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75 ans des Conventions de Genève : Des violations flagrantes à Ghaza

Alors que le monde commémore le 75e anniversaire des Conventions de Genève, piliers du droit international humanitaire, la situation à Ghaza offre un contraste saisissant avec les principes qu’elles incarnent. Depuis octobre 2023, l’agression israélienne génocidaire contre l’enclave palestinienne a donné lieu à de multiples violations de ces conventions, remettant en question leur efficacité et leur pertinence dans les conflits contemporains.

Selon les derniers chiffres des autorités sanitaires palestiniennes, l’agression sioniste a fait 40.476 martyrs et 93.647 blessés en 326 jours, majoritairement des femmes et des enfants. Ces chiffres alarmants témoignent d’une violation flagrante de la quatrième Convention de Genève, qui protège les civils en temps de guerre. Les bombardements délibérés d’hôpitaux et de structures sanitaires par l’armée israélienne constituent une grave infraction aux deux premières Conventions de Genève. Ces attaques, en plus de causer des pertes directes, privent la population d’accès aux soins essentiels. L’Organisation mondiale de la Santé a alerté sur le risque de voir les établissements de santé cesser de fonctionner suite aux récents ordres d’évacuation israéliens.

Les maltraitances, tortures et assassinats de prisonniers palestiniens, protégés par la troisième Convention de Genève de 1929, sont régulièrement dénoncés. Plus inquiétant encore, l’entité sioniste détient les corps de 552 martyrs palestiniens, dont 256 dans les « Cimetières des nombres », une pratique contraire à la dignité humaine et aux droits des familles. Les massacres quotidiens de civils, principalement des femmes et des enfants, sont formellement interdits par la quatrième Convention de Genève et ses protocoles additionnels de 1977. Pourtant, ces actes se poursuivent à Gaza, comme en témoignent les récents bombardements à Deir al-Balah, Khan Younes et dans le quartier de Zaytoun, faisant au moins sept martyrs.

Pour sa part, l’UNRWA rapporte des ordres continus de déplacements forcés dans les parties centrale, sud et nord de la bande de Gaza. Ces déplacements massifs de populations, dans des conditions précaires et sans garantie de sécurité, contreviennent aux dispositions de la quatrième Convention de Genève. Le blocus imposé à Gaza, limitant drastiquement l’accès à la nourriture, à l’eau et aux services de base, s’apparente à une punition collective, interdite par les Conventions de Genève. Cette situation a créé une crise humanitaire sans précédent, qualifiée de « véritable désastre » par l’UNRWA.

Malgré les multiples dénonciations et décisions de justice internationale, l’entité poursuit son offensive. La Cour internationale de Justice a demandé à plusieurs reprises de cesser es attaques et d’autoriser l’entrée de l’aide humanitaire, sans effet. La Cour pénale internationale a même déclaré que le premier ministre et le ministre de la défense israéliens portaient la responsabilité pénale de crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Face à ces violations répétées, 30 personnalités des droits de l’homme ont récemment envoyé un mémorandum « urgent » à la Cour pénale internationale, appelant à « accélérer l’émission des mandats d’arrêt nécessaires pour mettre fin au génocide en cours dans la bande de Ghaza ». L’ONG Amnesty International a demandé, pour sa part, l’ouverture d’une enquête sur deux attaques de l’armée sioniste contre des zones abritant des personnes déplacées à Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza, estimant que cela s’apparente à des crimes de guerre. L’organisation a révélé dans un rapport publié lundi soir que l’armée sioniste « s’est abstenue de prendre d’éventuelles précautions pour éviter ou réduire les dommages causés aux civils dans les camps de déplacés lors de son ciblage du camp koweïtien d’Al-Salam, à l’ouest de Rafah, le 26 mai dernier ».

Hocine Fadheli

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