L’Algérie, premier producteur de blé au Maghreb
Les mesures prises pour développer la céréaliculture et la production de blé notamment commencent à produire des résultats. Une récolte record de céréales est attendue cette année particulièrement dans les wilayas du Sud. Selon les chiffres du département américain de l’agriculture, la production de blé devrait augmenter d’au moins 11% d’ici la fin de la campagne 2024/2025. L’Algérie devient ainsi le plus gros producteur de blé du Maghreb ainsi second plus gros producteur en Afrique et devance ainsi le Maroc.
Selon le rapport publié le 10 mai en cours, la production de blé devrait atteindre 3 millions de tonnes. Le document explique cette embellie par une pluviométrie bien meilleure dans les zones de production du centre et de l’est du pays, et un regain de productivité dans la filière. D’après l’USDA la surface emblavée devrait garder le même volume, 1,8 million d’hectares, mais c’est le rendement qui progressera : 1,67 tonne par hectare.
Il faut dire qu’au regard des premiers résultats de la campagne moisson-battage qui a déjà commencé dans le sud du pays, les récoltes sont parties pour dépasser largement ces prévisions. Selon la Radio algérienne qui cite des sources de l’OAIC, les prévisions de récoltes de céréales varient entre 3 et 4 millions cette année, dans les seules wilayas du Sud, où les surfaces emblavées ont considérablement augmenté, alors que la production a bondi de 20% dans certaines d’entre-elles.
Il faut dire que cette performance permet à l’Algérie de se hisser au rang de premier producteur de blé au Maghreb et second en Afrique après l’Égypte. L’Algérie devance ainsi le Maroc qui voit sa production chuter de presque la moitié.
L’Algérie devance le Maroc
Selon l’USDA, au Maroc, la récolte de blé en 2024/2025 devrait baisser de 40 % avec une production de 2,5 millions de tonnes. Une baisse générée par la sécheresse, mais aussi une réduction de 300 000 hectares des surfaces cultivées.
Il faut dire que l’Algérie a fait du développement des cultures stratégiques et notamment de la céréaliculture axe stratégique de consolidation de sa souveraineté alimentaire. Un plan multidimensionnel a été mis en place dans ce sens alors que plusieurs départements ministériels ont été associés à la démarche, notamment ceux de l’énergie, de l’hydraulique et des transports qui ont associés au ministère de l’agriculture pour développer l’agriculture saharienne, notamment pour faciliter le raccordement des exploitations aux réseaux d’énergie, la livraison d’engrais et des semis, l’octroi des autorisations pour la réalisation de forages, ainsi le transport des récoltes. Le ministère de l’Agriculture a lancé un programme pour la réalisation de silos de stockages d’une capacité globale de 9 millions de tonnes, de même que des efforts importants ont été consentis pour la mécanisation des exploitations. L’Algérie fabrique d’ailleurs localement dans le cadre de partenariats étrangers des moissonneuses-batteuses et des tracteurs. Elle commence aussi à produire localement des pivots d’irrigation. Des mesures importantes ont également été prises pour favoriser l’investissement dans le secteur. Au-delà de l’offre de concessions via l’Office de développement de l’agriculture saharienne, le département de l’Agriculture entend établir une carte des potentialités agricoles dans le Sud, en sus de la création de clusters agricoles et de couloirs verts avec d’importantes incitations pour les investisseurs. Des efforts qui payent, d’autant plus que le domaine alimente l’intérêt des investisseurs étrangers, avec de méga-projets agricoles en cours de lancement en partenariat avec les étrangers. On peut citer dans ce cadre le projet de ferme laitière intégré Baladna avec les qataris à Adrar sur 117.000 hectares pour la production de lait, de fourrages mais aussi de céréales, ainsi qu’un projet annoncé de production de céréales et de semences avec des Italiens à Adrar et Tougourt sur 36.000 hectares. Les Américains ont eux aussi affiché un vif intérêt pour l’investissement agricole en Algérie. Un intérêt affiché lors de la visite d’une délégation d’opérateurs américains en Algérie au mois de janvier dernier.
Sabrina Aziouez