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Fuites informationnelles, désinformation, organisations écran, lien avec le MAK : Tarir les sources de la nébuleuse Rachad

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les révélations de Mohamed Benhalima montrent, on ne peut plus clairement, que les fuites informationnelles suscitent beaucoup d’interrogations et de questions à propos des responsables de ces pratiques qui portent un sérieux coup à l’autorité de l’Etat et à la sécurité nationale du pays.

La troisième partie des aveux du terroriste détenu, Mohamed Azouz Benhalima, apporte des éclairages saillants sur la nébuleuse terroriste « Rachad » et de son mode organisationnel. Elle consolide aussi les thèses et les analyses des spécialistes des organisations islamistes et leurs groupes armés. Le terroriste détenu Benhalima a révélé comment fonctionne l’organisation terroriste du Rachad. Plus grave encore, ses aveux ont dévoilé le mariage incestueux qui existe tacitement et d’une manière secrète entre les deux mouvements terroristes, à savoir, Rachad et le MAK. La troisième partie des révélations a eu le mérite de pénétrer les dédales de cette nébuleuse en citant les structures ouvertement reconnues et celles qui se présentent comme structures écrans assurant le rôle d’interface de l’organisation mère, à savoir, l’organisation que président Larbi Zitout et Mourad Dhina.

Le terroriste Benhalima a souligné dans ce sens que « l’organisation est dotée d’un Conseil de la Choura composé de sept éléments, à savoir, Larbi Zitout, Mourad Dehina, Abbas Aroua, Rachid Mesli, Nazim Taleb et deux magistrats binationaux franco-algériens travaillant dans les coulisses », a-t-il affirmé.

Cette structuration renseigne sur la caractéristique organisationnelle chère aux organisations islamistes dont le Conseil de la choura constitue l’épine dorsale de leur fonctionnement en tant que mouvance et nébuleuse.

Les aveux ont aussi permis de comprendre comment cette organisation se dissimule derrière des associations obéissant à ses desiderata sans pour autant se faire connaître comme des structures inhérentes à l’organisation terroriste qui coiffe et chapeaute l’action politique et ses dérivées.

Outre le fonctionnement de cette organisation islamiste inféodée aux forces occultes de l’étranger, le terroriste détenu, Benhalima, s’est attardé sur l’origine des financements des actions et des regroupements de cette organisation. Dans ce sens, indique-t-il « les financements sont multiples, ils émanent de la collecte des fonds, des dons, les virements électroniques et les recettes de YouTube ».

Cependant, l’aveu le plus invraisemblable, c’est celui qui a trait aux liens secrets existant entre les deux mouvements terroristes, Rachad et le Mak en l’occurrence dont les fondements sont aux antipodes. Le terroriste Mohamed Azouz Benhalima a souligné qu’« Il y a des contacts et des liens secrets, les deux entités terroristes veillant à tenir des réunions secrètes à travers des organisations-écrans ».

Cette affirmation venant d’un élément qui activait dans les réseaux de cette nébuleuse et en contact direct avec le terroriste en chef, Larbi Zitout, confirme les analyses de certains observateurs politiques quant à la coordination qui se tissait entre les deux mouvements terroristes, Rachad et le Mak, surtout durant l’année passée et plus précisément lors du déclenchement des incendies en Kabylie en août 2021.

Cette révélation désavoue ceux qui voulaient séparer le Mak de toute apologie du crime et des actes terroristes à l’égard du pays. Le masque est tombé, Rachad et le Mak travaillent pour les mêmes sphères et officines dont l’objectif consiste à disloquer et semer le chaos dans le pays.

Fuites informationnelles

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, et si les sources de financement sont quasi connues, ces révélations montrent on ne peut plus clairement que les fuites informationnelles organisées suscitent beaucoup d’interrogations et de questions à propos des responsables de ces pratiques qui portent un sérieux coup à l’autorité de l’Etat et la Sécurité nationale du pays en alimentant la manipulation.

Comment se fait-il que des youtubeurs insignifiants avec des moyens rudimentaires arrivent à partir de leurs chaumières huppées à avoir des informations « croustillantes » avec force détails qu’ils manipulent allègrement pour porter atteinte à l’Algérie et à ses institutions alors que la scène et le champ médiatiques souffrent à cause de fallacieuses arguties de la rétention de l’information et de la loi de l’omerta ? Le foisonnement et la spontanéité des informations qui servent à la fabrication de Fake revêtant le cachet de l’authenticité mis à la disposition d’Amir dz, Abdou Semmar, Hichem Aboud et d’autres acolytes prouvent la « richesse » de la source. Cette pratique encourage les fake news et la propagande mensongère qui visent à formater l’opinion publique et à orienter les grandes tendances de la scène nationale à leur guise. D’ailleurs, le Président Tebboune a tenu à mettre fin à ces pratiques en signant une Ordonnance sous le n° 21-09 du 8 juin 2021 relative à la protection des informations et des documents administratifs.

Dans son article 3, ladite Ordonnance vise en premier lieu « les agents publics » ou

« toute personne qui détient un mandat législatif, exécutif, administratif, judiciaire, ou au niveau d’une assemblée populaire locale élue, qu’elle soit nommée ou élue, à titre permanent ou temporaire, qu’elle soit rémunérée ou non, et quel que soit son niveau hiérarchique ou son ancienneté ». La même Ordonnance concerne aussi « toute autre personne investie d’une fonction ou d’un mandat, même temporaires, rémunérée ou non et concourt, à ce titre, au service d’un organisme public ou d’une entreprise publique, ou de toute autre entreprise dans laquelle l’Etat détient tout ou partie de son capital, ou tout autre entreprise qui assure un service public et toute autre personne définie comme agent public ou qui y est assimilée, conformément à la législation et à la réglementation en vigueur. » Les documents concernés par cette Ordonnance sont « les correspondances, écrits et documents créés ou obtenus par l’une des autorités compétentes dans l’exercice de ses activités. »

Il est aussi question de ce qui est communément appelé « Documents classifiés » et s’agissant de « tout écrit, papier ou électronique, dessin, plan, carte, photographie, bande sonore ou audiovisuelle, ou tout autre support matériel ou électronique, qui ont fait l’objet de mesures visant à en interdire la diffusion ou à en restreindre l’accès ». La même Ordonance traite aussi des informations expliquées comme « tout évènement ou nouvelle, quelle qu’en soit la source, un document, une photo, un enregistrement sonore, visuel ou audiovisuel, une conversation ou un appel téléphonique, dont la divulgation

porte atteinte aux autorités concernées ». Ces documents prévus par l’Ordonnance sont considérés comme « propriété publique et ne peuvent être cédés ni acquis par quelque moyen que ce soit ». Les aveux du terroriste détenu, Mohamed Azouz Benhalima incitent la classe politique et l’Etat algérien à se ressaisir et à sévir quant à ce fléau ravageur de la manipulation de l’information en dehors du circuit légal dans le but d’avoir la mainmise sur la situation politique et le pouvoir en général. N’est-il pas temps de nettoyer les écuries d’Augias ? 

Rachid Nassouti

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