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Réunion de l’Opep+ mercredi : Vers le maintien du statu quo

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés signataires de la Déclaration de coopération ne devrait apporter de changement à la politique actuelle en ce qui concerne l’offre de pétrole lors de la réunion ministérielle prévue mercredi prochain.

Les marchés auront, cette semaine, les regards tournés vers la réunion du Comité ministériel conjoint de suivi de l’accord Opep+ (JMMC), prévue mercredi en visioconférence. Sauf surprise, cette réunion ne devrait pas introduire de changement en ce qui concerne la politique de l’offre adoptée par l’Opep+ en octobre 2022. C’est du moins ce qu’ont indiqué des sources de l’Opep à l’agence de presse britannique Reuters.

Selon l’agence Reuters, quatre sourcesanonymes de l’OPEP+ ont déclaré que le JMMC n’apporterait probablement aucun changement à la politique actuelle lors de la réunion de mercredi. « Rien n’a été discuté. Il s’agira probablement d’une réunion normale qui mettra l’accent sur l’accord de l’OPEP+ », a déclaré l’une des sources. Selon la même source, l’accent sera mis sur une mise à jour attendue des plans de l’Arabie saoudite et de la Russie concernant leurs réductions volontaires. Le 5 septembre, les deux plus grands producteurs de l’Opep+ ont prolongé les réductions de 1,3 million de barils par jour jusqu’à la fin de l’année et ont déclaré qu’ils réexamineraient les décisions de réduction tous les mois.

Compte tenu de la remontée des cours du pétrole, certains analystes estiment qu’il est de plus en plus probable que les réductions volontaires de l’Arabie saoudite soient réduites. D’autres s’attendent à ce que les réductions soient prolongées jusqu’en 2024. Le ministre saoudien de l’énergie, le prince Abdulaziz bin Salman, qui préside le JMMC, a déclaré au début du mois que les réductions de l’OPEP+ étaient nécessaires pour stabiliser le marché et qu’il n’y a pas de prix ciblés. Il est utile de rappeler dans ce contexte que l’Opep+ a décidé l’année dernière de réduire l’offre de pétrole de 2 millions de barils/ jour. Une décision qui a été suivie au mois d’avril dernier par  l’initiative prise par plusieurs membres de l’alliance de procéder à des coupes volontaires de la production d’un volume global de 1,16 million barils/ jour dont 500.000 barils/ jour pour l’Arabie saoudite à elle seule. Ryad a par la suite décidé de porter cette réduction volontaire à un million de barils/ jour à partir du mois de juillet, tandis que la Russie a annoncé la réduction de ses exportations de brut de 300.000 barils/jour dès le mois d’août et ce jusqu’à la fin de l’année. Des restrictions qui ont permis de redresser les cours du brut après que ces derniers furent sous la pression à la baisse en raison des incertitudes persistantes concernant les prévisions de l’économie mondiale.

Sur les marchés, les cours du pétrole ont fini en baisse vendredi. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre, dont c’était le dernier jour de cotation, s’est effrité de 0,07%, pour clôturer à 95,31 dollars. Le West Texas Intermediate (WTI) américain de même échéance a lui cédé 1,00%, à 90,79 dollars.

Vendredi correspondait à la dernière séance du trimestre, période qui voit souvent des ajustements de portefeuilles, et était aussi la dernière journée de cotation du contrat de novembre pour le Brent.

« Mais les fondamentaux n’ont pas changé », a estimé Stephen Schork, « et je pense toujours qu’on pourrait passer les 100 dollars d’ici la fin de l’année. » Par ailleurs, selon des données analysées par l’agence Bloomberg, la Russie prévoit de ne pas exporter de gazole en octobre, hormis à destination de quatre anciennes républiques soviétiques. Le gouvernement russe avait annoncé, la semaine dernière, la suspension de ses exportations de gazole et d’essence jusqu’à nouvel ordre, quelques exceptions mises à part. Vendredi, le prix de gros du gazole américain pour livraison à New York a pris 1,58% et le mazout, 1,02%. En trois jours, le diesel a pris plus de 4%. La contraction de l’offre de gazole intervient à une période où la demande tend traditionnellement à repartir, avec les récoltes de maïs et de soja aux États-Unis mais aussi à l’approche de l’hiver. « Si on a une vague de froid en octobre ou novembre, cela peut vraiment bousculer le marché », a prévenu Stephen Schork.

Sabrina Aziouez

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