Nucléaires : L’Iran suspend sa coopération avec l’AIEA
Le Parlement iranien a voté mercredi en faveur d’une suspension de la coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique, marquant un tournant majeur dans la crise nucléaire régionale déclenchée par l’agression israélienne et américaine contre les installations nucléaires civiles iraniennes. Cette décision, annoncée par le président du Parlement Mohammad Bagher Ghalibaf, constitue une réponse directe à l’inaction complice de l’AIEA face aux bombardements menés par l’entité sioniste depuis le 13 juin.
La décision parlementaire iranienne s’inscrit dans un contexte d’escalade militaire sans précédent où l’entité sioniste, soutenu par les États-Unis, a délibérément ciblé des installations nucléaires civiles placées sous surveillance internationale. Cette agression caractérisée contre des sites protégés par le droit international constitue une violation flagrante de la Charte des Nations Unies et des conventions de Genève, mais n’a suscité aucune condamnation de la part de l’AIEA. Mohammad Bagher Ghalibaf a justifié cette suspension en déclarant que l’AIEA « qui a refusé de condamner ne serait-ce qu’un peu l’attaque contre les installations nucléaires iraniennes, a compromis sa crédibilité internationale ». Le président du Parlement a précisé que « l’Organisation iranienne de l’énergie atomique suspendra sa coopération avec l’AIEA tant que la sécurité des installations nucléaires ne sera pas garantie ». Comme l’a souligné Ghalibaf, « l’AIEA n’a honoré aucun de ses engagements et s’est transformée en un instrument politique ».
Cette suspension intervient après douze jours d’agression israélo-américaine qui ont causé plus de 600 martyrs et 5332 blessés selon le ministère iranien de la Santé. Cependant, l’échec militaire israélo-américain transparaît clairement dans les évaluations des services de renseignement américains eux-mêmes. Contrairement aux affirmations triomphalistes de Donald Trump et de son secrétaire à la Défense Pete Hegseth, qui prétendaient avoir « anéanti la capacité de l’Iran à créer des armes nucléaires », l’analyse préliminaire de la Defense Intelligence Agency et révélée par CNN, souligne que les stocks d’uranium enrichi iraniens n’ont pas été détruits et que les centrifugeuses clés sont restées « intactes ».
Malgré l’intensité des bombardements visant les sites de Fordo, Natanz et Ispahan, le programme nucléaire civil iranien n’a subi qu’un retard de « quelques mois au maximum » selon les propres sources du renseignement américain, citées par CNN. La diplomatie régionale a également révélé l’isolement croissant de l’entité sioniste dans sa stratégie agressive. Les entretiens téléphoniques du président iranien Masoud Pezeshkian avec les dirigeants saoudien, émirati et pakistanais ont confirmé le refus régional de servir de base arrière aux opérations contre l’Iran. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salman a explicitement déclaré que son pays « n’avait pas ouvert son espace aérien pour une quelconque action contre l’Iran » et qu’il « n’y aurait pas d’opérations contre l’Iran à partir des bases américaines installées dans nos pays ».
Le président Pezeshkian a réaffirmé de son côté la disponibilité de l’Iran à « résoudre les différends avec les États-Unis dans un cadre international », conditionnée toutefois au respect des « droits inaliénables du peuple iranien ».
Lyes S.