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Vers le lancement de la production locale des équipements des stations : Les stations de dessalement, une option stratégique

Face au stress hydrique qui s’est intensifié ces dernières années, dans le sillage du réchauffement climatique et de la baisse de la pluviométrie, le dessalement de l’eau de mer a été choisi en tant qu’option stratégique par les pouvoirs publics, à travers un vaste programme de réalisation de nouvelles stations de dessalement au niveau des 16 wilayas côtières. Aussi et afin de réduire la dépendance aux équipements importés, l’Algerian Energy Company (AEC SPA), chargée de la réalisation de ce programme a affiché sa volonté de domicilier en Algérie la production de plusieurs équipements des stations de dessalement et à augmenter le taux d’intégration nationale en la matière, avec pour objectif de porter à 60% la contribution de cette activité à la sécurisation des besoins nationaux en eau potable d’ici 2030. Dans un entretien à l’APS, le Directeur général de cette filiale de la Sonatrach, Mohamed Boutabba, a indiqué qu’AEC   entend « attirer les entreprises spécialisées dans les technologies et les équipements des stations de dessalement de l’eau de mer, notamment les membranes d’osmose inverse, pour les produire localement à travers des contrats de partenariat et de coopération, tout en maximisant la participation de l’outil national de production dans les projets en cours ou futurs ». Il rappelle dans ce sens a lancé 5 grands projets de réalisation de station de de dessalement de l’eau de mer en simultané pour une durée de réalisation ne dépassant pas 25 mois, et d’une capacité estimée à 300.000 M3/jour chacune, en faisant participer les entreprises algériennes dont la plupart sont des filiales de Sonatrach. Inscrits au titre du programme complémentaire, ces projets, lancés en 2022, sont implantés dans les wilayas de Tipaza (Fouka 2), Oran (Ras El Abiad), Béjaia (Toudja), Boumerdès (Cap Djinet) et El Tarf (Koudiet Eddraouch). Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, avait dernièrement ordonné la généralisation des stations de dessalement de l’eau de mer tout le long du littoral algérien, « comme plan stratégique, d’autant que la technologie de maîtrise des stations de dessalement est devenue purement algérienne ». Fin 2021, un programme urgent a été lancé en vue de la réalisation de trois stations de dessalement au niveau de Bateau Cassé (Bordj el Kiffan à Alger), d’une capacité de 10.000 m3/jour, à El Marsa à Alger (60.000 m3/j) et à Corso dans la wilaya de Boumerdes (80.000 m3/j), ce qui représente une capacité de production globale de 150.000 m3/j. Dans ce cadre, en 2022, deux stations de dessalement parmi les trois stations programmées, ont été réceptionnées, à savoir les deux stations à Bateau Cassé et à El Marsa. La dernière station de Corso (Boumerdes), sera réceptionnée « incessamment », selon les données de la société. Boutabba a affirmé que l’Etat a investi « plus de 2 milliards USD, sans compter les grands investissement dans la réalisation des réseaux de distribution des eaux produites par les stations et les investissements relatifs au raccordement des stations au réseau électrique ». AEC supervise, soit en partenariat ou de manière autonome, la gestion et l’exploitation de 13 stations de dessalement réparties le long de la bande côtière, avec une capacité totale de dessalement avoisinant 2,7 millions de m3/jour, ce qui couvre environ 17% des besoins de l’eau potable à travers le pays. Dans un premier temps, l’AEC a adopté une stratégie visant à attirer les entreprises spécialisées et des investisseurs en matière de dessalement de l’eau de mer à travers des contrats de partenariat, aussi bien dans la réalisation des projets que dans leur exploitation, lui permettant d’acquérir une expertise et une maîtrise dans ce domaine relativement nouveau en Algérie. Cette stratégie a été adoptée avant de passer, dans un deuxième temps, à une étape qui consiste à réaliser et gérer les projets avec « des énergies algériennes pures » en s’appuyant sur des contrats et des marchés de réalisation et d’exploitation, selon les explications de M. Boutabba. Parmi les priorités de l’AEC, poursuit le responsable, atteindre 42% dans la sécurisation de l’approvisionnement du réseau algérien de distribution d’eau potable à travers le dessalement de l’eau de mer à l’horizon 2024, avec la livraison de cinq (5) stations de dessalement pour atteindre 60% en 2030 et réaliser une maitrise totale de la réalisation et l’exploitation des projets de dessalement notamment par des entreprises et des compétences purement algériennes.

R.N.

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