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 El Kalitoussa : Où sont passés les services publics ?

Dépourvu de tous services publics et de commodités, le nouveau pôle urbain d’El Kalitoussa demeure dépendant de prestations de services qu’assurent les services publics de la commune de Berrahal.

Hormis le transport public assuré par des fourgonnettes, les 40.000 habitants du nouveau centre urbain d’El Kalitoussa subissent le manque criard d’établissements publics, pouvant assurer le minimum de prestations nécessaire au quotidien. Les habitants de cette zone, située à l’extrême sud de la wilaya d’Annaba, qui ont bénéficié de logements sociaux dans le cadre de l’irradiation de l’habitat précaire, se sont retrouvés à occuperdes cités dortoirs. Une situation retenue à l’actif de l’absence totale d’infrastructures publiques, tels les bureaux de postes ou encore un service pour s’acquitter des factures d’eau, d’électricité et de loyers. Outre cela, c’est également l’absence de couverture du réseau téléphonique et d’internet dans certaines cités, et la mauvaise couverture pour d’autres qui causent des désagréments. En dépit de toutes les correspondances adressées à Algérie Télécom, pour assurer la prestation de ce service public, aucune suite n’a été donnée à ce jour. À cela s’ajoute, en plus, le défaut d’espace de commerces, notamment pour la vente de fruits et légumes. À défaut de la présence de marchés de proximité, les marchands ambulants en profitent pour saigner à blanc des ménages, avec des prix fortement inaccessibles. Un désagrément qui contraint au quotidien les habitants à se déplacer à Berrahal centre pour faire leurs emplettes et s’approvisionner en produits de première nécessité. Même si quelques commerces existent, ils sont pour plupart versés dans la vente entre autres de meubles, de vaisselles et de la menuiserie métallique ainsi que les matériaux de construction. Le déplacement en masse des habitants en quête d’approvisionnements en produits alimentaires et de prestations de services les plus basiques, n’a malheureusement pas attiré l’attention des responsables locaux. Cette indifférence quant à cette situation insoutenable pour les habitants d’El Kalitoussa a donné l’occasion aux opportunistes, autant parmi les transporteurs que les vendeurs de produits de consommations, pour s’enrichir sur le dos des ménages. Les uns, les transporteurs clandestins en l’occurrence, en l’absence de transport public, imposent leur diktat avec des prix exorbitants atteignant, par moment entre 800 et 1200 DA, la course. Les commerçants indélicats, de leur côté, ont trouvé en cette situation fâcheuse pour les habitants ; une aubaine pour s’adonner à la spéculation, en particulier en l’absence du contrôle des services spécialisés de la direction du commerce (DCP). Les jeunes passent leur temps collé aux murs des immeubles avec comme seul moyen de distraction, les portables. Les potaches quant à eux, s’offrent des aires de jeux de fortune, parmi les tas de gravats, abandonnés par les entreprises de constructions ici et là. Selon certains interlocuteurs parmi les occupants de ce pôle urbain, le sentiment est que ce dernier est devenu « une zone d’ombre ». Aujourd’hui, la balle est dans le camp des responsables locaux de la wilaya d’Annaba, interpellés à juste titre pour prendre en charge des doléances des citoyens.

Sofia Chahine

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