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La perspective d’un accord de cessez-le-feu à Ghaza s’éloigne

Après plusieurs mois d’agression israélienne contre la Bande de Ghaza et des dizaines de milliers de martyrs plestiniens, le président américain Joe Biden ose enfin un semblant de critique à l’encontre de Netanyahu, en soulignant que ce dernier fait trainer la guerre à dessein.

Les atermoiements de l’entité sioniste face à toutes les propositions d’accord de cessez-le-feu à Ghaza agacent même ses alliés les plus zélés. C’est le cas du président américain Joe Biden qui a enfin osé un semblant de critique à l’encontre du premier ministre de l’entité sioniste Benjamin Netanyahu en soulignant que ce dernier faisait traîner la guerre à Ghaza pour sa propre survie politique. Dans une interview au magazine Time publiée hier, Biden a ajouté avoir un « désaccord majeur » avec Netanyahu au sujet de “l’après-guerre”, et a jugé que l’entité sioiniste avait eu un comportement « inapproprié » pendant le conflit.

Bien que le dernier propos relève de l’oeuphémisme au regard de la gravité des exactions et crimes génocidaires commis par les sionistes à Ghaza, il dénote du malaise et de l’embarras de l’administration Biden, de plus en plus esseulée dipolmtiquement  dans son soutien absolu à son allié sioniste et qui face sur le plan interne à la contestation pour ce qui de sa politique au Proche-Orient. Si Biden tente, bien que tradivement et de manière très déséquilibrée, de réctifier le tir,  il fait face aux calculs politiques de Netanyahu qui fait de l’agression génocidaire à Ghaza un argument pour prolonger son maintien à la tête du gouvernement sioniste et empêcher “la mise en place d’une commission d’enquête sur le 7 octobre” qui lui sera assurément fatale. Les déclarations de Biden interviennent aussi au moment où Netanyahu a affiché son refus d’un cessez-le-feu durable à Ghaza, malgré l’accord de paix présenté par le président américain. Biden avait en effet annoncé vendredi une proposition de cessez-le-feu à mettre en oeuvre en trois phase à Ghaza. Lundi, cependant, Netanyahu a affirmé que les propos de Biden étaient “inexacts”, que la proposition d’accord ne concerne qu’une trêve destinée à récupérer “les otages”, tout en affichant sa ferme intention de poursuivre l’agression contre Ghaza. Le Qatar, un des pays médiateurs, a dit hier attendre « une position claire » de l’entité.

Malgré les pressions internationales grandissantes, les forces d’occupation continue de bombarder Ghaza du Nord au Sud, alors que plus aucune zone n’est sûre pour les populations civiles, déplacées, affamées et qui survivent dans des conditions apocalyptiques.

Ainsi, des bombardements aériens et des tirs d’artillerie de l’occupant ont visé hier la bande de Ghaza du nord au sud. Des frappes aériennes ont visé l’est et le centre de Rafah, selon des témoins et un responsable local cité par l’AFP. Des bombardements meurtriers ont frappé la ville de Ghaza, dans le nord, et le camp palestinien de Bureij, dans le centre du territoire. A Deir el-Balah, toujours dans le centre, huit policiers ont été tués.

La situation humanitaire révolte les responsables onusiens et les ONG. Aggravant la crise humanitaire dans le territoire assiégé, l’offensive sur Rafah a entraîné la fermeture du passage avec l’Egypte, crucial pour l’entrée de l’aide internationale. L’ONG Oxfam a dénoncé mardi les conditions sanitaires « épouvantables » dans la zone d’Al-Mawasi, près de Khan Younès, où sont réfugiés des centaines de milliers de Palestiniens qui ne disposent en moyenne que d’un WC pour 4.000 personnes. « Il n’y a pas d’eau propre, les gens sont forcés d’utiliser l’eau de mer », décrit Meera, une employée d’Oxfam réfugiée à Al-Mawasi.

 Alors que « 1,7 million d’habitants », sont désormais concentrés sur « moins d’un cinquième de la bande de Ghaza », « les bombardements aériens et terrestres incessants et l’obstruction délibérée à la réponse humanitaire rendent pratiquement impossible l’accès des organisations humanitaires aux civils pris au piège et affamés », dénonce Oxfam dans son communiqué. « Lorsque la famine sera déclarée, il sera trop tard. Lorsque la faim entraînera de nombreux décès supplémentaires, personne ne pourra nier les conséquences terribles du blocage délibéré, illégal et cruel de l’aide (par l’entité sioniste) », a dénoncé Sally Abi Khalil, directrice d’Oxfam pour le Moyen-Orient.  De son côté, la directrice de l’information de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), dans la bande de Ghaza, Ines hamdan, a appelé à accroître le flux d’aide et à protéger les équipes travaillant dans le domaine humanitaire dans l’enclave palestinienne, ravagée par huit mois d’agression sioniste. Ines Hamdan a déclaré lundi dans une intervention à la chaîne télévisée BBC arabic qu' »il n’est pas possible pour les équipes travaillant dans le domaine humanitaire d’assurer le suivi et de continuer à fournir des services et de l’aide sans que ces conditions de base ne soient remplies ». Et d’ajouter: « Nous assistons à de nouvelles restrictions à l’entrée de l’aide humanitaire malgré les conditions difficiles et de plus en plus mauvaises à tous les niveaux, environnemental, sanitaire et alimentaire ».

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a pour sa part averti, lundi, que les enfants de Ghaza, enclave palestinienne ravagée par une agression génocidaire sioniste, vivent à proximité de décharges et souffrent de maladies. Enfin,  Le chef du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) dans le territoire palestinien occupé, Andrea Di Domenico, a déclaré que « des efforts majeurs sont en cours pour rétablir un hôpital dans la région centrale de Ghaza, mais il n’y a plus d’hôpitaux opérationnels à Rafah, à l’exception des hôpitaux de campagne ».

Lyes Saïdi

ONU

Le nombre de Palestiniens tombés en martyrs en Cisjordanie est « inconcevable »

Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Volker Türk a affirmé mardi qu’il était « inconcevable » que plus de 500 Palestiniens soient tombés en martyrs en Cisjordanie occupée depuis le 7 octobre. « Comme si les événements tragiques survenus à Ghaza au cours des huit derniers mois ne suffisaient pas, la population de la Cisjordanie occupée est également soumise, jour après jour, à une effusion de sang sans précédent. Il est inconcevable que tant de vies aient été fauchées de manière aussi gratuite », a souligné le Haut-Commissaire dans un communiqué. La Cisjordanie occupée connaît une recrudescence des exactions par l’occupation depuis le début de l’agression sioniste le 7 octobre à Ghaza. Au moins 523 Palestiniens sont tombés en martyrs en Cisjordanie dans les violences perpétrées par l’armée sioniste ou des colons depuis le début de cette agression. Récemment, le 1er juin, les forces d’occupation ont tué près du camps de réfugiés d’Aqabat Jabr, proche de la ville d’Aréha, un adolescent palestinien et blessé grièvement un autre, décédé le jour suivant, selon l’ONU. « Les meurtres, les destructions et les violations généralisées des droits humains sont inacceptables et doivent cesser immédiatement », a demandé M. Türk, exigeant que les responsabilités soient établies et appelant l’entité sioniste à « adopter mais aussi appliquer des règles d’engagement » qui soient pleinement conformes aux normes en matière de droits humains.

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