Annaba: Saisie de 2 250 litres d’eau en citernes à Berrahal
La vente d’eau en citerne a connu au cours des dernières années une progression soutenue et est devenue un commerce lucratif pour des centaines de jeunes.
Pas moins de 2 250 litres d’eau impropre à la consommation humaine ont été saisis jeudi par les éléments de l’inspection territoriale du commerce de Berrahal, apprend-on des services de cette direction. Menée conjointement avec les services de la Sûreté de daïra, cette opération s’inscrit dans le cadre d’une vaste campagne de contrôle engagée pour surveiller l’eau vendue dans les citernes, ont expliqué les mêmes sources. Ces derniers ont noté que la vente d’eau en citerne a connu au cours des dernières années une progression soutenue et est devenue un commerce lucratif pour des centaines de jeunes. Une situation qui ne peut en aucun cas rester sans contrôle, surtout que les citoyens croient que l’eau des citernes provient de sources réputées, comme celle de « Bouglese » dans la commune de Berrihane, dans la wilaya d’El Tarf. Une eau très convoitée par les consommateurs pour son goût sucré. Or, dans ce cas précis, l’eau saisie lors de cette opération, dont l’origine est inconnue, était vendue aux habitants des différentes localités et communes de Berrahal comme étant une eau « potable ».
L’opération, menée conjointement avec les services de la Sûreté de daïra, a permis de démasquer plusieurs vendeurs qui ne respectaient pas la réglementation en vigueur. Cette eau, transportée à bord de citernes en plastique montées sur des camions, était destinée à la vente par de jeunes revendeurs qui s’approvisionnent parfois de manière frauduleuse à partir de puits domestiques. Ces forages sont généralement réservés à l’arrosage des jardins et des potagers, ont expliqué les mêmes sources. Ces dernières ont précisé que la vente d’eau dans les citernes est réglementée et que les vendeurs doivent s’y soumettre, faute de quoi des mesures judiciaires seront prises à leur encontre, puisqu’ils exposent la vie des consommateurs de cette eau à des dangers pouvant occasionner des problèmes de santé, et parfois même des décès parmi les consommateurs.
Selon les explications apportées par nos sources sur la réglementation régissant cette activité, les revendeurs doivent disposer d’un autocollant délivré par la direction de l’hydraulique, apposé sur le pare-brise de leur véhicule. Ils sont également tenus de présenter un bon de chargement provenant des centres agréés de Tréat à Annaba ou de Righia dans la wilaya d’El Tarf. Ce qui n’était pas le cas pour les revendeurs interpellés par les services de contrôle. Ces derniers ont constaté, au titre de cette opération de contrôle, qu’outre le fait que les revendeurs ne disposaient pas de l’autocollant de la direction de l’hydraulique censé être collé sur le pare-brise de leur véhicule, cela témoignait de l’origine douteuse de l’eau. Suite à quoi, les services de contrôle ont, sur ordre des autorités, procédé au déversement de l’eau saisie. Un dossier judiciaire a été établi à l’encontre des contrevenants. Ce qui devrait servir d’exemple aux personnes exerçant cette activité sensible mais surtout dangereuse qu’est la revente d’eau dans les citernes.
Ainsi, les contrevenants font désormais l’objet d’un dossier judiciaire et devront répondre de leurs agissements devant les instances de justice compétentes lorsque la réglementation n’est pas respectée. Dans ce cas précis, les contrevenants contre qui des dossiers judiciaires ont été établis devront répondre de leurs actes devant le tribunal de Berrahal pour mise en danger de la santé publique.Sofia Chahine