Réunion du gouvernement : Le PPI au cœur des priorités stratégiques
Le Premier ministre Nadir Larbaoui a présidé mercredi la réunion hebdomadaire du gouvernement consacré au suivi des grands projets structurants et à l’examen de dossiers sectoriels d’envergure. Cette réunion a été dominée par l’examen du projet phosphate intégré, considéré comme l’un des piliers de la nouvelle stratégie économique nationale.
Le gouvernement a fait le point sur « le progrès réalisé dans la mise en œuvre du projet phosphate intégré dans ses aspects industriels et la ligne ferroviaire minière qui l’accompagne », selon le communiqué officiel. Ces deux projets s’inscrivent dans « la stratégie nationale approuvée par le président de la République pour la valorisation des ressources minières et le développement d’une industrie nationale à haute valeur ajoutée, garantissant l’intégration industrielle et contribuant à la réalisation de la souveraineté économique et de la sécurité alimentaire ».
Ce projet d’envergure exceptionnelle représente un investissement de 7 milliards de dollars et s’étendra sur quatre wilayas de l’est du pays. Il comprend également des projets d’infrastructures connexes estimés entre 5 et 6 milliards de dollars supplémentaires. L’ambition affichée est de taille : permettre à l’Algérie de devenir « l’un des principaux pays dans le monde dans l’export d’engrais et de fertilisants ». Actuellement productrice de près de 3 millions de tonnes d’urée, l’Algérie vise une production de plus de 6 millions de tonnes de produits phosphatés annuellement grâce à ce projet intégré.
La ligne ferroviaire minière Est constitue un élément vital de ce dispositif. S’étendant d’Annaba aux mines de Djebel el-Onk au sud de Tébessa sur 422 kilomètres, elle traverse cinq wilayas abritant plus d’un million d’habitants. Cette infrastructure comprend 297 kilomètres en travaux de dédoublement et modernisation, 152 kilomètres à lancer en travaux, ainsi que 30 gares et haltes. L’ANESRIF supervise la modernisation, le dédoublement et la rectification du tracé entre Djebel el-Onk et Annaba dans le cadre de ses missions stratégiques.
Réhabilitation des unités industrielles confisquées
La réunion du gouvernement a également examiné « le progrès réalisé dans l’exploitation des unités industrielles confisquées par des décisions judiciaires définitives dans le cadre de la lutte contre la corruption, et qui ont été transférées au profit d’organismes et d’institutions publiques ». Le gouvernement a fait le point sur « les mesures prises pour garantir l’entrée en exploitation de ces unités en application des directives du président de la République à ce sujet ».
Cette démarche s’inscrit dans une volonté affirmée de récupération et de valorisation des actifs industriels. Le ministre de l’Industrie Sifi Ghrieb a souligné jeudi dernier depuis M’sila que son département « accorde une grande attention à la réhabilitation et à l’exploitation des actifs industriels récupérés par l’État », insistant sur « la nécessité d’un démarrage effectif de toutes les unités industrielles récupérées, devenu aujourd’hui une priorité dans le cadre de la stratégie de l’État visant à renforcer la souveraineté industrielle ». Le ministre a également mis l’accent sur « l’importance de l’accompagnement technique et administratif de ces unités afin qu’elles puissent être remises en service dans les plus brefs délais possibles ».
Éducation et sécurité hydrique
Le gouvernement a consacré une part importante de ses travaux à l’examen de la carte scolaire, « considérée comme un outil stratégique de planification visant à organiser la création des établissements publics d’éducation et d’enseignement et leur répartition géographique de manière harmonieuse et équitable, permettant de garantir les meilleures conditions possibles de scolarisation des élèves à travers le territoire national ».
Dans le cadre du « suivi continu de la concrétisation du programme de réalisation de la sécurité hydrique », l’exécutif a examiné « la situation de l’approvisionnement en eau potable et les mesures prises pour améliorer ce service public parallèlement à l’augmentation de la production d’eau potable grâce à l’exploitation progressive des nouvelles stations de dessalement d’eau de mer et la réalisation de nombreux projets de raccordement et de transfert ».
Enfin, le gouvernement s’est penché sur la réinsertion sociale des détenus, examinant « les différents mécanismes et formules destinés à la prise en charge des détenus, leur accompagnement et leur offrir des opportunités de poursuivre l’éducation et la formation de manière à garantir leur intégration sociale pour une société sûre et solidaire ».
Hocine Fadheli