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Italie : Décès de l’ex-chef du gouvernement Silvio Berlusconi

L’ancien chef de gouvernement italien Silvio Berlusconi, est mort à 86 ans des suites d’une leucémie, a indiqué hier, lundi, son entourage.

Le sénateur et homme d’affaires, qui a profondément marqué le paysage politique de son pays, avait été de nouveau admis vendredi à l’hôpital San Raffaele de Milan où il a séjourné de multiples fois. Surnommé « il Cavaliere », Berlusconi avait plusieurs problèmes de santé : il a été hospitalisé vendredi dernier à Milan pour des contrôles à l’hôpital San Raffaele où il avait déjà séjourné pendant 45 jours. Il y avait été admis pour traiter un état de faiblesse lié à une infection pulmonaire mais ses médecins avaient révélé qu’il souffrait de leucémie chronique. En janvier 2022, il avait également séjourné au San Raffaele pour traiter une infection urinaire. Au mois d’avril précédent, il avait aussi été hospitalisé plus de trois semaines pour des « séquelles du Covid-19 » qu’il avait contracté en septembre 2020. Il avait subi une importante opération à cœur ouvert en 2016, puis une intervention pour traiter une occlusion intestinale au printemps 2019. En 1997, il avait été opéré d’une tumeur maligne à la prostate. Quelques minutes après l’annonce de son décès, des dizaines de personnes se sont rassemblées devant l’hôpital, alors que se multipliaient en Italie les réactions du monde politique et sportif. Premier ministre à trois reprises entre 1994 et 2011, Silvio Berlusconi était sénateur et président de son parti de droite, Forza Italia, un partenaire mineur du gouvernement de coalition de la Première ministre d’extrême droite Giorgia Meloni.

Le parcours de cet éternel revenant, dont la mort politique fut maintes fois annoncée à tort puisqu’il est encore élu sénateur en 2022, se confond avec l’histoire italienne des 30 dernières années. Il était aussi l’un des hommes les plus riches de la péninsule, avec une fortune évaluée début avril par Forbes à 6,4 milliards d’euros. S’il restait populaire pour une proportion d’Italiens, son parti Forza Italia, une machine à gagner les élections qu’il avait fondée en 1994, a suivi son lent déclin, passant de presque 30% des voix aux législatives de 2001 à 8% en 2022. Dans un message vidéo, Giorgia Meloni a salué le « courage » et la « détermination » de son allié, voyant en lui « l’un des hommes les plus influents de l’histoire de l’Italie ». « Silvio Berlusconi a marqué l’histoire de ce pays. Beaucoup l’ont aimé, beaucoup l’ont détesté: chacun aujourd’hui doit reconnaître que son impact sur la vie politique mais aussi économique, sportive et télévisuelle a été sans précédent », a réagi l’ancien Premier ministre et sénateur Matteo Renzi (centre), sur Facebook. « Aujourd’hui l’Italie pleure avec sa famille, ses proches, ses entreprises, son parti », a-t-il ajouté. « Le grand combattant s’en est allé », a tweeté le Premier ministre hongrois Viktor Orban. Après avoir débuté son ascension à Milan dans le BTP, l’entrepreneur doté d’un bagout à toute épreuve s’était lancé avec succès dans la télévision, inventant la TV paillettes des années 1980 qui fera sa fortune, lui permettant entre autres d’investir dans des clubs de foot, d’abord l’AC Milan puis l’AC Monza

Quelques minutes après l’annonce de son décès, le titre de son groupe MediaForEurope était en hausse de près de 10% à la Bourse de Milan, sur fond de spéculations sur l’avenir de son empire et d’éventuelles cessions de parts envisagées par ses héritiers. Fan de football, Silvio Berlusconi a présidé pendant 31 ans l’AC Milan, qui a remporté cinq fois la Ligue des champions sous son ère, avant de vendre en avril 2017 à des investisseurs chinois. En 1994, il crée Forza Italia, et à l’issue d’une campagne-éclair relayée par son empire médiatique, il devient chef du gouvernement avant d’être lâché par ses alliés sept mois plus tard. Il revient au pouvoir en 2001 pour cinq ans, un record depuis l’après-guerre. Battu d’un cheveu en 2006, il prend sa revanche deux ans plus tard, s’installant aux commandes pour la troisième fois. Mais en novembre 2011, il doit céder sous les huées les rênes d’une Italie en proie à une grave crise financière. Toujours sans héritier politique, il ressurgit en 2013 sur la scène politique en raflant près d’un tiers des voix aux législatives.

R.I. avec agences

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