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L’Algérie disposée à relancer le gazoduc Galsi : Asseoir un hub gazier méditerranéen

L’Algérie affiche sa pleine disponibilité à relancer le projet de gazoduc Galsi, devant relier l’Algérie à l’Italie via la Sardaigne. Un projet qui permettra de sécuriser les approvisionnements énergétiques européens et consolider la position de l’Algérie et de l’Italie au sein du réseau gazier européen.

Au cours de son intervention à la 8eédition du Forum de haut niveau pour le dialogue en Méditerranée (ROME-MED),  surles défis de la sécurité énergétique en Méditerranée, le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkaba souligné toute l’importance d’une sécurité énergétique partagée assise sur non seulement sur une sécurité des approvisionnement, mais aussi une sécurité des débouchés pour les producteurs d’énergie dans le bassin méditerranéen. Il a dans ce sens mis en avant le rôle que l’Algérie joue dans ce contexte et qu’elle peut encore consolider en tant que partenaire de choix, non seulement dans le domaine des hydrocarbures (du gaz notamment), mais aussi en ce qui concerne l’électricité et l’hydrogène vert. Et si le gaz concentre l’essentiel des débats sur la sécurité énergétique notamment en Europe, le ministre de l’Énergie et des Mines met en lumière toutes les capacités de l’Algérie en la matière, des capacités en évolution d’ailleurs, et sa fiabilité qui en font un partenaire incontournable. Une position que l’Algérie ambitionne d’ailleurs de consolider grâce au développement de nouvelles infrastructures de transports. C’est dans ce contexte que Mohamed Arkab a affiché la disposition de l’Algérie de relancer le projet de gazoduc Galsi. « Nous sommes aussi attentifs aux besoins de nos clients, et disposés à relancer et à réactualiser les études du gazoduc Galsi, reliant l’Algérie à la Sardaigne », a indiqué le ministre précisant que la réalisation de ce second gazoduc « permettra à l’Italie de renforcer son rôle de hub gazier européen », sachant que l’Italie qui connectée au réseau européen dispose des atouts pour jouer ce rôle grâce au gaz algérien. Il est utile de rappeler que ce projet de gazoduc de moins de 300 km de long qui devait relier KoudiatEdraouech à El Kala à la Sardaigne, initié en 2009, devait permettre d’augmenter les capacités de transport de gaz entre l’Algérie et l’Italie. Or, le projet avait été abandonné, en 2012, après l’offensive du Russe Gazprom sur le marché européen. Or, le contexte a changé et permet aujourd’hui de reconsidérer le projet, d’autant plus que l’Algérie s’impose comme le partenaire incontournable en matière d’énergie. Dans ce sens, Mohamed Arkab a rappelé que « pour, l’Algérie, le partenariat est un choix stratégique, qui s’inscrit dans une démarche qui a permis à notre pays de s’imposer en tant que fournisseur énergétique historique, sûr et fiable », et qui « œuvre pour maintenir ce statut la scène énergétique internationale ».Dans cette perspective, a-t-il poursuivi, « nous avons un programme d’investissement très ambitieux dans le domaine des hydrocarbures estimé à plus de 40 milliards de dollars », précisant que « ceci nous permettra de maintenir un niveau de production de 110 milliards de m3/an de gaz naturel, dont plus de 50% sont destinés à l’exportation ». Au-delà de ses capacités en tant que producteurs, l’Algérie s’impose déjà comme le canal d’acheminement du gaz africain vers le marché européen, notamment grâce au Gazoduc Trans Sahara Gaz pipeline. Ainsi, le ministre de l’Énergie et des Mines n’a pas manqué de souligner les efforts en vue de « renforcer les échanges interafricains », citant dans ce cadre, des études en cours d’élaboration pour la réalisation du Gazoduc Trans Sahara Gaz pipeline d’une capacité de 25 milliards de m3 an. »C’est un projet important et un élément fédérateur qui constitue un important jalon de coopération et de développement socio-économique pour les pays du Sahel et pour l’Afrique, mais aussi pour renforcer la sécurité énergétique régionale et européenne », a-t-il insisté.

Électricité et hydrogène vert

Il ne faut pas non plus oublier que dans un contexte de transition énergétique, le développement des réseaux de transport par gazoduc peut être déterminant pour l’hydrogène vert, dont les coût de transport par d’autres voies peut s’avérer très élevé. Une question sujette d’ailleurs à réflexion en Europe. Dans ce sens, l’Algérie a les capacités de s’imposer en tant que partenaire incontournable dans la transition au regard de ses capacités de transport d’énergie, mais aussi de ses atouts en matière d’ENR. Des atouts sur lesquels l’Algérie compte capitaliser pour investir le marché européen de l’hydrogène vert, mais aussi celui de l’électricité.  

D’ailleurs le ministre a souligné que « le rapprochement et la coopération dans cette région (Méditerranéedevront être inclusifs et traiter de tous les aspects et volets liés à l’énergie (Interconnexions électriques transfrontalières, hydrogène, énergies nouvelles) et ne pas se limiter aux hydrocarbures ».Pour le ministre, ces efforts « doivent être accompagnés de l’appui des pays développés de la rive nord, à travers la mobilisation des moyens de mise en œuvre, à savoir des financements pérennes et prévisibles, un réel transfert de technologies, un renforcement de capacités et une assistance technique effective ».La sécurité énergétique « doit être fondée sur le principe de durabilité et de la sécurité pour tous : celle de l’offre et celle de la demande, en assurant un approvisionnement sûr, fiable et régulier des marchés sur le long terme, de même que faciliter et sécuriser les investissements et les débouchés, permettant ainsi, d’asseoir les bases de la stabilité et de la prospérité mutuelle et partagée au sein de la région », a-t-il argué.En matière de production d’électricité, M. Arkab a indiqué que l’Algérie dispose d’une capacité de production de plus de 24.000 MW, pour un besoin moyen de 14.000 MW, ce qui lui permet de mettre quotidiennement sur le marché régional une capacité excédentaire de 10.000 MW, ajoutant que ces capacité sont appelées à croitre avec la concrétisation de l’ambitieux programme de développement des énergies renouvelables.Dans cette perspective, « nous comptons développer de vastes infrastructures de transport électrique et un réseau interconnecté, reliant l’Algérie à la rive nord de la méditerranée », a-t-il dit.

Samira Ghrib

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