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Énergie et hydrocarbures : Sonatrach met le cap sur l’Afrique

Première entreprise africaine, Sonatrach entend mettre à profit son expertise et son savoir-faire pour contribuer à développer le secteur de l’énergie et des hydrocarbures en Afrique et réduire sa dépendance aux majors.

Comment réduire la dépendance du secteur énergétique africain des technologies importées d’Europe et d’Amérique ? C’est la question qui a été au cœur de la 4e réunion des sociétés nationales des hydrocarbures des pays membres de l’Organisation des producteurs de pétrole africains (APPO). Les participants à l’événement ont souligné l’importance de mettre en synergie les capacités africaines, de trouver des financements africains et rechercher les expertises issues du continent pour développer l’important potentiel africain en matière d’énergie et d’hydrocarbures. Une question qui devient primordial au regard du contexte économique et géopolitique actuel lequel impose à l’Afrique de se tourner vers ses capacités propres. En ce sens, la Compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach s’impose comme un partenaire de choix pour de nombreuses compagnies énergétiques africaines au regard du capital expérience et savoir-faire dont elle dispose. Une expertise mise en avant hier que la Sonatrach compte mettre au service du secteur hydrocarbures africain. Dans ce sens, le P-DG de la Sonatrach, Toufik Hakkar, a souligné hier en marge des travaux de la conférence que le groupe pétro-gazier national œuvre à développer la collaboration avec les sociétés africaines des hydrocarbures pour trouver des opportunités d’investissement dans le secteur, à travers des capacités et des financements issus des pays du continent. « Il est temps pour nous de trouver au sein de notre Afrique l’expertise, la technologie, le financement et les marchés pour répondre à nos besoins », a-t-il déclaré, faisant observer que ceux-ci « restent encore fortement dépendants des acteurs extra continentaux », a-t-il indiqué. Et d’ajouter que la « Sonatrach ne ménagera aucun effort pour partager ses expériences en matière de technologie sur des thèmes importants et sur les processus de développement de la production pétrolière et gazière ». Entretenant des relations « solides » fondées sur la complémentarité et l’intérêt commun avec plusieurs partenaires étrangers, Sonatrach bénéficie d’une expertise « de référence mondiale » prête à être partagée avec les sociétés d’hydrocarbures du continent, souligne M. Hakkar. Il est vrai que la Sonatrach opère un véritable redéploiement en Afrique. En plus de ses opérations au au Niger, au Mali, en Tunisie et en Libye, le groupe pétrolier national chercher à s’implanter au Sénégal. C’est dans ce sens que la Sonatrach au mois de novembre dernier un mémorandum d’entente avec deux sociétés pétrolières sénégalaises pour examiner les possibilités de coopération dans les domaines de l’amont et de l’aval des hydrocarbures, ainsi que dans la formation. La Sonatrach est également très sollicitée par de nombreux pays africains qui souhaitent développer la coopération avec le groupe pétrolier national et bénéficier ainsi de son expertise. C’est ainsi que l’Algérie a reçu durant l’année 2022, la visite de délégations du secteur énergétique du Congo, du Kenya et du Soudan et au cours desquelles les opportunités de partenariat avec la Sonatrach dans le domaine des hydrocarbures ont été largement évoquées. Plus récemment, la Compagnie nationale des hydrocarbures a signé avec la Société nationale ougandaise du pétrole, un protocole d’accord, visant à évaluer les opportunités de coopération dans le domaine des hydrocarbures. Ce protocole couvre plusieurs domaines de coopération liés aux activités d’exploration & production, commercialisation, transformation et activités aval. II inclut également les aspects liés aux services pétroliers et gaziers, ainsi que des dispositions relatives au développement de la formation et l’échange d’expertise. Un communiqué de la Compagnie nationale a indiqué que ce protocole d’accord s’inscrit dans le cadre de « l’orientation stratégique de Sonatrach ciblant les marchés africains et visant le renforcement de sa présence au niveau continental et régional ».

Notons que le secrétaire général de l’APPO, Omar Farouk Ibrahim, a également mis en avant hier l’expertise acquise par Sonatrach et dont pourraient bénéficier les autres sociétés du continent. M. Ibrahim a jugé « nécessaire » pour les membres de l’APPO de collaborer davantage afin de réduire la dépendance hors du continent dans la recherche de solutions de performance dans l’ensemble du processus d’exploitation des hydrocarbures, et ce, avec l’appui « des importantes avancées » technologiques de l’industrie des pays membres.

« Nous pensons qu’au lieu de s’orienter vers l’Europe ou l’Amérique, nous pouvons trouver dans des pays africains des centres d’excellence dans le secteur », a-t-il estimé. Il rappelé, dans ce sens, la mise en place par l’APPO d’une banque dédiée à trouver des financements africains au profit des projets énergétiques continentaux, « Africa Energy Bank ». Cette banque est dotée d’un capital de 5 milliards de dollars financés conjointement par l’Afrexim Bank et l’APPO.

Samira Ghrib

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