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Tensions à l’APC d’Annaba : Le maire tien tête à ses opposants

Un climat de plus en plus tendu à l’Assemblée populaire d’Annaba, dont le président refuse de démissionner, malgré l’élargissement de l’opposition.

Bien que lâché par tous ses paires, notamment ceux des autres formations politiques à Annaba, le P/APC de la commune d’Annaba ne lâche pas prise et compte bien rester le maire de cette commune jusqu’à la fin de son mandat, ignorant les appels au départ émis par ses opposants, motivés par la situation de la commune. En effet, les membres de l’Assemblée populaire communale campent sur la position et continuent de revendiquer la démission du P/APC ainsi que l’ouverture d’une enquête sur ce qu’ils ont qualifié de « mauvaise gestion de la commune ». Ainsi, la tension entre le maire et les élus ne montre aucun signe d’apaisement, ce qui risque d’avoir un impact néfaste sur le développement de la ville. Le P/APC a, cependant, a affirmé qu’il ne démissionnerait pas de son poste et qu’il continuerait à exercer ses fonctions. Il a, également, fait savoir que personne n’a le droit de lui demander de démissionner et que la porte du dialogue et de la participation reste ouverte à tous ceux qui veulent travailler avec lui. Des propos qui ont envenimé et aggravé la situation déjà tendue, au sein de l’Assemblée qui est, déjà, partiellement bloquée depuis des mois. Plusieurs élus membres de l’assemblée populaire communale ont manifesté leurs craintes quant à l’impact négatif sur la ville, qui connaît déjà une détérioration de la situation environnementale et la prolifération du commerce informel ainsi que beaucoup d’autres problèmes et fléaux. En effet, lors de la cérémonie d’installation du nouveau wali Abdelkader Djellaoui, « La Sentinelle » a interpellé le maire sur la dégradation de l’environnement et l’anarchie galopante prévalant à travers toute la ville d’Annaba. Le maire a, comme à l’accoutumée, mis en relief les efforts qu’il déploie chaque jour pour le bien être de sa commune. Apostrophé sur le conflit l’opposant à ses adversaires, le P/APC a, et comme à chaque fois, fait état d’une opération de sabotage orchestrée par ceux qu’il a qualifiés d’’ennemis’’. Une réponse vague qui en dit long sur la profondeur de ce conflit. Certains élus parmi les opposants n’ont pas hésité à répondre à nos questions concernant ce revers contre leur chef de file. La réponse à l’unanimité a été « l’incompétence du P/APC ». « Nous n’avons aucun problème personnel avec le maire », nous dit-on. « L’inconvénient c’est sa gestion catastrophique et douteuse de la commune. Celle-ci réduite en un grand douar où cohabitent dégradation, anarchie, manque d’hygiène et le manque de développement entre autres », ajoutent-ils. Rappelons qu’envions deux tiers des membres du Conseil municipal d’Annaba ont manifesté leur opposition et refus catégorique quant au travail avec l’édile actuel, en raison de l’échec de la politique de développement de la municipalité. Les élus ont publié une déclaration officielle exprimant leur opposition absolue à la poursuite du travail sous la présidence de l’actuel P/APC, exprimant leur position unifiée pour plusieurs raisons, notamment l’échec de la politique de développement de la municipalité d’Annaba, la détérioration de la situation locale due à « sa mauvaise gestion », ainsi que la détérioration du secteur sportif et des infrastructures sportives. Les opposants ont également critiqué l’échec de la saison estivale en raison de la préparation insuffisante et de l’absence des moyens nécessaires. Ils ont, aussi, souligné que l’absence de préparation pour la rentrée scolaire mènerait à son échec, tout en critiquant le non-respect par le P/APC des normes de l’urbanisme dans la commune et l’échec de la contribution de la municipalité au secteur social. De leur côté, les députés ont attribué la situation chaotique prévalant dans la commune d’Annaba à l’incapacité du président de l’Assemblée à gérer efficacement la ville et à son « manque de compétence » pour administrer une municipalité de la taille d’Annaba. Ils ont également critiqué son parti pris, son refus de se référer aux comités de l’assemblée et son entêtement à ne pas répondre aux propositions de l’Exécutif local.

Sofia Chahine

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