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Le président de la République reçoit les historiens membres de la commission mixte algéro-française : Le dossier de la mémoire relancé

Le traitement de la question de la mémoire entre dans le vif du sujet. Les historiens devant siéger au sein de la commission mixte algéro-française sur la mémoire pour le compte de l’Algérie ont été désignés. Avant d’entamer leur travail, ils ont été reçus hier par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.

Sortir la question de la mémoire des champs idéologique et politique pour la confier aux historiens lesquels devront l’aborder dans une perspective sereine et dépassionnée. Tel est l’objectif de la commission mixte d’historiens dont la mise en place a été annoncée à l’occasion de la visite du président Emmanuel Macron en Algérie au mois d’août dernier. Un projet qui connaît un début de concrétisation avec la nomination des historiens algériens qui devront travailler sur le dossier de la mémoire et collaborer avec leurs confrères français sur cette question.

C’est dans ce contexte que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a reçu hier les 5 historiens qui seront chargés de cette mission. Au-delà du conseiller du président de la République à la mémoire et aux archives nationales, Abdelmadjid Chikhi, cette commission compte des historiens reconnus et connus pour le traitement de la question mémorielle, à la tête desquels figure le Pr. Mohamed El-Korso, Professeur à l’Université d’Alger et qui s’illustre par ses nombreuses interventions liées à la question de la mémoire, la récupération des archives et les explosions nucléaires françaises à Reggane, entre autres. Cette commission compte également le Dr. Djamel Yahiaoui, chercheur en histoire de la révolution et le Pr. LahcèneZeghidi, professeur d’histoire à l’Université d’Alger.

Rappelons que la commission algéro-française d’historiens travaillera sur « toutes les questions » liées à la mémoire, de la période coloniale à la Guerre de libération nationale, selon la « Déclaration d’Alger pour un partenariat renouvelé » ayant sanctionné la visite officielle le 26 aout dernier du président français, Emmanuel Macron, en Algérie.L’Algérie et la France, y est-il précisé, « conviennent d’établir une commission conjointe d’historiens algériens et français, chargée de travailler sur l’ensemble de leurs archives de la période coloniale et de la guerre d’indépendance. Ce travail scientifique a vocation à aborder toutes les questions, y compris celles concernant l’ouverture et la restitution des archives, des biens et des restes mortuaires des résistants algériens, ainsi que celles des essais nucléaires et des disparus, dans le respect de toutes les mémoires. Ses travaux feront l’objet d’évaluations régulières sur une base semestrielle », a-t-on mentionné.Les deux parties ont convenu par ailleurs de « créer, en France et en Algérie, des lieux qui seront à la fois un espace muséal ainsi qu’un lieu de création, de dialogue et d’échange des jeunesses franco-algériennes. Ces lieux accueilleront des chercheurs, des artistes, et des jeunes de la France et de l’Algérie qui mèneront des projets en commun. Le travail sera renforcé sur l’entretien des cimetières européens et la valorisation de leur patrimoine funéraire exceptionnel ».Les deux parties estiment que « le moment venu de favoriser une lecture objective et de vérité d’un pan de leur histoire commune, tenant compte de l’ensemble de ses étapes afin d’appréhender l’avenir dans l’apaisement et le respect mutuel…( )… Elles entreprennent d’assurer une prise en charge intelligente et courageuse des problématiques liées à la mémoire dans l’objectif d’appréhender l’avenir commun avec sérénité et de répondre aux aspirations légitimes des jeunesses des deux pays », a souligné ladite Déclaration.

Hocine Fadheli

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