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Indemnisations pour les dégâts causés par les pluies du mois de juin : Les céréaliculteurs contestent

Une réunion est prévue la semaine prochaine au Premier ministère avec les présidents des chambres des wilayas concernées, les secrétaires généraux de l’Union Nationale des Paysans Algériens (UNPA) et les représentants des agriculteurs pour discuter de la problématique des indemnisations liées au pertes causées par les aléas climatiques que les céréaliculteurs jugent insuffisantes.

Plus de 700 agriculteurs des wilayas d’Annaba et d’El-Tarf ont affiché leur mécontentement, quant au montant de l’indemnité versée pour compenser les pertes subies en raison des pluies de juin qui ont affecté leurs récoltes. Un sit-in a ainsi été organisé par les agriculteurs des wilayas d’Annaba et d’El Tarf, devant l’entrée du siège de l’Office Algérien Interprofessionnel des Céréales (OAIC) à El-Hadjar. Une action motivée par le montant de l’indemnisation jugé inadéquat avec les pertes occasionnées aux récoltes céréalières, par les dernières précipitations des mois de mai et juin. Les contestataires ont qualifié de dérisoire le montant de l’indemnisation fixé par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, à hauteur de 4000 DA par hectare. Selon un représentant des agriculteurs contestataires et membre du conseil, ce prix est insignifiant par rapport aux pertes que les fellahs ont subies cet été. Notre interlocuteur a mentionné à titre d’exemple que pour dix hectares, l’agriculteur se verrait verser 40.000 DA et pour cent hectares, ce serait 400.000 DA. Une indemnisation à 6.000 DA/ hectare est jugée plus ou moins raisonnable. Autre fait embarrassant soulevé par le même interlocuteur, les primes des multiplicateurs de semences qui n’ont pas été versées depuis l’année dernière. A cela s’ajoutent les primes liées à la production de pois chiches qui n’ont pas été versées depuis trois ans. Ce qui serait probablement liée au fait que les services agricoles ont pris en charge les procédures administratives concernant le versement de ces primes, habituellement gérées par la Coopérative des Céréales et Légumes Secs (CCLS). Rappelons que ces mêmes agriculteurs spécialisés dans la céréaliculture, ont organisé, en juillet dernier, un mouvement de protestation pour contester la décision de refus de réceptionner le blé par les services la CCLS d’El-Hadjar. Un refus motivé par la présence de moisissures et de la germination du blé, rendant les récoltes impropres à la consommation humaine. Ces problèmes sont le résultat, rappelons-le, des fortes chutes de pluies survenues en mai et juin, suivie des fortes chaleurs. Ces conditions climatiques exceptionnelles dûes au dérèglement climatique, ont fortement impacté le secteur de l’agriculture, la filière céréalière notamment, le blé. Les rendements ont drastiquement baissé, enregistrant une moyenne de 10 à 12 quintaux par hectare, au lieu des 35 quintaux habituels. Selon les précisions apportées par certains agriculteurs, un hectare travaillé pendant tout le cycle de sa location, comprenant les opérations de labours, de traitements et jusqu’à l’opération de moisson et le battage, coûte en moyenne 16 millions de centimes. Toujours selon les mêmes interlocuteurs, les pertes enregistrées cette année pour la filière des céréales dans les wilayas d’El Tarf, Annaba, Guelma et Skikda s’élèvent à 700.000 quintaux, dont 218.000 rien qu’à El Tarf. Quant aux indemnisations, en plus de 4.000 DA, des engrais et des intrants seront distribués gratuitement aux agriculteurs de céréales. Par ailleurs, il est prévu la tenue, la semaine prochaine d’une réunion au Premier ministère avec les présidents des chambres des wilayas concernées, les secrétaires généraux de l’Union Nationale des Paysans Algériens(UNPA) et les représentants des agriculteurs pour discuter du problème et trouver une solution, voire un éventuel consensus.

Sofia Chahine

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