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Guerre au Yémen : La trêve tombe à l’eau

Dix soldats ont été tués au Yémen dans de nouveaux combats avec les rebelles Houthis, malgré les efforts diplomatiques pour mettre fin au conflit qui dure depuis 2014. Les affrontements ont eu lieu dans la province pétrolière de Marib, dernier fief du pouvoir dans le Nord et théâtre de combats sporadiques, même pendant une trêve des hostilités en vigueur depuis avril dernier. Les rebelles Houthis ont attaqué une zone montagneuse et renforcent leurs effectifs dans la région. Les combats interviennent un mois après la mort d’au moins quatre soldats, tués lors d’affrontements avec les rebelles dans le même secteur. Ils risquent de refroidir les espoirs d’apaisement dans ce pays, le plus pauvre de la péninsule arabique, suscités par l’annonce le 10 mars d’un accord entre l’Iran et l’Arabie saoudite pour le rétablissement de leurs relations diplomatiques après sept ans de rupture. La prise de la capitale Sanaa en 2014 par les rebelles Houthis, a entraîné une intervention l’année suivante au Yémen du voisin saoudien, à la tête d’une coalition militaire soutenant les forces gouvernementales.  En lançant l’attaque hier, « les Houthis cherchent à envoyer un message politique clair », signifiant que « l’accord entre Téhéran et Ryad ne marque pas la fin » du conflit, souligne le président du centre de réflexion Sanaa Center for Strategic Studies, Maged Al-Madhaji. Les rebelles, qui contrôlent la majeure partie du nord du Yémen, montrent ainsi que « l’option de la confrontation » reste sur la table, en essayant d’améliorer leur position dans les négociations, a-t-il affirmé à la presse. Toujours dans le contexte du rapprochement entre les deux puissances régionales, le gouvernement et les rebelles au Yémen sont parvenus lundi en Suisse à un accord portant sur l’échange de plus de 880 prisonniers. « Je suis heureux d’annoncer que les deux parties ont approuvé un plan visant à libérer 887 détenus », s’est félicité lundi l’envoyé de l’ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, à l’issue de dix jours de discussions organisées sous l’égide des Nations unies et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Les participants ont « convenu de se réunir à nouveaux à la mi-mai pour discuter d’un nouvel échange de prisonniers », a-t-il ajouté. L’échange de prisonniers est une bonne nouvelle pour des centaines de familles yéménites, mais « beaucoup reste à faire » pour mettre fin au conflit au Yémen, avait-il toutefois prévenu. La dynamique régionale actuelle et les « efforts diplomatiques sérieux entrepris à différents niveaux » pourraient toutefois aider à avancer dans cette direction, avait-il ajouté. La guerre civile déclenchée en 2014 a fait, selon l’ONU, des centaines de milliers de morts, des millions de déplacés, et plongé les deux tiers de la population dans le besoin d’aide, avec une situation proche d’une famine à grande échelle. Un cessez-le-feu négocié par l’ONU, entré en vigueur en avril 2022, a considérablement réduit les hostilités. Il a expiré en octobre, les belligérants n’étant pas parvenus à un accord permettant de le reconduire.

Agences

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