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Ghaza, l’enfer sur terre !

L’occupation israélienne aurait commencé à inonder les tunnels sous la Bande de Ghaza avec de l’eau de mer. Un acte criminel que l’entité sioniste tente de présenter comme une action de guerre, mais qu’en réalité détruira l’enclave palestinienne et la rendra inhabitable pour les prochaines décennies. Un énième acte destiné à faire de Ghaza une zone dépeuplée, un cimetière.

Les crimes de l’occupation se multiplient et se diversifient. Malgré le vote par l’Assemblée générale des Nations Unies d’une résolution qui impose le cessez-le-feu à Ghaza, l’occupation poursuit le carnage. Au-delà des assassinats, du pilonnage de la bande de Ghaza et de l’extermination de sa population en la privant de nourriture et de soins, de la colonisation, de l’Apartheid et des arrestations arbitraires aussi en Cisjordanie occupée, l’entité sioniste, obnubilée par sa quête de détruire toute idée de Palestine, cherche à détruire définitivement la Bande de Ghaza et à la rendre inhabitable, non seulement en rasant ses infrastructures, mais aussi en inondant son sous-sol. Selon le Wall Street Journal, l’armée d’occupation « a commencé à déverser de l’eau de mer dans le vaste complexe de tunnels du Hamas à Ghaza ». Une opération qui n’en serait qu’à ses débuts a précisé hier le média américain. Pour l’expert palestinien en environnement, Abdul Rahman Tamimi a indiqué hier l’inondation des tunnels avec de l’eau de mer « fera de la bande une zone inhabitable pendant 100 ans ». Dans entretien avec l’agence de presse turque Anadolu, Abdul Rahman Al-Tamimi, directeur du Groupe des hydrologues palestiniens a expliqué que l’inondation des tunnels  » entraînera de multiples catastrophes environnementales, dont la première est la contamination des eaux souterraines déjà polluées, et l’accumulation de sel tuera considérablement le sol et provoquer sa dissolution, ce qui entraînera des effondrements du sol, ce qui signifie également la démolition de milliers de maisons palestiniennes dans la bande de Ghaza, densément peuplée ». Al-Tamimi a souligné que si l’eau et le sol sont pollués, les gens seront piégés dans toutes les formes de pollution, y compris l’eau potable et les produits agricoles, ce qui entraînera des impacts environnementaux sur la santé. « La bande de Gaza deviendrait une zone dépeuplée, et il faudrait environ 100 ans pour se débarrasser des effets environnementaux de cette guerre. Israël détruit l’environnement dans l’enclave. La guerre en cours contre Ghaza a des effets mortels sur l’environnement. De nombreux métaux résultant des déchets solides, et d’autres résultant des bombes au phosphore et des bombes explosives qu’Israël largue sur la bande de Gaza, se décomposent et se combinent avec d’autres. les métaux deviennent ainsi encore plus dangereux pour l’environnement, les humains et l’eau à Gaza », a-t-il expliqué. L’expert a signalé que toutes sortes de catastrophes sont attendues à Gaza en raison de la pollution de l’eau, de l’air et du sol, en plus des cadavres et des grandes quantités de matières explosives qui ont été jetées sur la bande.

Il est utile de rappeler dans ce contexte que le nombre de martyrs dans les agressions sionistes contre la bande de Ghaza et la Cisjordanie occupée s’est élevé à 18 682 et celui des blessés à 50 000, selon le dernier bilan du ministère  palestinien de la Santé. Les forces d’occupation sionistes ont pris d’assaut l’hôpital Kamal Adwan à Beit Lahia, arrêté son directeur, transféré environ 70 membres du personnel médical vers un lieu inconnu, selon des sources palestiniennes. Le ministère a expliqué que des maladies se sont propagées à Ghaza en raison de la surpopulation au niveau des hôpitaux. 360 000 cas de maladies infectieuses ont été enregistrées dans les refuges au sud, selon le ministère de la Santé qui estime que le nombre réel des cas pourrait être plus élevé.231 attaques contre des établissements de santé ont été enregistrées depuis le début de l’agression, endommageant 60 établissements de santé et 76 ambulances, et la grave pénurie de fournitures et de carburant n’a laissé que 11 hôpitaux sur 36 partiellement fonctionnels.Les forces d’occupation sionistes ont directement ciblé environ 41 installations appartenant à l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés (UNRWA), tandis que 60 autres installations ont subi des dommages collatéraux.

Par ailleurs le ministère de la Santé a mis en garde contre la catastrophe que représente l’épuisement total des vaccins infantiles, qui aura des répercussions sanitaires désastreuses sur la santé des enfants.Il a souligné que les efforts déployés pour vacciner les enfants sont minimes, puisque depuis le 4 novembre dernier, 12 000 enfants ont été vaccinés uniquement dans les refuges de l’UNRWA. Le Représentant de l’OMS dans le territoire palestinien occupé, Richard Peeperkorn,  a souligné que les besoins humanitaires sont très élevés dans le nord dévasté de Ghaza. Il a précisé que l’ampleur des déplacements dans la bande de Ghaza – où quelque 1,9 million de Palestiniens, soit la grande majorité de la population, ont été forcés de quitter leurs maisons – et les conditions dans les abris surpeuplés ont entraîné une augmentation massive des maladies, avec 60.000 cas de diarrhée chez les enfants de moins de cinq ans et plus de 160.000 cas d’infections respiratoires aiguës signalés, notant aussi la hausse des cas de gale, des éruptions cutanées, de varicelle et même la méningite, ainsi que les traumatismes graves et les blessures à la colonne vertébrale.

L’ONU a averti pour sa part que la situation humanitaire dans la bande de Ghaza est « au-delà de toute rupture ». « C’est tellement précaire (…) Je ne sais pas si vous pouvez me donner un meilleur mot que précaire, extrêmement précaire », a dit aux journalistes à Genève Volker Türk, Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme. « Les dirigeants humanitaires craignent que le territoire assiégé par les forces d’occupation sionistes ne soit bientôt submergé par la maladie et la famine. »Il y a un appel clair pour que tout le monde et les institutions internationales qui s’occupent de ce problème prennent cela très au sérieux », a déclaré M. Türk.

Lyes Saïdi

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