Enseignement supérieur : Baddari met le cap sur l’université 4.0

Dans un contexte mondial où l’innovation technologique et la numérisation transforment profondément les modèles éducatifs, l’Algérie affirme son ambition de franchir une nouvelle étape dans la modernisation de son système universitaire. Dans ce sens, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, a dévoilé hier une vision ambitieuse pour l’avenir de l’enseignement supérieur algérien lors d’une journée d’études organisée à l’École nationale Supérieure des Mathématiques (ENSM) de Sidi Abdallah, à l’occasion de la Journée internationale des mathématiques. La transformation numérique de l’université algérienne se poursuit avec détermination. Après avoir consolidé le modèle de l’université de troisième génération, le secteur s’apprête à franchir une nouvelle étape décisive. « Nous avons atteint désormais tous les objectifs assignés à l’université de 3ème génération. Nous allons tout mettre en œuvre pour préparer aller résolument vers l’université 4.0, celle qui sera à l’écoute des préoccupations des citoyens et celle capable de résoudre les problèmes sociaux économiques et contribuer efficacement au progrès économique du pays », a déclaré le ministre Baddari. Cette vision s’inscrit dans une stratégie nationale visant à renforcer la contribution de l’université au développement socio-économique du pays, en l’orientant davantage vers l’innovation et l’entreprenariat, tout en maintenant une forte connexion avec les besoins réels de la société algérienne. Dans son allocution, le ministre a particulièrement insisté sur l’importance des mathématiques dans cette transformation. « Le système éducatif est d’une grande qualité. C’est un système réussi », a affirmé Baddari, avant de souligner que l’apprentissage des mathématiques dans l’enseignement supérieur doit être encouragé et renforcé davantage « pour permettre à notre pays de faire face aux enjeux mondiaux ». Le ministre a rappelé que « les mathématiques occupent une place stratégique dans le monde scientifique contemporain et constitue un enjeu de puissance ». À cet effet, il a indiqué que son ministère a pris toutes les mesures nécessaires pour promouvoir l’enseignement de cette discipline fondamentale. Les statistiques présentées par le ministre reflètent les efforts déployés dans ce domaine : actuellement, l’Algérie compte 22 000 étudiants en mathématiques, 70 000 qui étudient l’informatique et 5 000 qui se spécialisent en intelligence artificielle. « Nous avons pris de bonnes mesures pour promouvoir les mathématiques en Algérie et nous ne pourrons qu’être fiers auprès des autres nations des résultats que nous avons obtenus dans les compétitions internationales de mathématiques », a-t-il soutenu. Le ministre estime que ces chiffres témoignent des efforts consentis dans le processus de mise en œuvre de l’université de demain, moderne et performante. Les performances des étudiants algériens dans les concours internationaux de mathématiques, où plusieurs lycéens ont remporté des médailles, ont également été mises en avant comme indicateurs de ce succès. L’orientation stratégique défendue par le ministre Baddari inclut également une transition vers les mathématiques appliquées. Il a mis l’accent sur « la nécessité d’orienter l’enseignement vers les mathématiques appliquées, notamment dans les domaines économiques et technologiques », affirmant que « les mathématiques sont l’une des clés de l’avenir de l’Algérie ». Cette vision inclut également l’intégration des mathématiques dans différents domaines, y compris les sciences économiques et sociales, ainsi que le développement de l’intelligence artificielle et de l’informatique, domaines dans lesquels l’université algérienne cherche à se positionner comme leader. En conclusion de son intervention, le ministre a souligné que cette transformation s’inscrit dans le cadre des orientations stratégiques définies au plus haut niveau de l’État. Il a rappelé que « l’amélioration de la qualité de l’enseignement des mathématiques constitue l’un des axes stratégiques définis par le président de la République pour son second mandat ».

Samir Benisid