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Cour pénale internationale : Une enquête sur les événements à Ghaza et en Cisjordanie occupée

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a indiqué dimanche au Caire qu’ »empêcher l’accès de l’aide humanitaire » vers la bande de Ghaza pourrait constituer un « crime ». « A Rafah, j’ai vu des camions bloqués, remplis de biens et d’aide humanitaire, loin des bouches affamées et des blessures » des habitants de Ghaza, a affirmé M. Khan. Depuis le 9 octobre, l’occupant sioniste impose un « siège total » à Ghaza, interrompant les approvisionnements en eau, électricité et nourriture, alors que le territoire était déjà soumis à un blocus total. Khan a également déclaré « enquêter sur les événements en cours à Ghaza et en Cisjordanie » occupée dans le cadre de l’enquête officielle de la CPI ouverte en 2021 sur les Territoires Palestiniens occupés.  En Cisjordanie occupée, plus de 100 Palestiniens sont tombés en martyrs, assassinés par des colons et lors d’opérations de l’armée d’occupation sioniste depuis le 7 octobre. Plus de 8.000 personnes, majoritairement des civils, sont tombés en martyrs à Ghaza dans les bombardements de l’armée sioniste, d’après le ministère de la Santé palestinien.  La CPI est la seule juridiction internationale indépendante qui mène des enquêtes sur les crimes de génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité. L’entité sioniste, qui n’est pas membre de la CPI, a refusé de coopérer à l’enquête. Notons que 33 camions d’aide humanitaire sont entrés à Ghaza dimanche via le point de passage de Rafah à la frontière avec l’Egypte, a indiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). Il s’agit du convoi le plus important à pénétrer dans le territoire palestinien assiégé depuis la reprise limitée de l’acheminement de l’aide humanitaire, le 21 octobre, a précisé le Bureau onusien. « Bien que cette augmentation soit bienvenue, un volume d’aide beaucoup plus important est nécessaire sur une base régulière afin d’éviter une nouvelle détérioration de la situation humanitaire désastreuse, y compris des troubles civils », a indiqué OCHA dans son rapport quotidien. « L’entrée de toute urgence de carburant pour faire fonctionner les équipements médicaux et les installations d’eau et d’assainissement est particulièrement nécessaire », poursuit le rapport. Au total, 117 camions d’aide humanitaire ont pu entrer à Ghaza depuis le 21 octobre, a précisé l’OCHA, une majorité d’entre eux  70 contenant du matériel médical. 60 contenaient de la nourriture et des produits nutritionnels, et 13 camions de l’eau et des équipements sanitaires. Avant le siège, quelque 500 camions transportant de l’aide et d’autres marchandises entraient chaque jour dans la bande de Ghaza.

De son côté, la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP) a appelé hier a communauté internationale à travailler « sans relâche » à la cessation immédiate de l’agression sioniste à Ghaza et en Cisjordanie occupée et à la mise en place d’un couloir humanitaire pour fournir une assistance au peuple palestinien. Réunie à l’occasion de sa 77e session ordinaire qui se tient à Arusha (Tanzanie) du 20 octobre au 9 novembre, la CADHP a dit suivre avec « préoccupation » la situation humanitaire dans la bande de Ghaza et ses « conséquences négatives » sur les populations de la région. L’instance africaine a exprimé sa préoccupation concernant des informations sur « l’existence de citoyens de plusieurs Etats parties à la Charte, parmi les victimes à Ghaza, y compris des femmes, des enfants et des personnes âgées, l’existence de citoyens des Etats parties à la Charte, parmi ceux qui ne sont pas en mesure de quitter le territoire, et des menaces de déportation d’une partie de la population de Ghaza vers le territoire de la République arabe d’Egypte ». La Commission est préoccupée également par le « refus de l’acheminement de l’aide humanitaire à la bande de Ghaza, qui reste actuellement bloquée en Egypte ».  La CADHP tient à souligner que toute crise affectant la bande de Ghaza, un territoire qui a une frontière terrestre avec l’Egypte, un Etat partie à la Charte africaine, « aurait inévitablement des répercussions négatives sur le continent africain ».   

R.N.

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