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Conséquence du conflit en Ukraine : Les prix des matières premières flambent 

Les prix des matières premières ont flambé dans le sillage du conflit en Ukraine. Les prix de l’énergie ont bondi, jeudi, les prix du gaz sur le marché européen ayant gagné 40% et les cours du pétrole a dépassé la barre des 105 dollars avant de se calmer et de reculer vendredi. Par contre, les cours des céréales battent des records, étant donné que l’Ukraine et la Russie constituent les plus grands exportateurs du monde

Vendredi, le prix du baril de Brent est devenu le premier standard international pour la fixation des prix du pétrole de la mer du Nord pour livraison en avril a conclu en baisse de 1,16% à 97,93 dollars. À New York, le baril de West Texas Intermediate a perdu 1, 31%, à 91, 59 dollars. Le baril de Brent, référence européenne, avait dépassé jeudi en séance les 105 dollars tandis que le Texas Light Sweet, avait franchi brièvement le seuil symbolique des 100 dollars. Si les marchés avaient été pris par surprise jeudi et se sont emballés en raison des craintes sur les approvisionnements énergétiques, ils sont calmés après l’annonce par l’Occident de sanctions économiques n’ayant pas touché les livraisons d’énergie. De plus, l’administration Biden a dit qu’elle ne sanctionnerait pas les actifs énergétiques de Moscou». «Les sanctions ne cibleront pas les flux de pétrole», a reconnu le conseiller pour l’énergie au Département d’État, Amos Hochstein. Ce dernier, interviewé par la Chaine Tv spécialisée Bloomberg Télévision, a concédé «craindre une vive hausse des prix de l’or noir le cas échéant». En revanche, les investisseurs sont dubitatifs en s’interrogeant  d’ores et déjà sur la réaction de Moscou quant aux sanctions dont elle fait l’objet. Si la Russie opte pour la réduction de ses livraisons de brut, dans un marché où l’offre est déjà tendue, les prix pourraient repartir à la hausse.  Les États-Unis et leurs alliés européens n’ont pas osé toucher au secteur des hydrocarbures, exceptée la suspension du gazoduc Nord Stream 2 qui n’était pas encore en service. Pour cause, ils craignent la flambée encore plus des cours du pétrole et du gaz. D’autant plus que Moscou a revu à la baisse significative de ses exportations de gaz vers l’UE dès fin 2021. 

Cependant, la crise a un effet significatif sur les prix des autres matières premières, notamment les céréales, principalement le blé. Son prix a atteint un pic à 340 euros la tonne en cours de journée jeudi, avant de se stabiliser autour de 315 euros en fin de séance. Son ancien record, qui était de 300 euros la tonne, a été enregistré en novembre 2021.  Les  prix des céréales ont connu  vendredi  une hausse sensible. Le site russe Sevecon.ru, spécialiste des marchés avance le prix de la tonne de blé à 400 dollars soit plus de 360 €.  La Russie et l’Ukraine constituent deux pays agricoles les plus producteurs des céréales. Une véritable problématique est posée au niveau mondial. Les cours des céréales peuvent  franchir les seuils allant de 500 à 600 euros. 

Les cours  du sucre s’inscrivaient en légère hausse cette semaine, influencés par la flambée des cours du pétrole qui ont dépassé les 100 dollars le baril jeudi, mais toujours freinés par une offre plus que suffisante. D’habitude, des prix élevés du pétrole encouragent l’utilisation au Brésil, premier exportateur mondial, de la canne à sucre pour produire un éthanol devenu plus compétitif, ce qui diminue d’autant le sucre disponible sur le marché et dope les cours. «La demande d’éthanol s’améliore en raison de la crainte que la Russie ne soit pas en mesure de vendre du pétrole sur le marché mondial », assure Jack Scoville, analyste de Price Group. A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison le même mois valait 492,50 dollars contre 484,90 dollars le vendredi précédent à la clôture. Du côté des métaux, les cours des métaux précieux ont augmenté jeudi avant de reculer, finissant la semaine à l’équilibre. «L’or est monté à un plus haut en 17 mois avant de perdre près de 100 dollars», commente Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank. Le palladium est plus directement affecté par la crise, car la Russie contrôle 50% du marché mondial. « La perspective de sanctions plus sévères contre les entreprises russes ouvre la possibilité de pénuries», prévient Rupert Rowling, analyste chez Kinesis Money. L’once de palladium s’échangeait pour 2.347,45 dollars, contre 2.350,75 dollars sept jours plus tôt et 2.714,97 dollars à son plus haut en sept mois jeudi. Aussi, l’aluminium  et le nickel sont dominés par l’offre russe», explique Al Munro, courtier chez Marex ». «La Russie est deuxième producteur mondial d’aluminium, et l’un des plus importants producteurs de nickel avec l’Indonésie», a-t-il ajouté. «Les États-Unis, l’Union européenne et le Royaume-Uni se sont abstenus d’imposer des sanctions sur les exportations de matières premières de la Russie», soulignent les courtiers de Marex. «Cependant, nous ne pensons pas que le risque de rupture d’approvisionnement soit écarté, car la Russie elle-même pourrait décider de restreindre ses exportations de matières premières en représailles», avertit Daniel Briesemann.

Salim Abdenour

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