en stock, a instruit ses responsables à chercher des débouchées sur les marchés étrangers, notamment le marché africain. « Il ne faut pas se contenter du marché local et aller prospecter en Mauritanie, en Tunisie et en Libye pour écouler ces produits », leur dira-t-il en les assurant de la disponibilité des pouvoirs publics à leur accorder des facilités pour leurs opérations d’exportation. Le ministre a, également, instruit les responsables de la même entreprise d’accélérer le processus de production de leur nouveau produit, un transformateur de grande puissance, en partenariat avec une société indienne, tout en demandant des explications sur le retard enregistré par ce projet lancé depuis 2018. Lors de cette visite, M. Aoun s’est aussi rendu dans deux unités privées, l’une de fabrication de médicaments et l’autre de fabrication de faïence.

Sabrina Aziouez

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