Maroc: acculé par le mouvement social, le Makhzen sollicite une ligne de crédit auprès du FMI
La crise économique et sociale ne cesse de se détériorer au Maroc, obligeant le Makhzen à s’endetter auprès des institutions financières internationales alors que le niveau de l’endettement du pays dépasse les 90 milliards de dollars.
Acculé par des actions de protestations et des manifestations quasi quotidiennes contre la cherté de la vie, le gouvernement marocain s’est adressé, de nouveau, au Fonds monétaire international (FMI) pour solliciter une ligne de liquidité financière, ont rapporté dimanche des médias locaux.
La nouvelle a été dévoilée par le gouverneur de la Banque centrale marocaine, Abdellatif Jouahri, et confirmée par le représentant du FMI au Maroc, Roberto Cardarelli, lors d’une réunion qui s’est déroulée à Rabat.
Selon le représentant du FMI, le Maroc cherchait une « nouvelle ligne de crédit flexible », assurant que le Maroc avait déjà bénéficié d’une ligne de liquidité de précaution de 3 milliards de dollars mais devait encore rembourser 2 milliards de dollars.
« Le Maroc et le FMI en sont aux premiers stades de la négociation d’une ligne de liquidité flexible par mesure de précaution contre les chocs externes, y compris l’inflation », a affirmé le représentant du FMI.
Cependant, le Maroc doit satisfaire à un ensemble de critères pour bénéficier de cette ligne de crédit, a fait savoir M. Cardarelli, faisant remarquer que les réserves de change du Royaume ne couvrent actuellement que 6 mois d’importations.
Cette information démontre clairement, selon des observateurs, que le régime marocain « est aux abois » et « qu’il n’a plus de solutions de rechange à proposer pour répondre aux attentes du peuple marocain que de s’endetter auprès des institutions internationales », aggravant la situation financière et sociale « très chaotique » du pays.
Selon les chiffres du Trésor marocain, la dette totale du pays a atteint 903,3 milliards de dirhams (environ 90 milliards de dollars) à fin mai 2022, en progression de 2,1% par rapport à fin 2021.
La structure de cette dette reste dominée par sa composante intérieure avec une part de 77% alors que la dette extérieure représente 23% de l’encours global de la dette, a précisé la direction du trésor marocain dans une récente note de conjoncture.
Confronté à une inflation galopante des prix des produits alimentaires et des hydrocarbures, le Royaume est secoué ces dernières semaines par une série de débrayages menés par les différents secteurs et des fonctionnaires ayant choisi d’investir la rue pour exprimer leur ras-le-bol et leur désarroi face à un régime qui continue de les ignorer et de pratiquer une politique de fuite en avant.
Sous le titre « le peuple a faim », publié en manchette à la Une de son dernier numéro, un magazine marocain hebdomadaire a tiré la sonnette d’alarme quant à la dégradation de la situation sociale et économique du pays.
Evoquant une inflation « jamais connue en trente ans », un pouvoir d’achat « en mauvaise posture » et « l’explosion » de la dette extérieure », la même publication a souligné qu’ils s’agit de signes d’une véritable crise sociale qui interpellent le Makhzen.
APS