L’entité sioniste intensifie sa politique de famine collective : L’ONU lance une alerte au génocide à Ghaza
La situation humanitaire dans la bande de Ghaza s’aggrave dangereusement alors que l’entité sioniste intensifie sa politique délibérée d’étranglement de l’enclave palestinienne et use et abuse de l’arme de la famine contre la population palestinienne. Pour le neuvième jour consécutif, les points de passage de Karam Abu Salem et de Beit Hanoun demeurent fermés, bloquant totalement l’acheminement de l’aide humanitaire vers une population déjà exsangue après des mois de privations. Cette stratégie de la famine collective a poussé la rapporteuse spéciale de l’ONU sur les droits de l’Homme dans les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, à tirer la sonnette d’alarme la plus grave qui soit : celle d’un génocide en cours. « ALERTE GENOCIDE ! La coupure par (l’entité sioniste) de l’approvisionnement en électricité à Ghaza, signifie, entre autres, l’absence de station de dessalement fonctionnelles, donc l’absence d’eau potable », a écrit Francesca Albanese sur les réseaux sociaux ce dimanche. La rapporteuse spéciale de l’ONU n’a pas mâché ses mots quant à la responsabilité de la communauté internationale face à cette catastrophe : « Ne pas imposer de sanctions et d’embargo contre (l’entité sioniste) signifie, entre autres, l’aider et l’assister à commettre l’un des génocides les plus évitables de notre histoire ».
Pour le mouvement de résistance palestinien Hamas, cette nouvelle escalade s’inscrit dans une stratégie plus large de punition collective. Dans un communiqué publié lundi, l’organisation a qualifié la décision de couper l’électricité de « crime de guerre à part entière ». Le Hamas a souligné que « couper complètement l’électricité à Ghaza après l’avoir privée de nourriture, de médicaments et d’eau, est une tentative désespérée (de l’occupation sioniste) de faire pression sur le peuple (palestinien) et sa résistance à travers une politique de chantage inacceptable ». Le mouvement a ajouté que cette persistance de l’entité sioniste dans ses décisions de « couper l’électricité, de fermer les points de passage, d’arrêter l’aide, les secours et le carburant, et d’affamer le peuple palestinien, s’inscrit dans le cadre de la poursuite par l’occupant de sa politique de ‘punition collective' ».
L’ONU, par la voix du porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, Thameen Al-Khitan, a également condamné fermement ces pratiques. « La décision de l’entité sioniste de suspendre complètement l’entrée de toute aide à Ghaza est une mesure inacceptable et confirme la violation de cette dernière de ses obligations en vertu du droit international », a-t-il déclaré lundi. Il a par ailleurs rappelé que l’entité sioniste, « en tant que puissance occupante, est obligée de fournir toutes les capacités nécessaires pour assurer l’arrivée de nourriture et de fournitures médicales à la population de Ghaza, en plus de sécuriser le système de santé ». Face à l’urgence de la situation, le responsable onusien a lancé un appel pressant à la communauté internationale, l’exhortant « à agir vite en vue de ne pas permettre à la faim de se propager à nouveau à Ghaza ».
Ce cri d’alarme trouve un écho au sein même des instances européennes, pourtant traditionnellement alignées sur les positions de l’entité sioniste. L’Allemagne, par la voix de Kathrin Deschauer, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a exprimé lundi sa préoccupation face à cette escalade délibérée. « Comme les blocages persistent déjà depuis 9 jours, la nourriture risque à nouveau de manquer », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse, appelant l’entité sioniste à « lever immédiatement les restrictions d’acheminement vers Ghaza de toutes les formes d’aide humanitaire ». Elle a également souligné que l’Allemagne est « extrêmement préoccupée par la coupure, désormais effective, de l’approvisionnement en électricité, qui est nécessaire notamment pour le fonctionnement de l’usine de dessalement », rappelant explicitement que « l’octroi ou le refus de l’accès humanitaire n’est pas un moyen de pression légitime ».
Militarisation de la famine
Plus de 30 experts indépendants de l’ONU ont pour leur part dénoncé la « militarisation de la famine » mise en œuvre par l’entité sioniste à Ghaza. Dans un communiqué collectif adressé au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, ils ont affirmé que l’entité sioniste « reprend la militarisation de la famine » dans la bande de Ghaza « en décidant de rompre » l’accord de cessez-le-feu et de bloquer l’entrée de l’aide humanitaire. « Nous sommes alarmés par la décision de (l’entité sioniste) de suspendre une fois de plus l’entrée dans la bande de Ghaza de tous les biens et fournitures, y compris l’aide humanitaire vitale », ont-ils souligné, rappelant que l’occupant « est toujours tenu de garantir une alimentation suffisante, des fournitures médicales et d’autres services de secours ». Cette politique d’étranglement ne se limite pas à Ghaza. En Cisjordanie occupée, l’armée sioniste mène depuis plusieurs semaines des opérations de grande ampleur, notamment à Tulkarem et Jénine, faisant craindre une extension du génocide en cours à Ghaza. L’Office des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme concernant ces opérations qui « provoquent le plus grand déplacement de population depuis la guerre de 1967 ». Selon l’UNRWA, « au moins 40.000 Palestiniens ont été contraints de quitter leur foyer » en raison de ces agressions. Face à cette offensive généralisée contre le peuple palestinien, le Hamas a réaffirmé sa détermination à résister. « Les pratiques de l’occupation constituent une violation flagrante des accords signés et une transgression de toutes les lois et règles humanitaires » et « confirment une nouvelle fois que l’occupation ne respecte pas ses obligations », a souligné le mouvement dans son communiqué. Il a également mis en garde l’entité sioniste contre la poursuite de ces crimes, affirmant que le peuple palestinien et sa résistance « ne se soumettront pas à ces pressions » et « continueront à tenir bon jusqu’à ce que la liberté et la victoire soient obtenues ». Il convient de rappeler qu’un cessez-le-feu est théoriquement en vigueur à Ghaza depuis le 19 janvier dernier, mais que les conditions humanitaires n’ont cessé de se dégrader. La fermeture des points de passage, l’arrêt de l’acheminement de l’aide, la coupure de l’électricité et l’interruption du fonctionnement des usines de dessalement constituent une violation caractérisée de ce cessez-le-feu et du droit international humanitaire le plus élémentaire. La communauté internationale doit désormais faire face à ses responsabilités. Comme l’a rappelé avec force Francesca Albanese, ne pas agir contre l’entité sioniste revient à « l’aider et l’assister à commettre l’un des génocides les plus évitables de notre histoire ». Le bilan humain de l’agression génocidaire sioniste contre Ghaza depuis octobre 2023 s’élève déjà à plus de 48.000 martyrs, en majorité des femmes et des enfants.
Lyes Saïdi