Ghaza: L’agression sioniste a effacé soixante ans de développement
Entre 65 et 70% des bâtiments de Ghaza ont été entièrement détruits ou gravement endommagés, avec la quasi-totalité des infrastructures publiques, des écoles et des hôpitaux rayés de la carte.
La situation en Palestine occupée demeure dramatique et complexe, marquée par une violence continue et des souffrances humaines sans précédent. Après plus de quinze mois d’agression génocidaire sioniste contre la bande de Ghaza, les derniers développements révèlent l’ampleur de la destruction et les défis titanesques de la reconstruction. Selon Achim Steiner, chef du Programme des Nations Unies pour le développement, l’agression sioniste a littéralement effacé soixante ans de développement dans l’enclave palestinienne. Les chiffres sont vertigineux : entre 65 et 70% des bâtiments de Ghaza ont été entièrement détruits ou gravement endommagés, avec la quasi-totalité des infrastructures publiques, des écoles et des hôpitaux rayés de la carte. Deux millions de personnes ont perdu non seulement leurs foyers mais aussi leurs systèmes d’approvisionnement en eau, de traitement des eaux usées et de gestion des déchets. La phase de reconstruction s’annonce extrêmement complexe et coûteuse, nécessitant des dizaines de milliards de dollars et des années d’efforts soutenus. Un cessez-le-feu fragile est entré en vigueur le 19 janvier, ouvrant une fenêtre étroite d’espoir humanitaire. Dans ce contexte, l’UNRWA joue un rôle crucial, ayant déjà distribué de la nourriture à un million de personnes durant les premiers jours, notamment dans le nord de Ghaza. Philippe Lazzarini, Commissaire général de l’agence onusienne menacée par une volonté israélienne de la dissoudre et sous le coup d’une interdiction de ses opérations d’ici le 30 janvier, souligne l’importance de maintenir les opérations humanitaires, rappelant que derrière les destructions physiques se cachent des traumatismes psychologiques profonds, particulièrement chez les enfants. Parallèlement, la Cisjordanie occupée continue de subir une répression systématique. La ville de Jénine et son camp ont été le théâtre d’une agression militaire particulièrement brutale, ayant déjà causé quatorze martyrs et de nombreux blessés. Les forces d’occupation ont multiplié les destructions d’infrastructures, les bombardements de véhicules civils et les campagnes massives d’arrestations, ciblant familles et communautés palestiniennes.
Libération de 200 prisonniers palestiniens
Sur le plan diplomatique, un échange de prisonniers a débuté, avec la libération de 200 prisonniers palestiniens, dont 114 ont déjà rejoint Ramallah. Cette première phase s’inscrit dans l’accord de cessez-le-feu qui prévoit la libération de près de 1900 détenus palestiniens contre 33 prisonniers sionistes. Un geste qui, malgré sa portée symbolique, ne saurait masquer l’immensité des souffrances et des injustices subies par le peuple palestinien. Les défis sont immenses : reconstruire des vies, des infrastructures, et surtout, restaurer un minimum de dignité pour des populations qui ont enduré des destructions physiques et psychologiques dévastatrices. La communauté internationale est désormais mise au défi de transformer ce cessez-le-feu fragile en une paix durable, seule à même de garantir la survie et le développement du peuple palestinien.
Lyes Saïdi