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Guelma : 130 logements promotionnels de Génie-Sider voués à la démolition

La non-conformité du béton aux normes après 25 ans d’abandon, selon les résultats révélés par un rapport d’expertise technique, condamne les logements de Génie-Sider à la démolition. Lancée à la fin des années 1990, la réalisation de ce quota de 130 unités de grand standing avait été confiée à l’entreprise nationale Génie-Sider, selon les informations apportées par une source relevant de l’OPGI de Guelma. Pour des raisons qui restent inconnues, le projet n’a pas été achevé à ce jour, a fait savoir la même source. Les travaux, réalisés à hauteur de 60%, ont été abandonnés, donnant lieu à un contentieux qui a été abandonné après la dissolution de l’entreprise Génie-Sider, a expliqué notre source. Celle-ci a ajouté qu’en dépit des centaines de milliards investis dans ce projet, les postulants à ces logements n’ont pas été enregistrés par le maître d’ouvrage. Depuis, le chantier est resté à l’abandon pendant plus de 25 ans, pénalisant ainsi les prétendants à ces unités. La dégradation des carcasses sous l’effet de l’usure du temps n’a pas laissé indifférents les élus de l’APW et le mouvement associatif. Le dossier avait été soulevé plusieurs fois, interpellant par la même occasion les pouvoirs publics et le ministère de l’Habitat pour une solution devant permettre la reprise des travaux et l’achèvement de ce projet qui a puisé des fonds colossaux du trésor public. Selon les mêmes sources, le ministère de tutelle de l’Habitat avait tranché sur ce dossier en confiant la poursuite et l’achèvement des travaux à la direction générale de l’Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI) de Guelma. Une décision fortement saluée, d’autant plus que les 130 unités composées de quatre pièces (F4) conviennent parfaitement à la famille algérienne, composée le plus souvent de plusieurs membres. Au-delà, ces immeubles de 5 étages implantés sur les hauteurs du chef-lieu de la commune de Guelma offrent un décor hideux et agressif au regard. Malheureusement, ce projet ambitieux ne pourra pas être achevé, nous dit-on, car le rapport d’expertise technique effectuée par un laboratoire et supervisée par un bureau d’études a révélé que l’état du béton n’était plus conforme aux normes. Selon les précisions apportées par nos sources, le béton non protégé perd de sa résistance sous l’effet de l’usure du temps. Selon les explications fournies par notre source, plusieurs facteurs peuvent influencer le béton, notamment les facteurs climatiques. Il y a le cycle de gel-dégel : lorsque l’eau piégée dans le béton gèle, elle se dilate, provoquant des pressions internes qui peuvent fissurer le matériau. À chaque cycle successif, ces fissures s’élargissent, fragilisant la structure. Il y a aussi l’humidité et l’immersion : l’exposition prolongée à l’eau ou à l’humidité favorise la pénétration de substances agressives telles que le dioxyde de carbone ou les ions chlorures, pouvant entraîner la corrosion des armatures et la dégradation progressive du béton. À ceux-là s’ajoutent encore les variations thermiques dues aux changements de température qui accentuent la contraction et la dilatation du béton, ce qui peut provoquer des fissures et une perte d’adhérence entre le béton et l’armature. Autre facteur dégradant du béton : le phénomène d’ozonation et de pollution. La présence de polluants atmosphériques comme le dioxyde de carbone contribue à la carbonatation du béton, ce qui réduit son pH et accélère la corrosion des armatures. Évoquant les mécanismes de dégradation, la même source a soulevé également le facteur de l’efflorescence qui consiste en des dépôts de sels minéraux à la surface du béton dus à la migration de sels solubles, souvent accentuée par l’humidité. Ainsi que la carbonatation : la réaction chimique entre le CO₂ de l’atmosphère et le calcium du béton rend le béton plus poreux et diminue sa résistance. Plusieurs autres facteurs ont été expliqués comme la corrosion des armatures occasionnée par l’humidité et les ions chlorures qui provoquent la corrosion des armatures métalliques, conduisant à la formation de rouille qui occupe plus de volume que le métal d’origine et provoque des fissurations. Les conséquences de ces facteurs de dégradation font perdre au béton sa cohésion et sa résistance mécanique, provoquant l’émergence de fissures et d’effritement, en plus de la perte esthétique et fonctionnelle, causant ainsi le ralentissement ou l’interruption des fonctions portantes. Toutes ces informations techniques apportées par notre source expliquent la complexité de la situation qui a fini par conduire à la désolante décision de démolition de ces 130 unités. À l’issue de leur expertise, le rapport a révélé qu’après 25 ans, le béton n’est plus aux normes requises et leur démolition est inévitable, nous dit-on. La même source a précisé que la prise d’une telle décision relève des prérogatives du ministère de l’Habitat, lui seul étant habilité à trancher. En attendant, on rappelle qu’en l’absence d’une alternative possible pour l’achèvement de ce projet, les 130 unités promotionnelles de Génie-Sider seront-elles vouées à la démolition ? Sofia Chahine

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