Message du président de la République à l’occasion de la Journée nationale de la mémoire : Resserrer les rangs pour pouvoir traiter avec le monde extérieur
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a lancé hier un appel aux Algériens, pour resserrer les rangs et consolider le front intérieur afin de faire face aux défis sur les plans socio-économique et géopolitiques, imposés par un monde secoué par de profondes mutations.
Dans un message qu’il a adressé à la Nation à l’occasion de la Journée nationale de la mémoire et de la commémoration du 77e anniversaire des massacres du 8 mai 1945, le président de la République a affirmé que le resserrement des rangs est la plus belle expression « de la fidélité envers la Patrie ».
« En ce jour mémorable, et au moment où nous nous remémorons les sacrifices consentis par le peuple lors d’une période charnière de l’histoire de la nation, la meilleure expression de loyauté à la patrie, dans un contexte de défis multiples, demeure le resserrement des rangs pour pouvoir traiter, avec l’efficacité et la célérité requises, notre situation socioéconomique » indique le président de la République. Une unité et un front interne consolider et sur lesquels devra s’appuyer l’Algérie pour faire face aux défis de l’heure sur le front géopolitique ainsi que les menaces et tentatives de déstabilisations que les changements en cours font peser sur notre pays. Ainsi, Abdelmadjid Tebboune souligne : «
On pourra, partant, interagir avec le monde extérieur et faire face aux tensions et fluctuations successives avec un front interne soudé en mesure de consolider la place de l’Algérie dans le contexte des nouveaux équilibres que connait le monde ». Et d’ajouter : « un front interne capable de déjouer les tentatives de provocation et mettre à nu les contrevérités hostiles qui ne feront pas renoncer l’Algérie à ces grands choix et orientations stratégiques, qu’il s’agisse des démarches adoptées pour réaliser une cadence ascendante en matière de développement durable à la faveur de la mobilisation de nos capacités et la lutte contre le pillage des ressources de la nation, ou bien de la vision régissant notre politique extérieure. Cette politique extérieure qui œuvre à la défense de nos intérêts et le recouvrement mérité de la puissance et du poids de l’Algérie, puisés de son histoire séculaire, de l’unité de son peuple, de ses capacités et ressources, et de sa volonté d’établir des relations équilibrées avec ses partenaires tant au double plan régional et international ». Il rappellera d’ailleurs l’attachement de l’Algérie à ses positions de principe mettant en avant « une vision appelant à faire prévaloir la voix de la Justice et à soutenir les causes justes faisant ainsi de notre pays un élément d’équilibre et de stabilité dans la région ».
Des crimes imprescriptibles
La question de la mémoire a bien entendu été au cœur du message du président de la République qui a mis en avant l’ attachement au dossier de l’Histoire et de la Mémoire, qui émane des pages glorieuses de notre Histoire « et de la responsabilité de l’État envers son capital historique, étant un des fondements qui ont forgé l’identité nationale algérienne et un socle essentiel pour la construction du présent et l’anticipation de l’avenir sur les bases et les principes de l’éternel Message de Novembre ». Un dossier de la mémoire sur lequel il ne compte pas transiger, assure le chef de l’État qui indique qu’il ne fera l’objet d’aucune « surenchère ou négociation » dans les rapports avec la France. « C’est, en fait, un attachement qui s’éloigne de toute surenchère ou négociation pour préserver notre mémoire et œuvre parallèlement au traitement du dossier mémoriel et de l’Histoire en toute probité et avec objectivité dans la perspective d’établir la confiance et de jeter les bases de relations de coopération durable et fructueuse, garantissant les intérêts des deux pays dans le cadre du respect mutuel », souligne le président de la République. De même qu’il réaffirme l’imprescriptibilité des crimes coloniaux. « Les atrocités perpétrées à Sétif, Guelma, Kherrata et dans d’autres villes le 8 mai 1945 sont témoins de massacres hideux qui ne sauraient été oubliés… Ils resteront gravés, par leurs tragédies affreuses, dans la Mémoire nationale, mais également dans le référentiel historique dont les bases ont été jetées vaillamment par le combat de notre peuple contre l’injustice du colonialisme et en quête de la liberté et de la dignité. Un combat mené par notre peuple brave par le moyen de résistances populaires, une lutte couronnée par la Glorieuse guerre de libération déclenchée un certain premier novembre 1954 », écrit le Président Tebboune. Il appelle également les nouvelles générations à s’inspirer de l’Histoire nationale et de faire barrage aux tentatives des fossoyeurs de cette dernière. « Notre glorieuse histoire, source de notre fierté et inspirant les générations au fil du temps, s’illumine et s’enracine davantage dans notre esprit à chaque fois que la rancœur de ceux qui ne se sont toujours pas débarrassés de leur extrémisme et attachement chronique à la doctrine coloniale désuète et misérable, s’accentue. Ceux-là n’ont pas appris des tentatives désespérées de dissimuler les vérités de l’Histoire par l’imposture et l’oubli », indique le président de la République.
Chokri Hafed