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Le Premier ministre prend part au Sommet du l’UA sur la Libye : Consacrer le processus de réconciliation

Le Premier ministre, Nadir Larbaoui, doit prendre part, aujourd’hui à Brazzaville, en qualité de représentant du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à la 10e session du Sommet des chefs d’Etat des pays membres du Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye. Une réunion qui intervient à quelques semaines de la Conférence nationale inclusive pour la réconciliation nationale, prévue le 

28 avril à Syrte.

Pour l’Algérie, le sommet de Brazzaville revêt une importance particulière et entend contribuer à sa réussite en prévision de la conférence de réconciliation en Libye. Il faut dire que l’Algérie a toujours plaidé pour une solution libo-libyenne assise sur le dialogue politique, la réconciliation nationale et l’organisation d’élections pour doter la Libye d’institutions légitimes et mettre fin à la crise qui déchire le pays depuis maintenant 13 ans. Une position qui a d’ailleurs été réaffirmée par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, lors de la visite qu’il a effectuée samedi à Tripoli. Sur place, le chef de la diplomatie algérienne a réitéré « la disposition de l’Algérie à contribuer, de par sa position au sein du Conseil de sécurité, à défendre les préoccupations et les priorités des frères libyens, en vue d’accélérer la réalisation d’une solution libo-libyenne à même de mettre fin définitivement à la crise ». La visite de M. Attaf à Tripoli consacre d’ailleurs le souci du président de la République œuvrer à la consolidation des liens de fraternité, de solidarité et de coopération entre l’Algérie et la Libye et à la préservation et au renforcement des traditions de concertation et de coordination, au mieux des intérêts des deux pays et peuples frères et pour la stabilité de la région tout entière.

La crise en Libye a d’ailleurs fait l’objet d’échanges entre l’Algérie et la République démocratique du Congo en amont de la réunion de l’UA. Le président de la République a reçu, rappelle-t-on, le ministre congolais des Affaires étrangères, de la Francophonie et des Congolais à l’étranger, Jean-Claude Gakosso, à la mi-janver. Celui-ci avait affirmé dans une déclaration à la presse à l’issue de l’audience que « le dossier libyen est complexe. Les Algériens sont les mieux placés pour le savoir. L’Algérie est une puissance centrale dans la région avec l’une des frontières les plus longues avec ce pays ».

Notons que ce sommet « crucial » verra la participation de chefs des Etats voisins de la Libye ou leurs représentants, de délégations de plusieurs organisations et pays influents pour le dossier libyen, ainsi que d’acteurs libyens dont le Conseil présidentiel libyen, le Gouvernement d’union nationale et la Chambre des représentants. Ces derniers mois, la Libye a été le théâtre d’un mouvement politique sans précédent, reflété par des réunions préparatoires marathoniennes considérées comme la pierre angulaire à même de garantir la tenue de la Conférence unificatrice prévue à la fin du mois d’avril, de laquelle découlera « une Charte nationale » traitant des questions juridiques, constitutionnelles et exécutives.

Partant du principe de « solutions africaines aux problèmes africains » et de « la stabilité de l’Afrique par la stabilité de la Libye », l’UA mène des efforts inlassables pour parvenir à un terrain d’entente conduisant à une réconciliation inclusive mettant fin à des années d’impasse politique et accordant au peuple libyen le droit de choisir ses gouvernants à travers l’organisation d’élections préalablement prévues en décembre 2021, avant d’être reportées sine die en raison de divergences sur certaines questions.

Lors de la réunion de haut niveau de l’UA sur la Libye l’année dernière à Addis-Abeba, le président de la République a insisté sur l’impératif de relancer le processus de règlement pacifique à la crise que traverse la Libye, au vu des répercussions graves sur la sécurité et la stabilité des pays voisins et de la région du Sahel.Le président de la République avait assuré la disponibilité de l’Algérie à  contribuer à l’aboutissement du processus de réconciliation nationale libyenne, en collaboration avec l’UA pour parvenir à un terrain d’entente renforçant l’unité national interne, à même de permettre à la Libye de recouvrer la place qui lui sied sur la scène internationale.L’expérience algérienne en matière de réconciliation nationale a été, hautement, saluée par les autorités libyennes et de nombreux acteurs influents dans ce dossier, en tête desquels le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la Libye et chef de la mission d’appui des nations unies en Lybie (MANUL), Abdoulaye Bathily, qui avait souligné que « l’expérience de l’Algérie en matière de réconciliation nationale et sa qualité de membre au Comité africain, sont deux points très bénéfiques pour le règlement de la crise en Libye », soulignant l’importance de tirer profit de cette expérience pour surmonter la crise que vivent les Libyens depuis plusieurs années. Dans une précédente déclaration à l’APS, la porte-parole du Conseil présidentiel libyen, Najwa Wahiba avait affirmé que le rôle de l’Algérie « est extrêmement important » dans la réalisation de la réconciliation nationale dans le pays, mettant en avant l’expérience de l’Algérie et son capital historique positif envers la Libye.Abondant dans le même sens, le vice-président du Conseil présidentiel libyen chargé du dossier de la réconciliation nationale, M. Abdallah al-Lafi, a salué l’expérience algérienne en matière de réconciliation nationale, ajoutant qu’il s’agissait de l’expérience la plus proche du cas de la Libye.

L’Algérie avait abrité en 2021 une réunion des ministres des affaires des pays voisins de la Lybie (Algérie, Tunisie,Egypte,Tchad, Soudan, Niger), pour l’établissement d’une coordination et d’un dialogue entre ces pays et les acteurs internationaux, en vue d’accompagner les Libyens dans leurs efforts de réactivation du processus de règlement politique, à travers un dialogue inclusif entre les différents acteurs sur la scène politique libyenne. Les participants avaient, alors, exhorté les belligérants libyens à respecter le cessez-le-feu et à s’inscrire dans le processus de dialogue politique, sous les auspices des Nations-Unies, avec le concours de l’Union Africaine et des pays du voisinage, en vue de parvenir à un règlement global de la crise loin de toute ingérence étrangère.

Hocine Fadheli

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