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Attentats d’Istanbul : Ankara rejette les condoléances de Washington

La Turquie «rejette» les condoléances des États-Unis qui «soutiennent les terroristes» kurdes de Kobané, a indiqué lundi 14 novembre le ministre turc de l’Intérieur Süleyman Soylu, au lendemain d’un attentat qui a fait 6 morts et plus de 80 blessés à Istanbul. «Nous n’acceptons pas, nous rejetons, les condoléances de l’ambassade des États-Unis. Notre alliance avec un État qui entretient Kobané et des poches de terreur (…) doit être débattue», a déclaré M. Soylu, qui accuse les combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et certains de leurs alliés, soutenus par les Américains, d’avoir perpétré l’attentat d’Istanbul. «Le responsable est celui qui fournit des renseignements internes au PKK. Il n’est pas nécessaire de discuter les pions», a ajouté le ministre. Plus tôt dans la matinée, la police turque avait annoncé que la jeune femme interpellée et accusée d’avoir posé la bombe était de nationalité syrienne. Selon la police, elle a reconnu les faits et avoir agi «sur ordre du PKK», ainsi qu’avoir reçu des directives en ce sens à Kobané, dans le nord-est de la Syrie. Elle serait entrée clandestinement en Turquie en passant par Afrine, localité du nord-est syrien contrôlée par des soldats turcs et leurs supplétifs syriens.La jeune femme a été interpellée avec plusieurs autres suspects dans un appartement à Kucukcekmece, dans la banlieue d’Istanbul. Selon le ministre turc de l’Intérieur Süleyman Soylu, la suspecte s’apprêtait à «fuir en Grèce». Süleyman Soylu, qui s’est de nouveau rendu sur les lieux du carnage hier, a annoncé que 46 personnes ont été arrêtées désormais, au lendemain de cet attentat qui a frappé la rue Istiklal, l’une des artères les plus fréquentées d’Istanbul, en plein après-midi dimanche. «Les opérations continuent» pour arrêter d’autres suspects, a indiqué Süleyman Soylu. «Ils ont voulu nous adresser un message, nous l’avons reçu et nous allons y répondre de la façon la plus ferme qui soit», a-t-il martelé.Ankara accuse régulièrement les États-Unis et d’autres pays occidentaux de protéger les combattants kurdes du PKK et des Unités de protection du peuple (YPG), considérés comme terroristes par Ankara. La ville de Kobané est restée célèbre pour la bataille qui, en 2015, a permis aux forces kurdes soutenues par la coalition occidentale de repousser le groupe jihadiste État islamique. Elle est contrôlée par les Forces démocratiques syriennes (FDS), dont les YPG sont une composante majeure.

K.L. et agences

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