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Turquie : Forte mobilisation lors des élections

Les bureaux de vote ont fermé leurs portes en fin d’après-midi hier après avoir vu défiler une foule considérable d’électeurs, venus choisir entre le président sortant Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis vingt ans, et son rival social-démocrate, Kemal Kiliçdaroglu.

Jusqu’à la dernière minute – 17h00 (14h00 GMT) – les urnes ont continué de se remplir de grosses enveloppes vert moutarde déposées depuis 08h00 par des électeurs qui ont parfois attendu plusieurs heures devant les écoles transformées en bureaux de vote. En jeu: le choix du président de la République turque, qui fête son premier siècle, et l’avenir du chef de l’Etat qui espère se maintenir au pouvoir face à son adversaire.

Le vainqueur doit obtenir une majorité de 50% des voix plus une, sous peine d’un deuxième tour le 28 mai. Les 65 millions d’électeurs devaient aussi choisir les 600 députés qui siègeront au parlement monocaméral à Ankara. En 2018, lors de la dernière présidentielle, le chef de l’Etat l’avait emporté au premier tour avec plus de 52,5 % des voix. Un ballotage constituerait déjà pour lui un revers. M. Erdogan a promis de respecter le verdict des urnes, surveillées par des centaines de milliers de scrutateurs des deux camps et dont il a toujours tiré sa légitimité. La commission électorale (YSK) n’a pas signalé d’incident. Arrivé à la mi-journée dans son bureau de vote d’Üsküdar, quartier conservateur sur la rive asiatique d’Istanbul, M. Erdogan a souhaité « un avenir profitable au pays et à la démocratie turque », soulignant « l’enthousiasme des électeurs » en particulier dans les zones affectées par le séisme du 6 février qui a fait au moins 50.000 morts.

Peu auparavant, Kemal Kiliçdaroglu avait été le premier des deux à déposer son bulletin à Ankara. Les électeurs étaient polarisés entre le président islamo-conservateur Erdogan, 69 ans, et Kemal Kiliçdaroglu, 74 ans, à la tête du CHP, le parti laïque de Mustafa Kemal Atatürk, fondateur de la Turquie moderne. « Ce qui compte, c’est de ne pas diviser la Turquie », a commenté Recep Turktan, 67 ans, en patientant devant son bureau à Üsküdar. Un troisième candidat, Sinan Ogan, est lui crédité de quelques points.

R.I. avec agences

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