L’Algérie renforce son réseau de câbles sous-marins
L’Algérie entend renfoncer son réseau câbles sous-marins en fibre optique pour renforcer ses connexions et sa bande passante internet. Un renforcement de l’infrastructure de télécommunications qui s’inscrit dans sa stratégie de transformation numérique. Cette démarche s’inscrit dans une vision globale de modernisation du pays et répond aux enjeux cruciaux de la digitalisation de l’économie nationale.
Le Premier ministre Nadir Larbaoui a, en effet, présidé samedi les travaux de la 195e session du Conseil des participations de l’État qui s’est penché sur la question. « Le Premier ministre, Nadir Larbaoui, a présidé, samedi 28 juin 2025, les travaux de la 195e session du Conseil des participations de l’État (CPE), consacrée essentiellement à l’étude du plan de renforcement du réseau de câbles sous-marins du Groupe Télécom Algérie (GTA), considéré comme l’épine dorsale de la transmission des services du réseau internet, selon des conditions permettant son acquisition et des normes assurant la continuité de ses services, et ce en exécution des orientations du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune », indique un communiqué des services du Premier ministre.
Cette session revêt une importance particulière dans le contexte actuel où l’Algérie prépare activement le déploiement des réseaux 5G et intensifie ses efforts de numérisation dans tous les secteurs d’activité.
La dimension stratégique de cette initiative prend tout son sens quand on considère que les infrastructures de télécommunications constituent aujourd’hui l’épine dorsale de toute économie moderne. L’Algérie, consciente de ces enjeux, a placé le développement numérique au cœur de ses priorités nationales, particulièrement à l’approche du déploiement des nouvelles technologies de cinquième génération qui nécessitent une infrastructure robuste et performante. Cette vision stratégique s’appuie sur une analyse approfondie des besoins du pays en matière de connectivité internationale et sur les orientations présidentielles qui placent la transformation numérique parmi les piliers du développement économique national.
L’enjeu de cette modernisation dépasse largement les considérations techniques pour toucher aux fondements même de la compétitivité économique nationale. La stratégie algérienne s’appuie sur des fondations solides établies ces dernières années, notamment avec la mise en service en mars 2021 des câbles sous-marins Alval reliant Alger à Valence et Orval connectant Oran à la même ville espagnole. Ces infrastructures ont déjà permis une amélioration sensible de la connectivité nationale, mais les besoins croissants liés à la transformation numérique imposent une nouvelle montée en puissance. L’Algérie est actuellement reliée au réseau internet international par trois câbles sous-marins, une configuration qui nécessite désormais une diversification et un renforcement pour garantir la résilience et la performance du réseau national.
Cette démarche s’inscrit parfaitement dans les orientations présidentielles exprimées lors du Conseil des ministres de mai 2024, quand le président Tebboune avait ordonné l’accélération du déploiement de la fibre optique sur tout le territoire national et demandé au ministre de l’Industrie de lancer la production locale de ces équipements stratégiques. Cette vision intégrée associe développement industriel et modernisation des infrastructures, créant ainsi un cercle vertueux de croissance technologique. Le président avait également insisté sur la nécessité de diversifier les fournisseurs d’accès internet et de mettre en place des mesures techniques préventives pour garantir la continuité des services, même en cas de panne.
La dimension sécuritaire constitue un autre aspect crucial de cette stratégie de renforcement. Les autorités algériennes ont bien compris que la souveraineté numérique passe par la maîtrise des infrastructures critiques et la sécurisation des flux de données. Cette préoccupation se traduit par des exigences renforcées en matière de cybersécurité et par la mise en place de contrôles techniques réguliers des câbles sous-marins et des réseaux centraux. Cette approche globale vise à construire un écosystème numérique national robuste, sécurisé et performant, capable de soutenir les ambitions de développement économique du pays.
L’impact de cette modernisation sur l’économie algérienne s’annonce considérable, particulièrement dans un contexte où la digitalisation devient un facteur déterminant de compétitivité. ette transformation s’avère d’autant plus importante que l’Algérie développe son écosystème de startups technologiques et encourage l’innovation dans le domaine du numérique. La disponibilité d’une infrastructure de télécommunications performante constitue un prérequis indispensable à l’émergence d’une économie du savoir competitive et dynamique, capable de créer de la valeur ajoutée et des emplois qualifiés dans les secteurs d’avenir.
Samir Benisid