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Corruption au Parlement européen : Les avoirs d’Eva Kaili et de sa famille gelés

L’Autorité grecque de lutte contre le blanchiment d’argent a annoncé hier geler tous les avoirs de la   vice-présidente du Parlement européen, la Grecque Eva Kaili, écrouée à Bruxelles pour son implication présumée dans un retentissant scandale de corruption en lien avec le Qatar. La mesure qui vise l’élue, écartée du parti socialiste grec Pasok-Kinal à la suite de cette affaire, concerne « les comptes bancaires, les coffres, les sociétés et tout autre actif financier », selon le président de l’autorité anti-blanchiment, Haralambos Vourliotis, cité par un membre de la même   organisation. Les établissements bancaires grecs et les services de l’Etat compétents ont déjà été informés de cette mesure par l’Autorité de lutte contre le blanchiment d’argent, selon ce membre de cette institution. Le gel des avoirs concerne également les membres de la famille proche de Mme Kaili, comme ses parents, selon la même source. Dans le collimateur de l’Autorité figure également une société immobilière récemment établie dans le quartier athénien chic de Kolonaki, qui aurait été créée par la députée européenne de 44 ans et son compagnon italien, également écroué en Belgique. L’interpellation d’Eva Kaili, élue européenne depuis 2014 et vice-présidente du Parlement européen depuis janvier, a suscité un vif émoi en   Europe, en particulier dans son pays natal. Cette ancienne présentatrice de télévision a été inculpée pour « corruption » dimanche à Bruxelles, et écrouée, dans l’enquête d’un juge belge portant sur de gros versements qu’aurait effectués le Qatar pour influencer des décisions au sein de cette grande institution de l’UE. Une source judiciaire a indiqué à la presse que Mme Kaili et trois autres personnes avaient été écrouées par un juge bruxellois, deux jours après leur interpellation dans une enquête ciblant les agissements du pays organisateur du Mondial-2022. Mme Kaili n’a pas pu bénéficier de son immunité parlementaire car l’infraction qui lui est reprochée a été constatée « en flagrant délit », a expliqué la même source judiciaire. Cette source a confirmé des informations de presse selon lesquelles des « sacs de billets » ont été découverts dans l’appartement de l’élue socialiste grecque. Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a jugé hier « très préoccupantes » les informations sur cette affaire. « Ces informations sont très très préoccupantes », a-t-il déclaré à son arrivée pour une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union   européenne. « Une enquête est en cours et nous la suivons », a-t-il précisé. « Il s’agit vraiment d’un incident incroyable qui doit maintenant être   élucidé sans équivoque et avec toute la rigueur de la loi, car il en va aussi et surtout de la crédibilité de l’Europe », a de son côté estimé la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock. « C’est un scandale sur lequel nous devons faire éclater la vérité afin que   nous puissions nous assurer que cela ne se reproduise pas », a pour sa part insisté le chef de la diplomatie irlandaise Simon Coveney. « Une enquête complète et transparente doit être menée afin d’obtenir une explication sur ce   qui s’est passé ».

R.I.

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