Escalade du Maroc contre la Tunisie : Une violation manifeste des règlements de l’Union africaine
La conduite agressive et inacceptable du régime marocain à l’égard de la Tunisie après l’accueil du président sahraoui Brahim Ghali par son homologue tunisien, Kaïs Saïed, continue à susciter des réactions. La dernière en date a émané du membre du Secrétariat national du Front Polisario, chargé de l’Europe et de l’Union européenne, Abi Bouchraya Bachir. Intervenant sur la chaîne télévisée BBC Arabic, il a considéré que «le contenu du communiqué du ministère des Affaires étrangères de l’occupant marocain, dissimulait le sentiment d’un échec cinglant dans la réalisation des objectifs de son adhésion en 2017 à l’Union africaine, l’UA», expliquant que le document «est bouffi d’arrogance et d’agressivité». Selon le diplomate sahraoui «le communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères, publié en réaction à l’accueil réservé au Président sahraoui à Tunis à l’occasion de la 8e Conférence de la TICAD, dénote une sorte d’agressivité et de mépris envers des frères, voire même une sélectivité dans ses relations avec les pays», rapporte l’agence de presse sahraouie, SPS. Sinon comment interpréter le fait que le Maroc n’a pas agi de la même sorte lors des autres Sommets. De plus, les protocoles sont uniformes un peu partout dans toutes les concertes internationaux, et dans lesquels la délégation sahraouie a pris part en même tire que le Maroc sans que ce dernier ne fasse preuve d’une quelconque objection. «Nous n’avons entendu aucun bruit ni entendu parler d’un quelconque rappel de l’ambassadeur du Maroc à Bruxelles pour consultations», s’est-exclamé le diplomate sahraoui, rappelant que «les protocoles de la Conférence UA-Japon sont, certes, les mêmes que ceux adoptées à Bruxelles lors du sommet UA-UE au début de l’année en cours». Il a ajouté que «la Tunisie, la République sahraouie et le Royaume du Maroc, sont tenus de respecter les décisions rendues par l’organisation panafricaine, y compris celles approuvées par la réunion ministérielle de Lusaka en présence de la délégation marocaine, et au cours de laquelle la question a été tranchée, à savoir l’invitation de tous les pays membres de l’UA à la 8e Conférence de la TICAD». Réagissant au «dernier communiqué des Affaires étrangères tunisiennes, le diplomate sahraoui estime qu’«il reflète, en vérité, l’attachement de Tunis à la loi et la légitimité internationale en ce qui concerne le conflit de décolonisation au Sahara occidental, ainsi que ses engagements en tant que pays membre de l’UA». Selon Abi Bouchraya Bachir, «toute cette escalade est une polémique orchestrée et une nouvelle violation des engagements africains du Maroc, », rappelant en ce sens que «le Royaume du Maroc a déjà ratifié l’acte constitutif de l’UA et déposé le dossier d’adhésion qui comprenait la délimitation des frontières reconnues à l’international, outre sa participation aux côtés de la RASD à différentes manifestations internationales». Et de poursuivre ; «la Tunisie a honoré ses engagements quant aux résolutions de l’UA et fait preuve d’un haut sens d’hospitalité et de traitement des invités sur le même pied d’égalité». En réaction au communiqué marocain des Affaires étrangères après l’accueil du président sahraoui, Brahim Ghali, par son homologue tunisien, Kaïs Saïed, dans le cadre de la 8e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 8, le ministère sahraoui des Affaires étrangères a expliqué que «le régime d’occupation marocain visait, à travers ses pratiques, à exécuter des agendas étrangers subversifs ciblant la paix et la stabilité dans la région, indiquant qu’il cherchait également à porter atteinte à la cohésion et à l’unité des pays et des peuples de l’Union africaine». Tunis a vite fait de réagir en rappelant son ambassadeur à Rabat pour consultations suite à la réaction marocaine «inacceptable» concernant la participation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à la 8e Conférence de la TIKAD.
Amar Malki
