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Plus de 7.000 milliards de dinars de masse monétaire en circulation : Renforcer l’inclusion financière pour lutter contre l’informel

La lutte contre l’informel est une priorité nationale. La menace que constitue l’informel pour l’économie nationale et pour la stabilité sociale a été révélée par l’ampleur qu’ont pris certains phénomènes qui contribuent à l’instabilité du marché à l’image de la spéculation et la contrebande de produits alimentaires de bases et de produits subventionnés par l’État. Au-delà le secteur informel draine des sommes phénoménales qui alimentent ces pratiques illégales, mais qui échappent à tout contrôle et toute traçabilité et qui, financent des activités qui échappent à la fiscalisation, ce qui constitue un manque à gagner en termes de recettes fiscales. Selon les derniers chiffres de la Banque d’Algérie pour le mois d’avril dernier, la masse monétaire en circulation en billets de banque et en pièces a dépassé les 7.000 milliards de dinars, ce qui dénote d’une évolution constante de fiduciarisation de la masse monétaire et de l’ampleur de la manne financière qui échappe au canal bancaire et aux circuits officielles. Un phénomène qui exigence plus de bancarisation et plus d’inclusion financière des populations. La question a d’ailleurs été au cœur d’une conférence organisée à l’université d’Adrar

Au cours de cette rencontre, organisée par la Faculté des Sciences Economiques, Commerciales et de Gestion, les participants ont indiqué que l’inclusion financière, c’est-à-dire la généralisation du bénéfice des différents services financiers à tous les individus sans exclusion, nécessite le renforcement de ses mécanismes pour éviter le recours aux financements illégaux. Cela passe par le développement de la performance des établissements bancaires à travers la diversification des services financiers et le développementdes réseaux et services numériques ainsi que l’élargissement de l’accessibilité des paiements électroniques.

Ils ont également souligné l’importance de renforcer la confiance dans le système bancaire en termes d’emprunt et d’épargne.

Dansce sens, Abdelmadjid Kadi professeur d’économie à l’Université d’Alger a expliqué que l’inclusion financière « nécessite le développement du secteur financier « , notant que l’inclusion financière est devenue l’une des principales préoccupations des acteursnationaux et internationaux, les organisations régionales, ainsi que pour les gouvernements du monde entier. « C’est un indicateur de croissance financière et de développement », a-t-il souligné.

Dans le même contexte, il a souligné que l’Algérie œuvre dans ce sens pour développer ses réseaux financiers en introduisant de nouveaux produits financiers qui répondent aux besoins des citoyens, à l’image des transactions financières islamiques dans le domaine de la banque et de l’assurance, pour assurer l’inclusion du plus grand nombre d’opérateurs dans les circuits économiques et financiers officiels.

De son côté, Benhabib Abderezzak (Université de Tlemcen) a estimé que l’inclusion financière « nécessite que les banques jouent leur rôle en assurant les transactions financières pour tous les individus, ce qui contribue à réduire les taux de pauvreté, à créer des emplois et à créer de la valeur ajoutée en finançant des projets de services de santé et des projets pour les femmes au foyer ».

Chokri Hafed

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