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Mohamed Arkab au 17e Sommet d’affaires américano-africain : L’ambition de s’imposer en hub énergétique continental

L’Algérie a réaffirmé ses ambitions continentales lors du 17e Sommet d’affaires américano-africain ouvert hier dans la capitale angolaise Luanda.

Représentant le président de la République Abdelmadjid Tebboune, le ministre d’État, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, Mohamed Arkab, a dévoilé une stratégie énergétique. Dans une intervention remarquée devant un parterre de dirigeants africains et de CEO américains, Mohamed Arkab a souligné le caractère décisif de cette rencontre : « Il est temps de passer des déclarations d’intention à la réalisation concrète et à l’exécution sur le terrain des projets énergétiques à travers le continent ». Cette déclaration intervient dans un contexte où l’Afrique cherche à valoriser ses immenses ressources énergétiques pour stimuler son développement économique.

Dans ce contexte, l’Algérie affiche l’ambition de se positionner comme le futur hub énergétique continental, s’appuyant sur plusieurs projets structurants d’envergure. Mohamed Arkab a détaillé les initiatives phares du pays : « Les grands projets stratégiques que l’Algérie a lancés pour renforcer l’intégration énergétique continentale, en tête desquels le projet de gazoduc transsaharien, les projets d’interconnexion électrique régionale, les initiatives de développement des énergies renouvelables, ainsi que le plan hydrogène vert ». Cette stratégie vise à faire de l’Algérie « un acteur central dans la production et l’exportation d’énergie propre vers les marchés africain et européen ».

Cette offensive diplomatique et économique s’inscrit dans un mouvement plus large de consolidation des relations énergétiques algéro-américaines. Depuis 2021, l’arrivée des géants pétroliers américains Chevron et ExxonMobil sur le marché algérien a marqué un tournant stratégique. Ces investissements massifs, notamment dans l’exploration offshore et le développement de gisements non conventionnels, témoignent du potentiel prometteur du pays en matière d’énergie et de gaz notamment.

Le contexte géopolitique actuel renforce cette dynamique et a mis en relief l’importance stratégique cruciale aux hydrocarbures algériens. L’accord gazier signé en 2022 entre l’Algérie et l’Italie, d’une valeur de 4 milliards de dollars, illustre cette nouvelle donne géopolitique où Alger devient un partenaire énergétique incontournable.

Au-delà des hydrocarbures traditionnels, l’Algérie mise sur la transition énergétique. Le pays a annoncé un plan d’investissement de 15 milliards de dollars dans les énergies renouvelables d’ici 2030, avec pour objectif d’atteindre 15 000 mégawatts de capacité solaire et éolienne. Cette stratégie s’accompagne du développement de l’hydrogène vert, secteur dans lequel l’Algérie espère devenir un exportateur majeur vers l’Europe.

Mohamed Arkab a également appelé à « adopter des solutions de financement innovantes pour soutenir ces projets et intensifier la coopération américano-africaine dans les domaines du transfert de technologie, de la formation, de la recherche commune et de l’innovation industrielle ». Il a réaffirmé « la disponibilité de l’Algérie à transférer son expertise technique aux pays frères d’Afrique ».

Cette approche s’inscrit parfaitement dans la logique de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui offre de nouvelles opportunités d’intégration économique. Notons que les rencontres avec des homologues africains et des dirigeants de multinationales en marge de la réunionpourraient déboucher sur de nouveaux partenariats stratégiques. L’enjeu dépasse la simple coopération énergétique. Il s’agit pour l’Algérie de s’imposer comme le pont énergétique entre l’Afrique, l’Europe et les États-Unis, valorisant sa position géographique stratégique et ses immenses réserves d’hydrocarbures.

Sabrina Aziouez

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