Développements au Moyen-Orient : L’Algérie déploie sa diplomatie

Dans le cadre d’une intense activité diplomatique au Proche-Orient, le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a effectué hierune tournée diplomatique majeure qui l’a conduit successivement à Damas et à Beyrouth, en sa qualité d’envoyé spécial du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Cette double visite intervient dans un contexte régional particulièrement tendu, marqué par les développements dramatiques à Ghaza et leurs répercussions sur l’ensemble de la région, ainsi que par les récents bouleversements en Syrie. À Damas, M. Attaf a été reçu par le président de la République arabe syrienne durant la période de transition, M. Ahmed Al-Charaa. Lors de cette rencontre, « le ministre d’État a remis au président syrien une lettre du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, lui transmettant ses salutations fraternelles et lui renouvelant ses félicitations et ses vœux de succès dans l’accomplissement de ses hautes fonctions dans cette étape charnière de l’histoire de la Syrie, pays frère ». La rencontre a permis aux deux parties d' »examiner les perspectives de renforcement des relations de fraternité, de solidarité et de coopération entre les deux pays et peuples frères, à la lumière des liens historiques enracinés qui les unissent ». Cette visite s’inscrit dans la continuité de la position constante de l’Algérie vis-à-vis de la crise syrienne, position qui s’est notamment illustrée récemment lors de la réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU tenu fin décembre. En effet, l’Algérie, qui siège actuellement comme membre arabe au Conseil de sécurité, a réaffirmé par la voix de son représentant permanent adjoint, Nassim Gaouaoui, sa conviction profonde qu’une solution politique reste la seule issue viable à la crise syrienne. Dans ce contexte, le ministre des Affaires étrangères a affirmé hier à Damas que « l’Algérie est disposée à contribuer, tant au niveau bilatéral qu’en sa qualité de membre arabe du Conseil de sécurité des Nations Unies, à soutenir et à accompagner les démarches visant à rassembler le peuple syrien autour d’un projet national fédérateur permettant de reconstruire les institutions de l’Etat et garantissant la sécurité, la stabilité, le développement et la prospérité ». Cette position, portée par l’Algérie au sein du groupe A3+ du Conseil de sécurité, qui comprend également le Mozambique, la Sierra Leone et le Guyana, s’articule autour de principes fondamentaux : le rejet de toute solution militaire, la préservation de l’unité, de la souveraineté, de l’indépendance et de l’intégrité territoriale de la Syrie. L’Algérie s’est également distinguée par sa condamnation ferme des attaques sionistes contre le territoire syrien et son opposition aux velléités d’annexion de certaines parties du territoire syrien par l’entité sioniste. Poursuivant sa tournée diplomatique, M. Attaf est arrivé dans l’après-midi à Beyrouth pour une visite officielle au Liban. Cette étape vise, selon le communiqué du ministère, à « renforcer les relations fraternelles et de coopération entre les deux pays frères et à examiner les voies de les promouvoir à des niveaux supérieurs, ainsi qu’à renouveler la solidarité de l’Algérie et à réaffirmer son plein soutien au Liban frère dans ses efforts visant à amorcer une nouvelle ère de son histoire, en vue de consolider son unité et sa souveraineté, et réaliser ainsi les aspirations de son peuple à la sécurité, à la stabilité, au développement et à la prospérité ». Au programme de cette visite figure notamment une rencontre avec le président de la République libanaise, Joseph Aoun, à qui le ministre remettra une lettre du président Tebboune. Des rencontres bilatérales avec plusieurs hauts responsables libanais sont également prévues. Cette double visite diplomatique témoigne du rôle actif que joue l’Algérie dans la recherche de solutions aux crises qui secouent la région. En tant que membre influent du monde arabe et siégeant actuellement au Conseil de sécurité de l’ONU, l’Algérie déploie une diplomatie fondée sur des principes constants : le respect de la souveraineté des États, le rejet des ingérences étrangères, la promotion du dialogue inclusif comme seule voie de résolution des conflits, et un soutien indéfectible aux causes justes, notamment la cause palestinienne. Dans un contexte régional marqué par des tensions croissantes et des défis multiformes, cette initiative diplomatique algérienne apparaît comme une contribution significative aux efforts visant à stabiliser la région et à promouvoir des solutions politiques aux différentes crises qui l’affectent.

Hocine Fadheli