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Nouvelles révélations sur le Marocgate : Des pistes qui mènent au Palais royal

Il ne se passe pas un jour sans que de nouvelles révélations n’enfoncent un peu plus le régime marocain et démonter son rôle central dans les réseaux de corruption au Parlement européen. Si la presse belge et italienne ont déjà largement évoqué ce scandale, c’est au tour du quotidien allemand Der Spiegel de faire de nouvelles révélations qui mettent d’ailleurs en lumière les liens directs qu’entretiennent les agents du Makhzen à l’œuvre au sein des réseaux de corruption au Parlement européen avec le Palais royal vers le roi Mohamed VI. Selon l’enquête publié par le quotidien allemand et qui s’appuie sur les éléments apportés par l’examen de pas de 1.300 documents issus de l’enquête belge sur ce scandale retentissant, le chef des services de renseignement marocains (Direction générale des études et de la documentation, Yassine Mansouri est directement impliqué dans des tentatives d’influencer des eurodéputés. Un fait gravissime qui prouve l’implication du régime marocain et au plus haut sommet dans ce scandale, d’autant plus que « Mansouri était l’un des enfants triés sur le volet choisis pour fréquenter le Collège royal avec l’actuel roi Mohammed VI ».

Selon Der Spiegel, les enquêteurs belges ont recueilli encore plus de preuves sur le réseau de l’ex-eurodéputé Pier Antonio Panzeri qui travaillait apparemment secrètement pour influencer les institutions de l’Union européenne (UE), en particulier le Parlement européen, au profit du Maroc ». « Le chef des services de renseignement marocains (Direction générale des études et de la documentation, DGED), Yassine Mansouri lui-même aurait été directement impliqué dans la tentative d’influencer les parlementaires européens », souligne Der Spiegel, relevant que le responsable marocain a, selon les preuves recueillies par les enquêteurs belges, « rencontré l’eurodéputé Andrea Cozzolino, qui ferait également partie du réseau de Panzeri, et peut-être Panzeri lui-même ». »L’implication de la DGED est un détail politiquement sensible. Si elle était fondée, cela signifierait que les tentacules du scandale s’étendraient aux plus hauts niveaux de l’Etat marocain », selon l’article co-signé par cinq journalistes du quotidien allemand.Pour étayer leurs propos, les journalistes du Der Spiegel révèlent que « Mansouri était l’un des enfants triés sur le volet choisis pour fréquenter le Collège royal avec l’actuel roi Mohammed VI ». »Le Collège royal est une école du Palais royal qui n’ouvre une nouvelle classe que lorsque l’enfant d’un roi atteint l’âge scolaire », ont-ils souligné, notant que plus tard, le prince (héritier) et Mansouri ont étudié le droit et que lorsque Mohammed VI est monté sur le trône, il a nommé Mansouri à la tête du service de renseignement étranger du pays.

Le journal allemand a également dressé un organigramme des personnalités marocaines figurant dans les dossiers des enquêteurs belges, Mansouri est tout en haut, suivi Abderrahim Atmoun, l’ambassadeur du Maroc en Pologne, qui dispose de relations à Bruxelles et Paris.A ce titre, l’article du quotidien allemand a fait savoir que « les enquêteurs pensent qu’il dirigeait les activités du groupe Panzeri sur le terrain.Lorsqu’il se rendait à Paris via Bruxelles, Atmoun apportait fréquemment de l’argent, a déclaré l’assistant parlementaire Francesco Giorgi, lui aussi impliqué dans le « Marocgate », selon le procès-verbal de l’interrogatoire du 10 décembre.Si les accusations sur l’implication du Maroc dans le scandale de corruption qui éclabousse le Parlement européen seront confirmées au terme de l’enquête, « il y aura des conséquences », assure un responsable de l’UE, cité par Der Spiegel.Les sanctions possibles, a déclaré le responsable, « vont des mesures restrictives au niveau diplomatique et de la coopération entre les services secrets à des sanctions contre des individus spécifiques ».

Chokri Hafed

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