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Alors qu’elle s’apprête à donner l’assaut sur Kiev : La Russie dit non aux armes nucléaires US en Europe

Le conflit en Ukraine a gagné en intensité hier, les bombardements se sont multipliés et une colonne de chars russes faisaient route sur Kiev, alors que Moscou affiche sa détermination à aller jusqu’au bout et ne point accepter la présence d’armes de destruction massive occidentales à ses frontières. 

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a d’ailleurs affiché les positions fermes de Moscou lors de son intervention par visioconférence à la conférence du désarmement et ce, malgré le boycott diplomatique occidental. Lavrov a été catégorique en déclarant que «les armes nucléaires américaines en Europe sont inacceptables» pour la Russie. Il a ajouté que la menace d’une nouvelle course aux armements est «réelle», de même qu’une expansion des hostilités à l’espace». Il a ainsi mis à l’index le non-respect par l’OTAN de ses engagements en soulignant que «les garanties contraignantes de sécurité de l’OTAN étaient importantes pour son pays». Réitérant l’attachement de la Russie au dialogue, Lavrov a rappelé que «le traité sur les armes nucléaires stratégiques (START) avait été prorogé pour cinq ans l’année dernière avec les Etats-Unis». Il a également saisi l’occasion pour dénoncer l’attitude de l’occident et de ses sanctions qui s’étendent à de nombreuses composantes de la société russe. «L’Occident a clairement perdu le contrôle de lui-même en étendant un dispositif que Moscou considère comme illégal», a-t-il affirmé. Le ministre russe affirme toujours que Moscou est prête à dialoguer si les conditions le permettent et encore que ces discussions soient équitables. Les Etats-Unis, l’Union européenne et d’autres pays ont notamment exclu les plus grandes banques russes du système international de paiements bancaires Swift et gelé toute transaction avec la Banque centrale de Russie. Des mesures de représailles commerciales ont également été annoncées, Maersk a annoncé la suspension de ses activités dans les ports russes ce qui n’est pas sans impact sur les marchés des matières premières. Sur le marché, les prix du maïs s’envolaient. La tonne de maïs gagnait 31,75 euros à 321 euros sur l’échéance de mars et 15,75 euros, à 284 euros la tonne, sur celle de juin sur Euronext. Le blé grimpait aussi mais dans de moindres proportions, gagnant 21,25 euros à 311,25 euros la tonne sur l’échéance de mars. L’Allemagne a annoncé la suspension du gazoduc Nord Stream 2, dont le processus d’homologation était en cours et devait permettre d’augmenter les livraisons de gaz russe à destination de l’Allemagne. 

Sur le terrain le conflit gagne en intensité. Au sixième jour de l’offensive russe, les frappes se sont succédé sur Kharkiv.Dans la capitale Kiev, une frappe a touché en fin d’après-midi la tour de télévision, faisant cinq morts selon les services d’urgence. Un peu plus tôt, l’armée russe avait appelé les civils vivant près d’infrastructures des services de sécurité ukrainiens à évacuer, disant vouloir frapper pour faire cesser « les attaques informatiques contre la Russie ». Alors que retentissaient les sirènes d’alertes aériennes, les forces russes semblaient prêtes à donner l’assaut sur la capitale Kiev.Le conflit est également marqué par l’exode d’une partie de la population vers l’Ouest. 

Racisme anti-africain

Près de 520.000 réfugiés ukrainiens fuyant l’invasion de leur pays par la Russie ont afflué depuis jeudi dans des pays frontaliers, selon le dernier recensement de l’ONU publié lundi soir. Plusieurs pays frontaliers à l’image de la Pologne, de la Hongrie, de la Moldavie et de la Slovaquie ont ouvert leurs frontières aux populations fuyants les combats. Cependant, les Européens se sont encore une fois illustrés par leur racisme envers les populations non-européennes à laquelle on refuse l’entrée. Dans ce sens, l’Union africaine (UA) a fait part, lundi, de sa préoccupation face aux nombreux témoignages d’Africains cherchant à quitter l’Ukraine, victimes, selon l’UA, de « comportements racistes ».Un communiqué, publié lundi 28 février sur la page de l’UA, indique que « le Président en exercice de l’Union Africaine et président du Sénégal, Macky Sall, et le président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, suivent de près l’évolution de la situation en Ukraine et sont particulièrement préoccupés par les informations rapportées selon lesquelles les citoyens Africains, se trouvant du côté Ukrainien de la frontière, se verraient refuser le droit de traverser la frontière pour se mettre en sécurité ». Les deux responsables rappellent que « toute personne a le droit de franchir les frontières internationales pendant un conflit et, à ce titre, devrait bénéficier des mêmes droits de traverser la frontière pour se mettre à l’abri du conflit en Ukraine, quelle que soit sa nationalité ou son identité ». Les rapports selon lesquels « les Africains sont l’objet d’un traitement différent inacceptable seraient choquants et racistes et violeraient le droit international », ajoute la source. 

Salim Abdenour

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