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Des cadres du port d’Annaba auditionnés

L’affaire a trait à un marché attribué par l’Entreprise portuaire d’Annaba à l’entreprise publique ALTRO.

Les services de la brigade économique et financière près la sûreté de wilaya d’Annaba ont convoqué, jeudi dernier, des directeurs et des cadres de l’entreprise portuaire d’Annaba, afin d’être écoutés, dans  une affaire liée à des soupçons de dilapidation de deniers publics et de violation de la législation et du code des marchés publics, apprend-on de source sécuritaire. 

L’affaire remonte à 2015 lorsque l’entreprise publique ALTRO a décroché le marché du projet d’aménagement de l’espace réservé au placement des conteneurs dans le port d’Annaba. Ce marché d’un montant de 6 milliards de centimes, n’a jamais été réceptionné et avait été abandonné, deux mois après son lancement. En revanche,  aucune mesure judiciaire n’a été engagée par l’entreprise portuaire d’Annaba  à l’encontre de l’entreprise ALTRO, selon le cahier des charges qui stipule qu’en cas d’arrêt ou  abandon des travaux, trois mises en demeures doivent être notifiées l’entreprise, avant de procéder au retrait du projet, pour non-respect des engagements et des décisions. L’affaire est restée en suspens jusqu’en 2022, mais le hic, c’est que l’établissement  portuaire a renouvelé le projet et l’a attribué à la même entreprise avec un avenant et des travaux supplémentaires. Le projet a été réévalué à 17 milliards de centimes, ce qui constitue une violation du code des marchés. Celui-ci stipule que l’avenant dépasse un taux de 20% du marché initial, la publication d’un nouvel appel d’offres est nécessaire. Or, et selon les informations apportées par notre source sur le dossier, l’avenant a dépassé les 120% du marché initial, ce qui représente un prix qui se situe en dehors de la fourchette de valeur légalement applicable et en violation de la législation, soulignant que l’entreprise a achevé le projet et perçu les créances convenues avec l’établissement portuaire d’Annaba. Le dossier est parvenu aux instances de justice. D’où l’ouverture d’une enquête approfondie par la brigade économique de la sûreté d’Annaba,  avec des directeurs et cadres de l’entreprise portuaire, dont la Direction Commerciale et les services fonciers. Selon nos sources, les investigations vont s’étendre  à d’anciens responsables, dont l’ex-directeur général et à son prédécesseur.  Il est à noter que dans le cadre de la confidentialité de l’enquête, nos sources se sont abstenues de donner plus d’informations sur cette affaire. En attendant, il est utile de rappeler qu’en juin 2023, une commission d’audit et d’inspection a été dépêchée par le ministère des Transports au port d’Annaba, dans le cadre d’enquêtes approfondies sur les biens de l’ancien directeur général du port. Ce dernier avait été, rappelons-le, relevé de ses fonctions, suite aux rapports parvenus aux autorités supérieures. Composée de deux inspecteurs du ministère des Transports, la commission a examiné plusieurs dossiers, dont les contraintes entravant l’activité des opérateurs économiques. Ces derniers, dont la plupart ont mis le cap sur Skikda. Une situation qui a occasionné, rappelons-le, une baisse de 50% des activités commerciales du  port d’Annaba. Un état accentué par de nombreux problèmes, dont entre autres, l’état du poste à quai et les conflits au sein de l’institution au cours de la période 2020 /2023. Une période sur laquelle la commission est revenue et examiné le processus de gestion du département financier et comptable, du département de recouvrement et le mode de conclusion des contrats et des activités. Les membres de la commission ont  également rencontré de nombreux chefs de services, ceux notamment concernés par l’emploi à la direction des ressources humaines.  À suivre…

Sofia Chahine

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