Économie

Naftal : La consommation nationale de carburants en constante évolution

Le marché national des produits pétroliers affiche une dynamique soutenue avec une consommation qui a atteint 19,05 millions de tonnes en 2024, marquant une progression constante sur les cinq dernières années. Cette évolution témoigne de la vitalité économique du pays et de l’expansion des activités industrielles et de transport. Intervenant mardi dans l’émission « Invité du matin » de la Chaîne 1 de la Radio algérienne, Boukacem Hassan, directeur central de l’exécution, de la stratégie et de la distribution des produits pétroliers chez Naftal, a dressé un bilan encourageant de l’évolution du secteur énergétique national. Le marché algérien des produits pétroliers confirme sa dynamique ascendante avec une consommation record qui « a atteint environ 19,05 millions de tonnes en 2024 », selon le responsable, marquant une progression constante sur les cinq dernières années. L’analyse de la répartition de cette consommation révèle des tendances contrastées selon les produits. Le gasoil maintient sa position de leader incontesté de la demande énergétique nationale, « étant le produit le plus demandé en raison de son lien étroit avec les projets de développement et les activités économiques lourdes », explique Boukacem Hassan. Cette prédominance s’explique par l’intensification des chantiers de construction, le développement industriel et l’expansion du parc de véhicules utilitaires et de transport public. Paradoxalement, l’essence sans plomb enregistre un recul significatif avec 3,6 millions de tonnes consommées en 2024, « en raison de l’expansion de l’utilisation du gaz de pétrole liquéfié par les propriétaires de véhicules ». Cette substitution énergétique témoigne d’un changement de comportement des consommateurs algériens, la part des véhicules équipés au Sirghaz ayant bondi de 4% en 2016 à 23% actuellement, propulsant la consommation de cette alternative de 800.000 tonnes à 1,6 million de tonnes annuellement.

Malgré l’ouverture progressive du secteur à la concurrence privée depuis 1998, Naftal a su préserver et même renforcer sa position hégémonique sur le marché national de la distribution. L’entreprise publique affiche des parts de marché impressionnantes avec « 88% pour les carburants, 65% pour le gaz liquéfié, 60% pour le bitume et environ 43% pour les huiles », détaille le directeur central. Cette domination s’appuie sur un réseau de distribution tentaculaire comprenant 2.300 stations-service stratégiquement réparties sur l’ensemble du territoire national, dont 400 sous gestion directe de Naftal, 200 en gestion indirecte et le reste confié à des opérateurs privés partenaires. L’entreprise a également investi dans la modernisation de l’infrastructure autoroutière avec « 35 stations réalisées sur l’autoroute Est-Ouest, offrant des services intégrés et de qualité aux voyageurs ».

Le segment du gaz butane présente des spécificités particulières liées aux habitudes de consommation des ménages algériens. Naftal domine ce marché avec 80% de la distribution nationale, écoulant « 80 millions de bonbonnes sur les 100 millions distribuées annuellement », soit l’équivalent de 1,2 million de tonnes. « La demande sur le gaz butane a une spécificité et s’intensifie davantage pendant ce qu’on appelle la période ou ‘campagne d’hiver’ s’étendant du 1er octobre au 30 avril », précise Boukacem Hassan. Cette saisonnalité impose une logistique complexe, particulièrement dans les zones montagneuses et isolées. « Immédiatement après la fin de l’hiver, Naftal commence son programme de maintenance, de remplissage et de stockage en prévision de la prochaine campagne, en coopération avec les communes, surtout dans les régions montagneuses et reculées connues pour la rudesse du climat, les chutes de neige et les coupures de routes », explique le responsable. Paradoxalement, ce marché connaît « une stabilité ou une croissance négative en raison du développement du réseau d’approvisionnement et de raccordement au gaz naturel domestique » qui offre une alternative plus pratique et économique aux ménages.

Pour consolider cette position dominante et anticiper les défis futurs, Naftal a dévoilé un plan d’investissement quinquennal 2024-2029 d’une ampleur inédite, doté d’une enveloppe « dépassant 360 milliards de dinars, dont plus de 70% sont alloués aux projets de stockage et d’extension du réseau de transport des produits pétroliers depuis les centres de production répartis dans les wilayas du pays ». Cette stratégie vise à moderniser et étendre les capacités logistiques de l’entreprise pour accompagner la croissance attendue de la demande nationale. « Naftal gère un réseau de pipelines de 700 kilomètres pour les carburants et 500 kilomètres pour le gaz liquéfié et se prépare actuellement à réceptionner un nouveau pipeline qui reliera la raffinerie de Skikda à la ville d’El Eulma avant la fin de l’année », annonce Boukacem Hassan. L’ambition ne s’arrête pas là puisque l’entreprise « a lancé un nouveau projet de transport du gaz de pétrole liquéfié d’Arzew vers la capitale et se prépare à réaliser une conduite de pipelines entre Hassi Messaoud et Ghardaïa après l’achèvement de la raffinerie de raffinage ».

L’engagement environnemental constitue désormais un axe stratégique prioritaire pour Naftal, qui « contribue à hauteur de 43% au processus de collecte des huiles usagées, en coopération avec de petites et moyennes entreprises ». En tant que filiale du groupe Sonatrach, l’entreprise « participe à la réalisation d’un projet industriel de recyclage des huiles, dans le cadre des efforts du groupe pour la protection de l’environnement ».

Amar Malki

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