Actualité

Décentralisation dans la santé : Du nouveau pour les cliniques privées

L’Algérie poursuit activement sa politique de décentralisation dans le secteur de la santé, une orientation stratégique confirmée lors d’une récente réunion présidée par le ministre de la Santé, M. Abdelhak Saihi. Cette rencontre, tenue le dimanche avec les cadres de l’administration centrale, a permis de faire le point sur les mesures concrètes adoptées pour renforcer la décentralisation dans la gestion du secteur sanitaire. Cette démarche s’inscrit dans une vision globale visant à optimiser l’efficacité du système de santé national et à améliorer la qualité des services offerts aux citoyens, comme l’a souligné le communiqué ministériel publié le 17 mars. Les nouvelles dispositions concernent autant le secteur public que privé, avec des implications particulièrement significatives pour les cliniques privées qui bénéficieront désormais d’une plus grande autonomie opérationnelle. Pour le secteur public, les mesures annoncées « confèrent une autonomie totale pour la gestion des établissements de santé dont la capacité oscille entre 60 et 80 lits, et des centres spécialisés dans la lutte et le traitement du cancer ayant une capacité d’accueil entre 120 et 140 lits, tout en facilitant l’octroi des autorisations d’ouverture et d’exploitation des nouvelles structures hospitalières publiques ». Le ministère a également annoncé le « renforcement de la coordination avec les instances concernées pour assurer le suivi des projets et leur conformité aux normes requises ». S’agissant du secteur privé, l’évolution est tout aussi notable avec la « décentralisation des autorisations d’ouverture et d’exploitation des cliniques privées ». Les nouvelles mesures prévoient également « d’attribuer des prérogatives plus larges en matière de gestion des changements de directeurs techniques et de fermeture temporaire des établissements de santé, tout en garantissant le respect des normes réglementaires en vigueur ». Cette réforme administrative vise plusieurs objectifs simultanés. Elle ambitionne de « réduire les délais de traitement des dossiers et à adapter les projets aux besoins sanitaires de chaque wilaya, tout en allégeant la pression administrative sur le ministère afin qu’il puisse se concentrer sur son rôle essentiel à savoir, l’organisation, la supervision et l’évaluation ». Un autre aspect fondamental de cette réorganisation consiste à « éviter toute interférence avec les prérogatives des directeurs locaux et de les encourager à prendre des initiatives visant à améliorer le service sans devoir systématiquement se référer à l’administration centrale, dans les cas où les lois et règlements le permettent ». Le ministère anticipe que ces ajustements contribueront à « l’amélioration de la qualité des soins, à l’accélération de la réalisation des projets et au renforcement de l’utilisation efficace des ressources humaines et financières, conformément au plan d’action national en faveur du patient ». Cette décentralisation intervient dans un contexte de développement intensif du secteur sanitaire algérien, qui connaît une expansion remarquable. Le communiqué ministériel rappelle que « le secteur de la santé en Algérie a enregistré, ces dernières années, une croissance notable du nombre de projets sanitaires », avec l’inscription en 2024 de « 134 projets concernant la réalisation d’hôpitaux publics d’une capacité de 60 lits, dont des centres anti-cancer (CAC), des hôpitaux spécialisés en cardiologie, en psychiatrie et en rééducation, ainsi que des hôpitaux universitaires et des centres mère-enfant ». Parallèlement, le secteur privé n’est pas en reste puisque l’année 2024 a également vu l’inscription de « 342 projets de création d’hôpitaux privés et 359 établissements de santé de type cliniques pour l’hospitalisation de jour », ce qui constitue selon le ministère « un indicateur clair du renforcement du partenariat entre les secteurs public et privé pour soutenir le système de santé national ». Ces chiffres témoignent de la dynamique en cours et de l’importance accordée au développement d’une offre de soins diversifiée et complémentaire sur l’ensemble du territoire national.

Chokri Hafed

admin

admin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *