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Selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm : Les USA visent militairement l’Afrique et le Moyen-Orient

Un récent rapport de l’Institut de recherche sur la paix de Stockholm accable l’attitude va-t-en guerre de l’Oncle Sam. Si le rapport rappelle que le budget d’armement USA représente à lui seul 40% des dépenses d’armement mondial, il pointe du doigt un ciblage systématique de l’Afrique et du Moyen-Orient. Depuis la fin de la Guerre froide et à la faveur de la chute du bloc soviétique, les USA n’ont pas dissimulé leurs convoitises et leurs ambitions militaires en Afrique et au Moyen-Orient. Telles sont les conclusions de l’étude élaborée par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm. Il s’agit d’une première étude majeure de ce type, le document intitulé «Introducing the Military Intervention Project: A New Dataset on US Military Interventions, 1776-2019, qui révèle également que «l’ère post 11 septembre 2001 a engendré des «niveaux d’hostilité plus élevés» et que les aventures militaires américaines « se sont fortement banalisées». Cette nouvelle étude est couronnée par une conclusion faisant état que «les interventions militaires américaines ciblent de plus en plus le Moyen-Orient et l’Afrique, représentant près d’un quart des campagnes du pays à travers son histoire». Ladite retrace «les velléités» militaires américaines remontant à la création des USA en 1776 jusqu’en 2019. «Les États-Unis ont mené près de 400 interventions militaires ; plus d’un quart d’entre elles ont eu lieu dans la période suivant la guerre froide», précise le rapport. Une des auteures de l’étude, Sidita Kushi, professeure adjointe à l’Université d’État de Bridgewater (Massachusetts) a indiqué que «l’impact cumulatif de ce que nous avons découvert grâce à notre effort de collecte de données nous a effectivement surpris», ajoutant, en se confiant à Middle East Eye, que «nous ne nous attendions pas à ce que les données révèlent une telle quantité et qualité d’interventions militaires». Elle a ajouté qu’«actuellement, les forces spéciales des États-Unis sont déployées dans plus de pays que leurs ambassadeurs».  

Les interventions militaires américaines post-guerre froide ont été de plus motivée par leur croisade démocratisant et justifiée par l’argument des droits de l’Homme.

Le déferlement américain et sa politique des «va-t-en guerre» est, d’après le document, le fait de la fin de la guerre froide ayant libéré les ambitions mondiales de l’armée américaine. Même alors que les rivaux des Américains réduisaient leurs interventions militaires, Washington «a commencé son escalade des hostilités», engendrant un «fossé croissant entre les actions militaires américaines et celles de ses opposants». L’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm évalue le coût de l’armée américaine à plus de 800 milliards de dollars par an, représentant près de 40 % des dépenses militaires mondiales. «Les États-Unis continuent à financer prioritairement leur département de la Défense, tout en limitant le financement et le rôle de leur département d’État (ministère des Affaires étrangères)», a expliqué Monica Duffy Toft, ajoutant qu’«actuellement, les forces spéciales des États-Unis sont déployées dans plus de pays que leurs ambassadeurs», en plus du fait que les interventions militaires américaines sont également devenues plus obscures. On est loin de l’époque où Washington jetait tout le poids de son armée dans un conflit, comme ce fut le cas en Irak et en Afghanistan. Aujourd’hui, les bases militaires à distance, telles que la base aérienne à 110 millions de dollars d’Agadez au Niger, effectuent des frappes par drone à travers une grande partie du Sahel, loin des yeux du public. En début d’année, l’administration Biden a étendu l’empreinte militaire américaine en Afrique en annulant la décision de l’ancien président américain Donald Trump de retirer les troupes américaines de Somalie, y établissant là-bas une base militaire permanente. Monica Duffy Toft, alarme et prévient: «étant donné le paysage actuel des interventions, et l’inertie, on s’attend à voir une tendance à la hausse concernant les interventions américaines à la fois dans la région MENA, le Moyen-Orient et Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne.

Amar Malki

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